1904

À Amsterdam, le Congrès socialiste international, à une très forte majorité, déclare la grève générale «inexécutable, parce qu’un telle grève rendrait chaque existence, celle du prolétariat comme tout autre, impossible».

Création en Juin, à Amsterdam, de l’Association Internationale Antimilitariste (A.I.A).

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Arch. BNF/Gallica. L’Action antimilitariste, journal servant de relais à l’A.I.A.

Le 5 janvier, Alexandre Millerand est exclu du Parti socialiste français pour ses prises de position contre le désarmement. Création le 18 avril du journal L’Humanité, quotidien socialiste ; rédaction : Gustave Rouanet, René Viviani, Aristide Briand, Francis de Pressensé, Jean Longuet, Jean Allemane, Albert Thomas ; directeur : Jean Jaurès.  Au congrès de la C.G.T. à Bourges, rejet de la représentation proportionnelle demandé par les réformistes et décision de mener campagne pour la journée de 8 heures qui doit culminer le 1 mai 1906. Le 1er mai. Loi supprimant les bureaux de placement payants. Le 27 novembre, rencontre des délégations du PSF et du PSDF pour former la commission d’unification qui siège du 19 au 30 décembre.

Le nombre d’insoumis en France pour l’année 1904 est de plus 3000. Il y a en un pour la subdivision militaire de Cholet (Les Temps nouveaux n°13 du 29/07/1905).

Almanach illustré du Libertaire pour l'année ... Paris : Aux bureaux du Libertaire, 1903-1904 library.harvard.edu

SOURCES : library.harvard.edu. Almanach illustré du Libertaire pour l’année … Paris : Aux bureaux du Libertaire, 1903-1904.

  • JANVIER

// Émile Hamelin, propose dans Le Libertaire n°10 du 09/01/1904, une idée pour la propagande libertaire ciblant en particulier les instits. Quelques temps pus tard, il met en place cette idée puisqu’il demande à celles et ceux de Trélazé, ayant lu le journal Le Libertaire mais aussi Les Temps nouveaux (y a t’il d’autres journaux ?) de lui donner aussi si cela est possible 15 centimes pour l’envoyer aux instits du Maine-et-Loire dont il a l’adresse (Le Libertaire n°15 du 13/02/1904 et Les Temps nouveaux n°38 du 16/01/1904).

// La propagande contre les Bureaux de placement (1903) ou Beausoleil est passé dans l’Ouest, et est passé par Angers, à coûté 180 francs (La Voix du Peuple n°170 du 17/01/1904).

// Les cordonniers d’Angers versent une petite somme en solidarité pour les ouvriers Talonniers de Limoges en grève dans La Voix du Peuple n°175 du 21/01/1904.

  • FÉVRIER – MARS

Avrillé, Grève ardoisière.

Fin Février, Picherit directeur-gérant souhaite baisser les tarifs. À cela s’ajoute le décès de 15 ouvriers suite à la rupture d’un câble, depuis ils montent et descendent par des échelles.
Début février les ouvriers cessent le travail et réclament une augmentation de salaires.
Le 4 février la carrière est fermée.
Le 13, réunion à la Bourse du travail d’Angers.
Meeting le 18, à l’issue de cette réunion les carriers repartent à Avrillé en cortège. En route, ils cernent la maison de Picherit, protégé par 85 policiers et gendarmes. Des cris et des pierres volent, les gendarmes à cheval chargent à plusieurs reprises. Picherit propose de baisser encore plus les salaires et refuse toute conciliation.
Le 27/02, après une réunion, 350 carriers vont vers la carrière et essayent de détruire les machines mais la gendarmerie qui occupe le terrain s’y oppose. Le lendemain une compagnie d’infanterie prend position sur le terrain. Les ouvriers de fonds à l’origine du conflit à la mi-mars souhaitent reprendre le travail, mais ceux du-haut s’estiment trahis car eux sont en grève uniquement par solidarité. Le 11 mars, les ouvriers décident de reprendre le travail uniquement lorsqu’il y aura satisfaction des revendications, la fédération propose de mettre l’interdit sur la carrière. Le chantier est rouvert entre le 11 et 14/03. Les grévistes menacent ceux favorables à la reprise.
Dans la nuit du 13 au 14 mars, une centaine d’ouvriers se rassemblent sur la route d’Angers à Avrillé, arrachent des poteaux télégraphiques pour gêner les charges de dragons et de gendarmes montés. Plusieurs militaires sont blessés par des jets de pierres et de boulons. Des heurts ont également lieu à proximité de la carrière avec les militaires qui assure la garde des puits et des machines.
Le Premier avril la grève cesse faute de ressources financières, 120 ouvriers sont congédiés.
(M. Poperen, un siècle…)

