BACHELET Émile, Jules, Joseph

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http://militants-anarchistes.info/
photo datant des années 1910

14/01/1888-17/04/1967.

Ses parents : Émile Bachelet et Joséphine MARCHAND, née le 8 mai 1859.

Il a deux frères : Ernest (06/01/1889- 25/07/1971) et Jules (1894-1960).

Marié le 10 novembre 1921 dans le 10é arondissement de Paris avec Marie Louise MOUILLEBET, née en 1887, décédée en 1963 à l’âge de 76 ans. Ils eurent un fils, André, né en 1918.

Il mourut le 17 avril 1967 à Pouligny (Loiret) et le journal Liberté annonça son décès dans son numéro du 1er juillet 1967. »1

Selon Michel Ragon, il devint illégaliste par admiration pour Libertad. Il fut en relation avec certains de la Bande à Bonnot. Selon Ragon, « l’anarchie vraie, ce n’était pas Bonnot, c’était Bachelet. Il émanait de toute sa personne une sérénité qui, à ce degré, est la récompense de la sagesse. »

1 ( Cd-Rom Maitron. SOURCE :Notes de Jean Maitron.)

Ci-dessous une autre notice qui complète :

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Sources : je crois BNF !… désolé si je me trompe, (LB.)

«Bachelet Émile Jules Joseph, né le 14/01/1888, dans le Maine-et-Loire, menuisier ébéniste, insoumis classe 1908, en possession de papiers au nom de René Colin, correcteur d’imprimerie anarchiste. Sa logeuse, qui l’a dénoncé, affirme qu’elle a vu Bonnot chez lui. Fils de Bachelet, boulanger libertaire qui tient un débit de boisson au 43 boulevard de Ménilmontant, Émile Bachelet est arrivé à Paris en 1907. Tout d’abord, il fréquente les compagnons du Tour de France, rue Chapon. Il se loge à Montmartre et connaît ainsi les causeries populaires, dont il devient un habitué. Il se joint bientôt à la bande de Libertad et vit rue du Chevalier de la Barre avec Alice Morand, sœur de Jeanne, dernière compagne de Libertad. Il ne travaille pas et selon la police, n’a jamais travaillé depuis son arrivé à Paris. A deux reprises, il a été condamné sous une fausse identité, celle de Pierre martin, pour des délits mineurs. Il vit rue de Créteil, à Maisons-Alfort, au moment de son arrestation. On trouve, lors de la perquisition, un revolver, des clés passe-partout, une paire de lunettes d’automobiliste, des brochures libertaires et des brochures sur l’alimentation végétarienne. Arrêté, il est remis à l’autorité militaire et immédiatement incorporé dans les Bat’ d’Af’.

Son dossier contient une lettre de dénonciation visant le père de Bachelet, né en 1851, accusé d’être un anarchiste révolutionnaire ayant corrompu ses fils en les encourageant à se soustraire au service militaire. Le jeune frère, Ernest, né en 1889, venu à paris peu après son aîné, est lui aussi insoumis et vis au Caire. Dans les années 1940, Émile Bachelet vit dans un milieu libre, à Pouligny, dans l’Yonne. »1

En 1940, il proposera à un neveu de le cacher pour qu’il ne parte pas au STO.

Anna, Henriette Estorges plus connu sous le nom de Rirette Maîtrejean, avec son compagnon d’alors Mauricius souhaite partir en Égypte chez Ernest Bachelet au Caire, lui aussi qui fréquentait les locaux de L’anarchie avant de s’insoumettre.

1 Note biographique d’Anne Steiner, Les En-dehors, anarchistes individualistes et illégalistes à la ‘’belle-époque“. L’Echappée, 2008.

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Émile Bachelet –chez lui- à droite sur la photo avec des cheveux blanc.

