Le Père Peinard au Populo

doc-26-4163eI

J’ai soupé d’leur politique ;
Les politiciens
Nous font une république
Bonn’ à foutr’ aux chiens.
Peuple, n’sois donc plus si flemme,
Au lieu d’ètr’ votard,
Faut fair’ tes affair’s toi-même :
Te dit l’pèr’ Peinard. bis

II

Pendant qu’ ton patron se gave,
Toi, t’as l’ventre creux ;
Tu rest’s toujours son esclave ;
Il t’appelle gueux.
A turbiner tu t’esquintes,
T’es toujours déchard ;
Le piche se fout d’tes plaintes :
Te dit l’pèr’ Peinard. bis

III

Le comble de l’ironie,
Quand tu crèv’s de faim :
C’est d’entendre la Bourgeoisie
T’app’ler Souverain.
Celui qui veut ton suffrage
T’prend pour un jobard,
Fouts-lui ton poing su’ l’visage :
Te dit l’pèr’ Peinard. bis

IV

Le député que tu nommes
Pour te fair’ des lois,
S’rait-il le meilleur des hommes,
Il n’en vaut pas trois ;
Nuit et jour il fait ripaille,
Et se fait du lard ;
Envoi’ fair’ foutr’ cett’ val’taille :
Te dit l’pèr’ Peinard. bis

V

Voter, c’est s’donner un maître
pour le décorum,
Qui, bientôt deviendra traître,
Dans l’Aquarium.
C’est kif-kif pour un’ brav’ fille,
Dans un lupanar ;
Ell’ sera bientôt pourrie :
Te dit l’pèr’ Peinard. bis

VI

Un copain passant contr’maître
Sera plus salop ;
Un soldat parle en grand-maître,
Quand il est cabot ;
A l’usine ou à la caserne
On devient plus rossard,
Du moment que l’on gouverne :
Te dit l’pèr’ Peinard. bis

VII

Si tu cessais de produire

Et d’payer l’impôt,

Il crèverait ce vampire.

D’bourgeois salopiot !

Prends la terre et la machine

Des mains du richard ;

Produits, pour toi, dans l’usine :

Te dit l’père Peinard. (bis)

VIII

Si quelqu’un te caus’ patrie

D’un ton convaincu,

Devant c’tte cafarderie,

Fouts-lui l’pied dans l’cul !

Mais n’attends pas pas qu’on te perde,

En t’faisant soudard,

Fous-les plutôt dans la merde :

Te dit l’pèr’Peinard. (bis)

IX (refrain?)

Ah ! nom de dieu ! faut qu’ça change,

Assez de perroquets !

Y’faut sortir de c’tte fange,

Ouvrons les quinquets !

Gouvernant, patron, jésuite,

Tous ça sent l’mouchard ;

Faut leur foutr’ d’la dynamite !

Te dit l’pèr’ Peinard. (bis)

Paroles et musiques de Fraçois Brunel, Paris, imp.Brunel, [1889]. pp75-76 du l’excellent livre Gaetano Manfredonia, Libres ! Toujours … Anthologie de la chanson et de la poésie anarchistes du XIXe siècle. Atelier de Création Libertaire. 2011. 18 euros. Disponible aux Nuits Bleues à Angers. &

http://anarsonore.free.fr/spip.php?article366 (les trois derniers paragraphes n’y sont pas et qqs différences avec le texte ici présenté)

Vous pouvez écouter une version de La chanson du Père Peinard, par Spicace

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