  • FÉVRIER-AVRIL

Trélazé. Grèves ardoisière. Chantiers de la Société et à ceux de la Commission. Solidarité dans le segréen et sud-Mayenne.

 Les ouvriers avaient obtenues quelques concessions, notamment le choix par eux, de nommer un contrôleur chargé de vérifier le toisage et le repérage des comblements. Il en avait résulté une augmentation des salaires tout en ayant un travail moins intense « Travailler moins pour gagner plus » en somme. Le patronat est revanchard.

Le conflit de 1904, a aussi une autre cause essentielle : une opposition sur l’application de la durée du temps de travail suite à la loi « réglementant la durée du travail dans les exploitations minières« , soit 10h30 de présences prévues. Les fonceurs estiment que temps de remontée doit être comprise dans le temps de travail. Le patronat pense l’inverse. Il faut se rappeler que les ouvriers descendent par des échelles bien souvent.

En résumé, pour les patrons il faut être en bas à 6 heures (donc commencer la descente vers 5h30) et remonter à partir de 16h30 (donc revenir en haut vers 17h). Les ouvriers veulent commencer à descendre à partir de 6 heures (et être en bas vers 6h30) et être en haut pour 16h30 (donc commencer la remonte vers 16h).

D’autres revendications connexes, jamais vraiment réglé existent également comme le droit de choisir son médecin en cas d’accident du travail (reconnu par la loi alors).

Le 3 ou 4 février, à la carrière de la Grand’Maison, au puits n°18, dépendant de la Société de l’Anjou, le directeur désigne 5 ouvriers ne sachant ni lire ni écrire pour faire le contrôle du toisage et de repérage. C’est inversé les rôles puisque ce sont normalement les ouvriers qui désignent leurs contrôleurs. Les 5 ouvriers protestent et réclame un ouvrier sachant lire et écrire. Devant la position obstinée et provocatrice des patrons, les 5 ouvriers vont voir le Syndicat qui envoie une délégation. Le lendemain, par l’intermédiaire d’un ingénieur, Brosse, c’est une fin de non-recevoir. Pire, faut-il être surpris, le patronat dit qu’il refuse dorénavant de discuter avec le Syndicat. Trois décisions patronales en résulte : 1/ : le patron prétend imposer les contrôleurs ; 2/ que les ouvriers ayant quitté le travail pour se concerter, il impose un lock-out en fermant les chantiers ! ; 3/ un livre d’embauche va être ouvert et que la direction choisira ses ouvriers en effectuant une sélection. Une grève est déclenchée en réaction. Pendant 3 semaines, les ouvriers « sagement » demandent par 6 fois une entrevue. À chaque fois, les partons refusent.

À Trélazé, une centaine de gendarmes sont mobilisés pour maintenir l’Ordre.

Du côté ouvrier, le 10 mars, une délégation est envoyé à Misengrain où les ouvriers sont employés par la même Société de l’Anjou. Les centaines d’ouvriers cessent le travail. Ils se rendent à Renazé, en Mayenne, mais proche d’une dizaine de kilomètres. Les gendarmes ne peuvent rien faire contre la destructions des poteaux télégraphiques, la destructions des ardoises de modèle anglais prêtes à être livrées. Après concertation, trois jours plus tard les ouvriers de Renazé cessent également le travail. Le bureau du Syndicat ardoisiers est désigné pour se rendre à Misengrain et Renazé. Environ 6 à 7000 personnes attendent la délégation syndicale au train à Misengrain. Au chant de l’Internationale, succède celui de La Carmagnole mais sans doute d’autres aussi. Le meeting se tient Place de la Mairie à Renazé. Ludovic Ménard, secrétaire du Syndicat ardoisier y prend la parole. Une fois le meeting terminé, un bureau syndical est désigné à Renazé. Les ouvriers se rendent ensuite à la carrière de la Ganterie, une carrière indépendante qui livre ses ardoises à la Société Ardoisière de l’Anjou. Des camions sont retournés, les ardoises détruites.

