TROUVE-CHAUVEL Aristide, TOUVE Jacques dit

  « Bien qu’il s’agisse vraisemblablement d’un seul et même personnage, il existe entre cette nouvelle notice et celle concernant Trouvé-Chauvel Jean de telles convergences et de telles divergences que, compte tenu des sources et du personnage, nous avons préféré les laisser toutes les deux, en souhaitant que la lumière vienne plus tard… »

Né en 1805 à La Suze (Sarthe), mort en 1883 à Paris. Homme d’affaires, banquier, préfet, ministre, chef d’une insurrection populaire en 1851.

Fils de René Trouvé, un simple salarié qui devint riche grâce à une tannerie qu’il créa à La Suze, Trouvé-Chauvel fit des études de droit à Rennes et à Angers avant de travailler dans des maisons de commerce à Paris, au Havre et en Grande Bretagne. En 1833 il était marchand de tissus au Mans. Il épousa Justine-Louise Chauvel en 1833 et dorénavant s’appela Trouvé-Chauvel.

En 1840 Trouvé-Chauvel fondait une banque au Mans, la Caisse de la Sarthe. Conseiller municipal du Mans (1833-1848) et même maire (1840-1843), il était un libéral opposé à la politique de la monarchie de Juillet. En 1843 il causa un scandale par un discours critique à l’égard du régime, qu’il prononça en présence du duc de Nemours en visite au Mans. Trouvé-Chauvel avait de fortes tendances républicaines, mais se méfiait de la classe ouvrière et du suffrage universel.

Le 28 février 1848, le gouvernement provisoire nomma Trouvé-Chauvel commissaire extraordinaire pour la Sarthe ; le 20 mars on lui donna aussi l’autorité dans le Maine-et-Loire et la Mayenne. Élu député de la Sarthe à l’Assemblée Constituante, en avril 1848, Trouvé-Chauvel fut par la suite nommé préfet de police de Paris (17 mai-19 juillet 1848), puis préfet de la Seine (19 juillet-25 octobre) et enfin ministre des Finances dans le gouvernement du général Cavaignac. Il s’opposait au socialisme et également au bonapartisme, prônant, comme nécessaires au redressement économique du pays, l’ordre dans les rues et un budget équilibré.

Quand Louis-Napoléon Bonaparte devint président, Trouvé-Chauvel retourna au Mans. Battu aux élections législatives de mai 1849, ayant perdu la direction de sa banque en décembre 1850, il se retira à La Suze.

Au matin du 5 décembre 1851, Trouvé-Chauvel se mit à la tête de l’insurrection des tanneurs de La Suze contre le coup d’État du 2 décembre 1851. Ce fut l’échec et il s’enfuit à l’étranger. Amnistié, il revint à Paris en août 1854 et vécut une retraite paisible jusqu’à sa mort en 1883. »

Cd-rom Maitron. Sources : Arch. Nat., F1/b I 174/13, dossier Trouvé-Chauvel. — Arch. PPo., dossier E/a 164/3. — F. Lemeunier, A.J. Trouvé-Chauvel, banquier et maire du Mans, ministre des finances de la deuxième République (1805-1883). Le Mans, 1953. M. Sibalis

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