Poème paru dans Le Combat Syndicaliste n°146 du vendredi 28/02/1936.
« A bas l’arrogance !
Quand tu naquis, comme moi, tu étais nu !
Ta mère pour t’enfanter poussa les mêmes cris
De souffrance que la mienne et pourtant qui es-tu ?
Mon seigneur, un monarque, régnant sur autrui.
Courbant sur ton passage tous les gueux de la terre.
Et qui ne t’obéis, bien vite tu le réprimes.
Vivement tu t’en empare et l’oblige à se taire
Étant riche et maître, il te faut des victimes
Et moi, qui suis-je, à côté d’un tel homme ?
Un pauvre gueux ! A peine si on le voit !
Juste bon à travailler, telle une bête de somme
Peut-on me comparer à toi qui fais la loi ?
Fichtre ! Cette belle devise, dont j’en plein la vue :
« Égalité des hommes ! et frères devant Dieu »
Les uns courbés au sol, les autres portés aux nues !
Les uns heureux ici-bas, le reste ?… dans les cieux !
A moins qu’un beau jour, cessent d’être des ânes,
Ils refusent de se courber pour te baiser la mule,
Puis redressant la tête pour se sentir une âme,
Ils renvoient promener les chefs et leurs émules.
Mouvement révolutionnaire angevin 