A.I.A. L’ Association Internationale Antimilitariste (des Travailleurs) en Anjou

Mise à jour 06/09//2021

Arch. BNF/Gallica. Titre L’Action antimilitariste,

Créé à la suite de la Ligue des Anti-patriotes, vers 1886, puis de la Ligue Antimilitariste. Cette dernière est impulsée en particulier par des anarchistes comme les « individualistes » Libertad ou Paraf-Javal mais encore par des syndicalistes anarchistes comme Georges Yvetot, etc.

BNF/Gallica. Publié dans L’Action Antimilitariste n°2 du 15/10/1904.

L’A.I.A., de son vrai nom Association Internationale Antimilitariste des Travailleurs, est fondée en 1904, après le Congrès antimilitariste d’Amsterdam. Georges Yvetot et Miguel Almeyreda -dit Eugène Vigo- (époux de l’ex compagne de Philippe Auguste, Émilie Cléro mère -faut suivre un peu…!- de Jean Vigo) en deviennent les secrétaires pour la France (Appel dans L’Humanité : n°58 du 14/06/1904).

Au premier Congrès de l’A.I.A., tenu à Saint-Étienne, du 14 au 16/07/1905, l’organisation prétend avoir 93 sections en France composées d’environ 5500 membres (Jean Maitron, le mouvement anarchiste en France, Tome 1, p371 et vendu aux Nuits Bleues !). Selon les flics, ils estiment le nombre à environ une cinquantaine de sections et un peu plus de 2000 membres.

À ce Congrès, l’association s’ouvre à tous les antimilitaristes révolutionnaires et acceptant les mots d’ordres de l’A.I.A., y compris l’insurrection en cas de besoin… Il existe cependant des tiraillements entre celles et ceux voulant que l’A.I.A. soit clairement dans le giron des libertaires, plus militants, plus actifs, alors que d’autres voudraient que conformément à son origine, l’antimilitarisme de l’A.I.A. soit ouvert à toutes les tendances du Socialisme. En Maine-et-Loire, cela n’échappe pas à cette problématique.

 

Création de la Première section, dans le Maine-et-Loire, à Angers, le 20 septembre 1904 suite à une réunion dans un café de la rue Lyonnaise. Il y aurait une quinzaine d’adhérents (AD49 : 4M6/58, rapport 04/10/1904 du Commissaire spécial). Les réunions semblent avoir ensuite lieu tous les dimanches matin, de 9hà 11h, pendant quelques temps rue des Deux-Hayes puis de retour dès la fin novembre, au café Lebon dans la rue Lyonnaise (Les Temps nouveaux n°30 du 26/11/1904 et Le Libertaire n°05 du 04/12/1904). Tous les 2e dimanche, il y a une sorte d’AG (« une réunion générale »). Il semble qu’il existe une volonté – à moins que ce ne soit une erreur – de faire agir le groupe AIA d’Angers dans une direction communiste-anarchiste, puisque dans Le Libertaire n°02 du 13/11/1904, une invitation du groupe communiste-anarchiste est faite aux camarades qui ont adhéré à la section de l’A.I.A. en vue d’organisée la propagande… Or, en théorie, l’A.I.A. est ouverte aux différentes composantes révolutionnaire… Ici, quand bien même l’A.I.A. est de fait dans l’orbite anti-autoritaire. Je ne pense pas, qu’à Angers, nous soyons dans l’organisation d’une contre-fraction face aux menées des marxistes autoritaires à la sauce des Comités de Défense Syndicalistes au sein de la CGTU après la Première Guerre Mondiale.

 

Jaune à cause de mon appareil ! Distribué par les J.Synd, provenant du journal l’anarchie. Sources: AD49

À Trélazé, suite à une conférence de Cocherie (?) le 04 décembre 1904, création d’une section avec 30 cartes délivrées selon Hamelin. La naissance officielle de cette section est présentée en janvier 1905. Le secrétaire de la section est Hamelin, le trésorier Tineuf et les réunions se passent le 3e samedi de chaque mois chez Levêque (L’Action Antimilitariste n°4 du 15/01/1905). Cependant dans Les Temps nouveaux n°32 du 10/12/1904, le groupe se réunit bien rue de l’Asile mais à l’auberge Marrec. Le flou se renforce car la section de la Jeunesse syndicaliste de Trélazé, lors de sa création officielle, le 11/12/1904, décide d’adhérer immédiatement à l’A.I.A., et a comme premier secrétaire Hamelin et Tanieuf (= Tineuf ?) (La Voix du Peuple n°219 du 25/12/1904), les réunions se tenant alors le 3e samedi du mois, à 20h, salle Marrec, rue de l’Asile…

Notons que la répression est omniprésente. À la moindre occasion les mouchards, les flics en civils font leur besogne. Ainsi, le caporal Leblanc et le sapeur Rotereau du 6e génie qui arrivent en cours de réunion, lors de la conférence de Guichard dans l’auberge Marrec, en novembre 1904, à Trélazé, se verront condamnés à de la prison et à finir leur temps de services en Algérie. La L.D.H. soutiendra ces deux soldats (Les Temps nouveaux n°32 du 10/12/1904 ; n°37 du 14/01/1905 ; n°39 du 28/01/1905 ; n°37 du 14/01/1905 ; n°52 du 29/04/1905).