Pendant ce temps, une colonne d’ouvriers de la Grand’Maison, se rend à la carrière et attaquent les bureaux de la Société. Les gendarmes tentent de s’interposer mais ils sont repoussés. La septième demande de rendez-vous est faite de façon plus ferme et une demande ultime de réouverture des chantiers est effectuée.

Le 11 Mars, une délégation syndicale se rend à Combrée. Là encore plus de mille ouvriers, de la carrière de La Forêt, s’inscrivent sur les registres syndicaux. Une manif a lieu. Suite à des incidents, le maire consent en réparation à faire tirer des bons pour 100 pains de 6 livres (3 kilos).

Le Syndicat des ardoisiers passe de 1500 à plus de 4000. 

Le Préfet convoque le Secrétaire général du Syndicat suite au dernier ultimatum posé le 10 mars par les ouvriers de la Commission. C’est la direction de la Grand’Maison  qui demande cette entrevue. En présence du Préfet, tous les avantages obtenus sont confirmés et sont étendus à tous les chantiers de la Société Ardoisière de l’Anjou.

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CPA issu du site cartoliste. Publiée sans doute vers 1904.

Plus de 800 gendarmes auront été mobilisés.

Mais, le patronat se parjure et n’applique pas les accords. De nombreuses violences ont lieux en répercussions. Des maisons de gardiens sont attaquées. Deux compagnies du 6e régiment et du 135e régiment d’infanterie sont positionnés à Trélazé tout comme un escadron de « dragons ».

Le 2 avril, les ouvriers fonceurs et journaliers des Fresnais passent à l’action pour finir le travail plus tôt. Ils remontent tous pour 16h. La compagnie qui veut la remontée pour 16h30, licencie 4 ouvriers considéré comme ayant lancé le mouvement d’action directe de réduction du temps de travail.

Le 3 avril, à l’heure de la descente, l’ensemble des ouvriers d’à-bas des Fresnais cessent le travail, refusent de descendre. Le mouvement se répand dans les cinq autre chantiers de la Commission. 420 ouvriers fonceurs et 380 journaliers sont en grève. Une centaine de gendarmes sont envoyés sur place. L’arrêt de l’extraction entraîne au chômage le reste du personnel, soit 1800 personnes. Une réunion syndicale a lieu à la Maraîchère. Vers 21h ou 22h, à la fin de la réunion, des groupes de carriers partent en manifestation dans les rues, d’autres vont dans les perrières et commettent des actes de sabotages, des déprédations si on dit les beaux mots du pouvoir.

Dans la nuit du 07 avril au 8 avril :

Grands-Carreaux : 4 à 5000 ardoises détruites, bris de vitres de la salle des machines n°5 ;

Monthibert : au grand puits n°3 : destruction complète des devantures de la salle des machines, câble électrique coupé, lampes brisées ;

Hermitage – Petits Carreaux : 31000 ardoises brisées, 6 wagonnets jetés dans un vieux puits, une conduite d’eau et une pompe d’épuisement détériorées, 30 vitres détériorées et 2 fenêtres brisées ;

Champ Robert : la devanture du Puits n°5 cassée, bureau du chef des travaux pris d’assaut : une porte et deux fenêtres enfoncées, un appareil téléphonique détruit, fenêtres et vitres de la chaufferie brisées, 5 wagons de terrassement jetés dans un vieux puits abandonné et inondé.

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CPA issue de cartoliste. Publiée par Les Temps nouveaux, sans doute vers 1904.

