année 4. Numéro 43. 15/10/1913. Appel à l’aide suite au lock-out patronal

Extrait du Travailleur du Sous-sol, n°43 du 15/10/1913. p146.

«A l’aide pour nos camarades lock-outés de Trélazé

   Depuis le 10 septembre, nos camarades ardoisiers de Trélazé sont lock-outés par la rapace «Commission des Ardoisières» dont le directeur Larivière est le plus beau spécimen de despote que l’on puisse rencontrer. Ce Monsieur croit utile de faire subir à ses esclaves toutes les vexations imaginables tout en leur octroyant des salaires de famine. Mais il n’admet pas la moindre réclamation de leur part.
En réponse à de bien modestes revendications, cet arrogant personnage refuse tout discussion, ferme ses chantiers et jette sur le pavé 1.500 travailleurs et leurs nombreuses familles. Il oublie, ce puissant du jour, ce parasite de l’humanité productrice, que ces 1.500 travailleurs ont contribué largement à l’édification de sa fortune et à celle de ses acolytes de même acabit. Il les considère, non comme des êtres humains ayant droit à la vie, mais comme des machines à produire et rien de plus. Il escompte les maintenir dans une servitude dégradante, par la misère qu’il sème parmi eux. Il pense les réduire par la famine et étouffer chez eux tout sentiment de dignité, toute velléité de revendications. Il espère surtout détruire leur belle organisation syndicale.
Confiants dans leur bon droit, forts de leur union, ayant conscience de leur dignité, nos camarades ont organisé la résistance contre les potentats de cette société rapace et inhumaine.
Les soupes communistes ont été organisées à cet effet. il y a 3.000 bouches à nourrir. Nos camarades, pleins d’énergie et d’espoir, sont bien résolus à la résistance à outrance. Les tentatives de quelques jaunes inconscients, piteux valets du patronat, ont totalement échoué pour désagréger le bloc ouvrier. Mais nos camarades escomptent aussi que, pour les aider à vaincre, la solidarité de tous les groupements se manifestera à leur égard jusqu’à la victoire complète. Leur cause est celle de tous les travailleurs conscients. Leur victoire sera celle du Prolétariat sur le Patronat.
Comme pour Cransac, il faut que la solidarité ouvrière soit l’arme puissante qui permettra à nos camarades de Trélazé d’abattre l’arrogance patronale, d’obtenir satisfaction et maintenir plus puissant et plus uni que jamais leur Syndicat, lequel, en toutes circonstances, n’a jamais oublié de pratiqué la solidarité la plus large à l’égard des autres. A son tour, il appelle à l’aide.
Nous nous joignons à lui et disons à tous les camarades, à toutes les organisations : Hâtez vous d’envoyer votre obole quotidienne ! Recueillez des subsides par tous les moyens propices et rapides, pour alimenter les soupes communistes de Trélazé ! Par la solidarité de tous, nous assurerons leur victoire en fortifiant la résistance. Hâtez-vous ! Camarades ! Tous pour Un, Un pour Tous, appliquez cette belle devise.

BARTUEL.

NOTA. – Adresser les fonds au camarade GUYOMARD, Coopérative de Trélazé (Maine-et-Loire). »

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