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Émile Bachelet est né le 14 janvier 1888, à Corné (Maine-et-Loire), dans une famille d’artisans boulangers. Compagnon menuisier, il arriva à Paris en 1907, et fréquenta d’abord le milieu des compagnons du tour de France, rue Chapon. Il logeait à Montmartre et devint assez vite un habitué des Causeries populaires. Il vécut bientôt au siège du journal l’anarchie, rue du Chevalier de la Barre, avec Alice Morand, sœur de Jeanne, compagne de Libertad, et de Marie, compagne de Lecoin.
Classe 1908, il choisit l’insoumission, tout comme son jeune frère Ernest né en 1889 qui partit pour Le Caire afin d’échapper à ses obligations militaires. En 1912, ce dernier était à Alexandrie et correspondait toujours avec la rédaction de l’anarchie. Leur père qui avait lui aussi quitté le Maine-et-Loire pour tenir un débit de boissons au 43 boulevard de Ménilmontant avait, selon les rapports de police, des convictions antimilitaristes et libertaires fortes et aurait encouragé l’insoumission de ses fils. [ce qui est partiellement contredit par l’article de journal mis en pièce-jointe. Mais tous les rapports de flics vont dans ce sens. (LB.)]
Il se présenta comme candidat abstentionniste dans le troisième arrondissement de Paris pour les élections municipales de 1908. À deux reprises, Émile Bachelet a été condamné sous une fausse identité, celle de Pierre Martin, correcteur et individualiste, pour des délits mineurs. En 1912, il vivait à Maisons-Alfort et fut perquisitionné dans le cadre de l’affaire Bonnot. On trouva à son domicile un revolver, des clefs passe partout, des lunettes d’automobiliste et des brochures anarchistes individualistes. Arrêté, il fut remis à l’autorité militaire et immédiatement incorporé dans les bataillons disciplinaires d’Afrique. [il aura une ordonnance de non-lieu. cF. La Bataille Syndicaliste n°505 du 12/09/1912(LB.)]

Arch. Nat. numérisées : F7/13148 folio 626. La Patrie Humaine. 2e année. N°43 du 19/11/1932.

Dans les années 1920, il s’est installé au moulin de Pouligny sur la commune de Saint-Germain des-Prés dans le Loiret. Il y vécut presque en autarcie d’apiculture et d’agriculture, produisant lui-même l’électricité dont il avait besoin à partir d’une chute d’eau. Faute d’avoir réussi à créer un véritable milieu libre, il avait réalisé une petite communauté à l’échelon familial, ses enfants mariés cohabitant plus tard avec lui. Il recevait aussi de nombreux visiteurs. Michel Ragon qui l’admirait beaucoup lui a consacré ces quelques lignes dans son récit D’une berge à l’autre :

« Émile Bachelet était un petit homme aux cheveux très blancs et abondants, alerte, avenant (…) Aller vivre quelques jours au moulin de Pouligny, c’était s’embarquer pour l’Arcadie.(…) Émile Bachelet fut un grand exemple dans ma jeunesse. L’anarchie, l’anarchie vraie, que Bonnot dévoya, Bachelet l’incarnait. Il émanait de toute sa personne une sérénité qui, à ce degré, est la récompense de la sagesse. »
En 1951, Émile Bachelet publia ses mémoires de travailleur itinérant sous le titre Trimards, édité par l’Amitié par le livre et préfacé par Édouard Dolléans. Il est mort à Pouligny, le 17 avril 1967. Le journal Liberté annonça son décès dans son numéro du 1er juillet 1967.

SOURCES : Archives PPo EA 140/EA 141 (affaire Bonnot). — Notice Maitron. — D’une berge à l’autre, Michel Ragon (1997)

Anne Steiner

J.P.-J.

J.P.-J.

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3 commentaires sur “BACHELET Émile, Jules, Joseph

  1. JARDIN Jeanne dit :

    Très contente d’avoir lu cet article, en effet je suis la nièce (par alliance d’Ernest Bachelet) et sa mère née MARCHAND était aussi la tante de ma grand’mère. J’ai donc beaucoup entendu parlé de cette famille et je possède un exemplaire de « Trimards ».

    • laurentbeaumont dit :

      Bonjour,
      nous sommes toujours ravi de ce genre de message.
      Nous en profitons pour vous demander, si vous possédez des écrits, des photos complémentaires ou toutes autres informations, n’hésitez pas à nous les envoyer !
      Nous serions également intéressé pour connaître plus en détail la vie de son frère et des parents. Son père était semble-t-il également libertaire avant de partir sur Paris, avez-vous plus d’informations sur sa vie ?
      cordialement, LB.

  2. bertheault dit :

    Bonjour, nous sommes les propriètaires actuel du moulin de Pouligny à St Germain des prés. Nous recherchons tout ce qui concerne le domaine et ses anciens propriétaires, nous avons déjà pas mal d’informations mais votre site nous à beaucoup intérréssé. Merci pour cet article.

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