Le patronat réagit par le lock-out.

Le patronat écrit et fait la morale aux différents corps d’état : préfet, parquet. À ce propos le préfet De Jolly, rappelle au dirlo qui peste contre l’inaction de la flicaille que :

« Je m’empresse de vous faire savoir que vous commettez une erreur en vous adressant au Parquet pour demander que des mesures préventives soient prises. Ce n’est pas son rôle : il n’a pas à prévenir mais à réprimer. C’est à moi seul qu’incombe le devoir dont vous parlez.

J’ai, dès le premier jour, envoyé des forces considérables : cent gendarmes, et vous m’avez, à moi-même, déclaré que ce nombre était largement suffisant. Ce matin, de ma propre initiative, j’ai augmenté dans d’importantes proportions l’effectif réuni à Trélazé pour la protection des propriétés et le maintien de l’ordre public.

Vous parlez de l’inaction de la force publique ; je dois protester énergiquement contre une pareille expression : la gendarmerie ne mérite à aucun degré le moindre reproche de négligence. Je me permets de vous rappelez d’ailleurs que deux gendarmes ont été blessés pour la défense des propriétés de votre Société et que, dans l’obscurité la plus complète et sous la grêle des projectiles qui tombaient sur ceux, groupés aux  »Petits Carreaux », ont tous courus de réels dangers pour votre service. »

Après quelques semaines de conflit, la tension retombe en avril. Les sanctions contres les ouvriers sont levées. Un compromis est trouvé : descente à 5h50 et remontée à 16h20. La grève se termine, faute de ressources, vers la mi-avril.

SOLIDARITÉ FINANCIÈRE :

Les versements en solidarité viennent des Syndicats (pour ceux qui passent par Paris – Condéréation, Union syndicale de la Seine… des versements sont bien entendu envoyé directement à Trélazé dont je n’ai pas de traces) pour les versements : des cordonniers de la Seine, des travailleurs du Laboratoire de la Marine ; des Tailleurs et Couturiers (Paris ?) ; des Tabacs de Pantin ; de la Dorure chimique ; de l’Union de la Bijouterie-Joaillerie ; des Modeleurs-Mécaniciens ; de l’Ameublement de Saint-Loup-sur-Semouse (2 fois) ; des carriers de Savonnières-en-Perthois ; des Travailleurs du Port de Brest ; des Orfèvres ; des Musiciens de Marseille ; des Émailleurs sur métaux ; des Porcelainiers de Villedieu-de-l’Indre ; des Métallurgistes du Boucau ; des Cotonniers de Malauny ; des Ouvriers charbonniers du port de Cette (Sète) ; de la Fédération des Syndicats d’Auxerre ; les Découpeurs, Estampeurs et Outilleurs ; des garçons de magasins, Cochers livreurs ; des Coiffeurs ; des Parqueteurs ; des Naturalistes Taxidermistes ; des Riveurs-Chanfreneurs de Saint-Nazaire ; des ouvriers du Chevreau glacé ; des Métallurgistes d’Audincourt ; des Allumettiers de Pantin et d’Aubervilliers ; des Bûcherons des Trois-Vèvres ; Syndicat des mineurs de Grand-Croix (5 francs) ; du Groupe Union et Solidarité du XVIIIe (5 francs) ; des Travailleurs réunis du Port de Cherbourg (15 francs) ; des Huiliers, Pétroliers et Savonniers du Havre (3 francs) ; La Chambre Syndicale de l’Industrie cotonnière de Laval (10 francs) ; la Chambre syndicale des Gaîniers (5fr50).

=> Les caisses des sections locales des syndicats ardoisiers de l’anjou sont sans doute pleine (qui manquera cependant quelques semaines plus tard). D’important versement, très rare, sont faits par les syndicats ardoisiers de Sorges (Trélazé/Ponts-de-Cé), de la Forêt (Combrée, segréen), de Misengrain (segréen) et Renazé (sud-Mayenne, proche de Misengrain, Noyant-la-G et Combrée). Chaque section verse 100 francs ! pour les métallurgistes du Cateau. Le Syndicat des ardoisiers dit d’ailleurs d’arrêter de leur donner de l’argent en solidarité et que els souscriptions déjà versées doivent être envoyées à d’autres. La Voix du Peuple n°186 du 08/05/1904.