Toujours en décembre 1904, création d’une section à La Forêt, commune de Misengrain, dans le segréen. En 1905, le secrétaire de la section de Misengrain/La Forêt/Noyant-la-Gravoyère est peut-être Eugène Lelièvre. Il demande d’ailleurs aux autres sections de l’Ouest de s’organiser pour envoyer un délégué en commun au Premier Congrès de la section française de l’A.I.A. à Saint-Étienne (Les Temps nouveaux n°06 du 10/06/1905).

En Octobre 1905, l’affiche antimilitariste, l’affiche rouge, est saisie à la gare d’Angers. Cette affiche publiée par l’A.I.A vaudra pas mal de répressions au mouvement révolutionnaire et radical. Émile Hamelin est lui arrêté à Saint-Nazaire, alors qu’il distribue et vend des journaux et brochures antimilitaristes (Les Temps nouveaux n°32 du 09/12/1905 et n°34 du 23/12/1905).

En 1906, une trentaine de jeunes de la coopérative des Justice ainsi que la Jeunesse Syndicaliste de Trélazé serait affilié à l’A.I.A., et ce sans certitude. Le 14 juillet un tract est diffusé à Trélazé. Il est intitulé « La Bastille de l’Autorité« . Il fût d’abord publié dans le journal l’anarchie dans le n°64 du 28/06/1906.

En juillet 1906, la section de l’A.I.A. d’Angers aurait une trentaine de membres (Boussion S. p58). Jusqu’à cette époque, octobre 1906, le groupe d’Angers s’appelle Amicale des idées pacifiques, section de l’A.I.A. et devient Groupe Libertaire d’Études Sociales, car ne comprenant que des libertaires (Boussion p59)… paradoxe… En novembre, une annonce -donc avec des possibilité d’erreurs- annonce que le groupe anarchiste de Trélazé, adhérent à l’A.I.A., se réunit tous les premiers et troisième jeudis du mois à la Coopérative de Trélazé (l’anarchie n°82 du 01/11/1906). Ici, on ne parle plus de groupe des Jeunesses Syndicalistes.

Début 1907, tournée de conférence dans l’Ouest d’Eugène Merle. Émile Hamelin préside les réunions de Misengrain et Trélazé.

À Angers, en octobre 1907, réorganisation de la section. C’est Leblanc Auguste, anarchiste ou socialiste-révolutionnaire qui la réorganise.

 

Bureau :

Misengrain/La Forêt/Noyant-la-Gravoyère : Eugène Lelièvre en 1905 ?. Émile Raimbault en 1906 puis Gasnier Alfred en janvier 1907.

 

SOURCES :

–> Jean Maitron, Le mouvement anarchiste en France, Tome 1.

–> Boussion Samuel, l’antimilitarisme en Anjou à la Belle-Époque (1900-1914) – mémoire de maîtrise juin 1997-.

–> Jean-Pierre Brachet

ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DU 49 :

* 4M6/58, rapport 04/10/1904 du Commissaire spécial. * 7Fi .

 

Journaux : 

La Guerre Sociale : n°06 du 23/01/1907n°07 du 30/01/1907 ;

Les Temps Nouveaux : n°25 du 19/10/1907 ; n°07 du 18/06/1904 ; n°08 du 25/06/1904 ; n°30 du 26/11/1904 ; n°32 du 10/12/1904 ; ; n°37 du 14/01/1905 ; n°39 du 28/01/1905 ; n°49 du 08/04/1905n°06 du 10/06/1905 ; n°23 du 14/10/1905 ; n°32 du 09/12/1905 ; n°34 du 23/12/1905 ; n°52 du 29/04/1905 ;

L’Action Antimilitariste : -plusieurs articles- : n°1 du 15/09/1904 ; numéro spécial du 05/11/1904 ; n°3 du 15/12/1904 ; n°4 du 15/01/1905 ; n°4 du 15/01/1905 ;

L’Humanité : n°58 du 14/06/1904 ;

Le Libertaire : n°2 du 13/11/1904 ; n°05 du 04/12/1904 ;

l’anarchie : n°64 du 28/06/1906 ; n°82 du 01/11/1906 ;

(LB.)