numéro 277. Vendredi 16/09/1938. licenciements à Trélazé en particulier de la cgtsr.

Extrait du Combat Syndicaliste n°277 du Vendredi 16/09/1938.

«15e Région

TRÉLAZÉ
LE COUP DE JARNAC A RÉUSSI

Comme il était dans l’intention patronale, le renvoi d’une partie du personnel, a eu lieu le 1er septembre. Cela s’est opéré sans que la corporation réagisse et notre appel à l’action est resté sans échos.
ce coup de sonde aura suffi au patronat ardoisier pour s’édifier sur la mentalité de leurs serfs ; ceux-ci ont perdu toute combativité et «Trélazé la Rouge » qui, au temps de la Marianne employait la dynamite, est tombée dans l’avachissement.
Les fiers perrayeux ne se redressent plus que pour défiler en parade le 1er Mai au son de la musique. Tristes constatations et qui démontrent bien le travail néfaste accompli par tous les politiciens et arrivistes de la sociale, depuis la grande boucherie de 1914-1918.
Comme nous l’avions prévu et déclaré à une de nos réunions, certains des licenciés confédérés, ont été repris après l’intervention de leurs secrétaires syndicaux. Les nôtres ont été bel et bien, saqués, malgré que la direction elle-même leur ont déclaré qu’ils n’étaient pas les plus faibles en gain.
Il faut donc croire que les secrétaires confédérés sont plus influents que la direction, puisque certains de leurs adhérents licenciés avaient eu la même réponse négative et ont été repris après. Quand on collabore ensemble, il faut bien se faire de mutuelles concessions.
Nous, syndicalistes de la C.G.T.S.R., nous déclinons toute responsabilité dans ce renvoi, comme dans les précédents et ceux à venir. Depuis longtemps on a bouclé la lourde à nos délégués « ne faisant pas partie de l’organisation la plus représentative et qui fait tant de bonnes actions ».
Nous n’avons pas signé le contrat collectif, nous ignorons même, et sans doute des ouvriers confédérés ignorent comme nous son contenu. En plus, nous avions à chaque fois qu’un coup de Jarnac semblable se préparait, averti la corporation des méthodes qu’il fallait prendre.
Elle est libre, cette corporation, de choisir ses bergers, elles reste libre aussi de choisir la bonne ou la mauvaise route.
Quant à nous, nous prétendons ne pas avoir de leçon de solidarité à recevoir de la part des fossoyeurs du syndicalisme de lutte de classe et qui sont toujours prêts à sauver le régime capitaliste, même dans l’union sacrée.
Un seul mot, comme conclusion, au travailleur exploité : si tu veux ton affranchissement camarade, éduque-toi socialement et ne compte que sur l’action directe.

Joseph Le Fouler

voir aussi Combat syndicaliste n°271.

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