 

Sources : Poperen : Un siècle de luttes au pays de l’ardoise, pp92-94. Les Temps nouveaux : n°42 du 13/02/1904 ; n°43 du 20/02/1904 ; n°44 du 27/02/1904 ; n°47 du 19/03/1904 ; n°48 du 26/03/1904n°49 du 02/04/1904n°49 du 02/04/1904n°51 du 16/04/1904 ; . L’Humanité : n°1 du 18/04/1904. Le Libertaire : n°18 du 05/03/1904 –brève 1 et réflexions Hamelin– ; n°20 du 19/03/1904 ; n°24 du 16/04/1904 ; La Voix du Peuple : n°175 du 21/02/1904 ; n°177 du 06/03/1904 ; n°177 du 06/03/1904 ; n°179 du 20/03/1904n°180 du 27/03/1904 ; Dans le n°175 du 21/02/1904, un appel à la solidarité financière est lancé. Des versements en Solidarité sont attestés dans les n°176 du 28/02/1904 ; n°177 du 06/03/1904 ; n°178 du 13/03/1904 ; n°179 du 20/03/1904 ; n°180 du 27/03/1904 ; n°181 du 03/04/1904 ; n°182 du 10/04/1904 ; n°184 du 24/04/1904 ; n°186 du 08/05/1904. Ce dernier numéro voit 400 francs versés pour les métallurgistes de Cateau eux-aussi en grève par les différentes sections ardoisières de Sorges, Combrée, Renazé, Misengrain.

  • p44 Almanach illustré du Libertaire pour l'année ... Paris : Aux bureaux du Libertaire, 1903-1904. Harvard Library.edu

    SOURCES : Harvard Library.edu. p44 Almanach illustré du Libertaire pour l’année … Paris : Aux bureaux du Libertaire, 1903-1904.

    MARS

// La Bourse du Travail d’Angers envoie une motion de soutien à Yvetot face à sa nouvelle condamnation au procès de Rouen (La Voix du Peuple n°178 du 13/03/1904).

// La CA de la Bourse du Travail, envoie également un Ordre du jour de soutien en faveur de Spano. Ce jeune homme de 23 ans, en 09/1903, tue son contremaître qui venait de le virer, le condamnant lui et sa mère à une grande misère. Il est condamné à mort début 1904. Un mouvement de solidarité a lieu envers cette « victime de l’injustice sociale » (La Voix du Peuple n°177 du 06/03/1904, n°178 du 13/03/1904).

// Un autre Ordre du jour est voté par la CA de la Bourse du Travail d’Angers, toujours dans le même n°178 du 13/03/1904, contre le crime d’Alcala del Valle en Espagne, où des camarades sont en butte à la torture.

  • AVRIL

// Solidarité financière : Robin verse 5 francs pour la colonie libertaire d’Aiglemont (Le Libertaire n°22 du 02/04/1904) et Mercier, 6 francs pour Louise Michel qui est malade dans le Sud (Le Libertaire n°25 du 23/04/1904).

// Une grande grève dans le Textile est lancée pour la journée de 10 heures sans baisse de salaire, mais rien ne semble bouger dans le Maine-et-Loire (La Voix du Peuple n°182 du 10/04/1904).

  • MAI

// Des soldats ivres poursuivent des passants à Angers, baïonnettes au poing (L’Humanité n°30 du 17/05/1904).

// Le journal L’Ennemi du Peuple est vendu par Legloahec (n°19 du 01/05/1904).

  • 21 mai  

Angers, Ludovic Ménard au nom des ardoisiers prend la parole à la Fête de La Paix, au côté de pacifistes bourgeois de la L.D.H. et des loges maçonniques d’Angers et Saumur. (Boussion S.)

  • JUIN

// Lors de processions religieuses, des incidents ont lieux. Des bagarres, opposant, semble-t’il, des religieux et des libre-penseurs blessent une dizaine de personnes dont un policiers et deux gendarmes. Puis quelques jours plus tard, des étudiants de l’université catholique provoquent des bagarres devant le journal Le Patriote de l’Ouest (L’Humanité n°51 du 07/06/1904 et n°58 du 14/06/1904).

// Publication dans L’Humanité n°58 du 14/06/1904 de l’appel pour la tenue du Congrès antimilitariste d’Amsterdam.

// Publication des versements des Syndicats des fendeurs d’Avrillé (5 frs) et des Allumettiers (14.85 fr) pour la camapagne contre les bureaux de placement. Les allumettiers versent également 10 francs pour la campagne en faveur des 10 heures (La Voix du Peuple n°191 du 12/06/1904).

// Une grève à lieu à Bessonneau pour une meilleure prise en compte du travail fourni. Une centaine d’ouvriers-peigneurs sont en grève (La Voix du Peuple n°191 du 12/06/1904).

  • 30 juin – début juillet
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Arch. municipales d’Angers numérisées. 06 Fi 353.

Angers. Maison Mingot. Déclenchement d’une grève des ouvriers cordonniers, des monteurs en particulier. Leur revendication porte d’une part sur le refus de la diminution des salaires. D’autres part, les ouvriers veulent que le patron n’emploie plus de femmes dans les ateliers. Lors de la conciliation faite début juillet ; le patron accepte de ne pas baisser les salaires ; les ouvriers laisse tomber leur revendication sur le refus du travail des femmes. Je ne sais pas qu’elle était la position du Syndicat des Cordonniers, adhérent à la Fédération des Cuirs et Peaux (C.G.T.) sur cette dernière revendications malheureusement répandu. Lors de cette grève une mise à l’index à lieu de la part de la Fédération de la C.G.T. en demandant aux cordonniers de ne pas se rendent à Angers tant que le conflit n’est pas résolu. Une solidarité financière est également demandée par le biais de la Fédération pour soutenir les grévistes (affiche municipale 06Fi353 ; L’Humanité n°86 du 12/07/1904 ; La Voix du Peuple n°195 du 10/07/1904, n°196 du 17/07/1904 et n°197 du 24/07/1904).

  • JUILLET
  • AOÛT

// Constitution de la fédération nationale des ouvriers ardoisiers, à Malaquais, Trélazé, le 21/08, qui adhère à la CGT. Émile Sevry est élu trésorier et Ludovic Ménard Secrétaire général.

// Reims. Congrès de la Fédération du Textile. Le syndicat de Cholet y présent (L’Humanité n°120 du 15/08/1904).

  • SEPTEMBRE

// Paris : Congrès Fédération des Allumettiers. Trélazé représenté au moins par un nommé Renard et sans doute Soutif (orthographié Lontif) (L’Humanité n°142 du 06/09/1904 ; n°143 du 07/09/1904 ; n°144 du 08/09/1904 ; n°145 du 09/09/1904 et n°146 du 10/09/1904).

// Prévision d’une grande tournée de conférences de Sébastien Faure, sur le thème « La Paix ou la Guerre« . Il est prévu qu’il soit en Anjou vers le mois de février 1905. Viendra-t-il ? Je doute (Lb.) (L’Humanité n°158 du 22/09/1904).

// Le Syndicat des jardiniers d’Angers donne son accord pour éventuellement créer un syndicat national. Les syndicats de Paris, Lyon, Angers et Orléans propose de se rencontrer soit à Bourges soit à Orléans (L’Humanité n°141 du 05/09/1904).

  • 1er septembre

Bourse du Travail. Angers. Face aux chicanes des réformistes de la Bourse à l’encontre des trélazéens, en particulier carriers, Ménard réplique « Je n’ai qu’à demander l’ajournement de la réunion et venir à la prochaine avec les 3000 syndiqués de chez nous, et alors nous serons sûr d’avoir raison ! » Les trélazéens continueront à œuvrer pour le syndicalisme-révolutionnaire.

  • 20 septembre

Angers. Création d’une section de l’A.I.A. sous l’impulsion de E.Hamelin. Le 20 septembre à lieu une réunion préparatoire dans un café de la rue Lyonnaise. (S. Boussion, op. cit. )

  • 21 septembre

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    Archives municipales d’Angers numérisées. 06 Fi 354.65 cm par 49.2 cm

Angers. Grève des ouvriers maréchaux. Ils demandent : la suppression du travail du dimanche et la fin de l’obligation de la nourriture et du logement obligatoire chez les patrons. La journée de 10 max, comprise entre 6 heures du matin et 18h le soir ; avec une pause casse-croûte d’une demie-heure le matin et d’une heure et demie le midi. Le salaire horaire payé chaque semaine. Les patrons refusent toute conciliation (Affiche de refus de conciliation patronale, arch munic. Angers 06 Fi 354)

  • 26 septembre

E.Armand, Trélazé, salle Marrec, rue de l’Asile « Le Communisme pratique» (Le Libertaire, n°47, 11e série du 24/09 au 01/10/1905)

  • 27 septembre
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E. Armand. Dico des anars. Maitron

E.Armand, Angers, Université populaire « Les Doukhobores, leur origine, leur histoire, leurs aventures au Canada »
(Le Libertaire, n°47, 11e série du 24/09 au 01/10/1905)

  • 30 septembre

E. Armand, Trélazé, salle Marrec  « Une société libertaire est-elle possible ?»
(Le Libertaire, n°47, 11e série du 24/09 au 01/10/1905)

  • Tous les dimanches de 9 à 11h du matin

Rue des Deux-Haies, Angers. Groupe de l’Association Internationale Antimilitariste. « Cocherie, un des membres les plus influents de la section antimilitariste d’Angers » profite d’une conférence-fête le 04/12 pour créer une section à Trélazé.

  • OCTOBRE

// Cholet et Mauges. Grande grève de plus de 4000 ouvriers tisseurs à Cholet, 10.000 avec les Mauges proche. Les revenus moyens oscillaient entre 0 frc90 et 1 franc 75 par jour. Vers les 3 francs dans le meilleur des cas, dans les tissages mécaniques. Les patrons décident unilatéralement à la mi-août, de briser le contrat de tarifs qui fixait les prix. À la baisse bien entendu.

À la demande du Syndicat des tisserands, une réunion à lieu à la sous-préfecture le 24 septembre 1904. 25 patrons y sont présents. Ils répondent qu’ils étudieront les tarifs, mais, entre-eux !

Le lendemain, la grève éclate. Tisseurs, blanchisseurs, apprêteurs, piqueuses… Selon, le journal L’Humanité, via le secrétaire Guérin, il est possible qu’il y ait des raisons politiques derrière l’intransigeance patronale car ils auraient perdu le contrôle total de la mairie.

Les revendications sont que les tarifs augmentent entre 12 et 15% et qu’ils soient discutées par atelier en tripartite : patron/délégation ouvrière/syndicat ; que les nouveaux tarifs soient déposés au Tribunal des prud’hommes. Les ouvrières piqueuses ne revendiquent rien mais sont en grève de solidarité. Patience, modération malgré les provocations patronales et le nombre de grévistes n’entraîneront aucun résultats positifs pour les ouvriers.

Les partons baissent les salaires. L’un d’eux, Brémond, répondra à une supplique pour avoir du pain par « vous n’avez qu’à mangez du foin » (Les Temps nouveaux n°23 du 08/10/1904, n°24 du 15/10/1904, n°25 du 22/10/1904, n°26 du 29/10/1904, n°27 du 05/11/1904. L’Humanité n°179 du 13/10/1904, n°183 du 17/10/1904, n°197 du 31/10/1904, n°201 du 04/11/1904).

// Dans le journal L’Humanité, Cognée et Godaud versent une somme d’argent en faveur des victimes du lock-out de Marseille. Ils se déclarent alors instituteurs à Angers (L’Humanité n°185 du 19/10/1904).

  • Samedi 08 octobre

Angers. Cirque Théâtre. Environs 2500 personnes. Jaurès, Camélinat, Ducos de la Haille font une conférence. Elle était à l’origine prévue à Nantes mais faute de place, les socialistes se replient sur Angers (L’Humanité, n°175 du 09/10/1904).

  • Dimanche 09 octobre

Angers. Café Guilbault, butte du Pélican. 10H. Réunion de libertaires pour créer une section de l’A.I.A. (Les Temps nouveaux n°23 du 08/10/1904 et Le Libertaire n°49 du 08/10/1904). Tous les « antimilitaristes révolutionnaires » sont invités à se joindre à cette future section. Il est prévu également d’organiser la venue de Janvion.

  • Mercredi 12 octobre

Angers. Bourse du Travail. 20H30. Réunion de l’Université Populaire. Orateur : l’avocat Reveillard, sur le Socialisme (Les Temps nouveaux n°23 du 08/10/1904).

  • Mercredi 19 octobre

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    Sources : cartoliste. 1905

Angers. Bourse du Travail. 20H30. Réunion de l’Université Populaire. Orateur : Émile Guichard, sur le Tolstoïsme et l’anarchisme (Les Temps nouveaux n°23 du 08/10/1904).

  • NOVEMBRE

// Grève aux ateliers bois et pelotage de Bessonneau. 2500 ouvrier-e-s cessent le travail. Baisse de 30 à 40% des salaires ! Surtout les ouvrières réclament le départ de deux contremaîtres qui usent « du droit de jambage » sur les jeunes ouvrières.  Réclamation aussi de réembauche d’une ouvrière virée. Le sieur Bessonneau veut bien réembaucher l’ouvrière, mais deux jours après la reprise générale du travail. Les ouvrier-s refusent, c’est un lock-out patronal en réponse (Les Temps nouveaux n°29 du 19/11/1904 et n°30 du 26/11/1904. L’Humanité n°209 du 12/11/1904, n°210 du 13/11/1904 et n°211 du 14/11/1904. Le Libertaire : ).

// Paris. La « citoyenne » Barbe des modistes d’Angers est présente au banquet d’ouverture du 3e Congrès des Associations ouvrières de Production (L’Humanité n°210 du 13/11/1904).

// Angers. Réunion du groupe de l’A.I.A. tous les dimanche de 9 h à 11h, café Lebon, rue Lyonnaise. Deuxième dimanche du mois : réunion générale (Les Temps nouveaux n°30 du 26/11/1904). Fait étonnant, le groupe communiste-anarchiste invite tous les camarades (du groupe anars ou les autres aussi) à se réunir le dimanche pour lancer la propagande (Le Libertaire n°02 du 13/11/1904).

// Un article d’Hamelin, publié dans Le Libertaire n°02 du 13/11/1904, propose -en réponse à La Raison, de se rendre le même dimanche, dans le maximum d’églises ou au moins de cathédrales, y conspuer les curés et chamabarder tous les gris-gris.

  • Samedi 12 novembre

Chez Houdayer, rue des Deux-Haies,  Groupe communiste-anarchiste
(Le Libertaire n°2 du 13/11/1904. + S.Boussion, op. cit., Les Temps nouveaux n°28 du 12/11/1904)

  • Samedi 26 novembre 1904

Salle Marrec, Trélazé.  Cocherie : causerie sur l’antimilitarisme et la nouvelle internationale. Création d’une section de l’A.I.A. Hamelin reçoit les adhésions et les cotisations.
Selon Boussion (p54) E. Hamelin affirme à Régis Meunier dans une communication interceptée par la police (courrier ?) avoir délivré une trentaine de cartes sur Trélazé et une quinzaine à Angers (Le Libertaire, n°5, du 04 au 11/12/1904 + Boussion S).

  • DÉCEMBRE

// Projet d’une tournée de conférences de Régis Meunier sur l’Ouest de la France, devant passer par Angers, Cholet et Saumur. Elle était prévue pour le début de l’année 1905 (Les Temps nouveaux n°33 du 17/12/1904 et Le Libertaire n°7 du 18/12/1904).

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BNF/Gallica. Affiche issue du n° spécial de L’Action Antimilitariste du 05/11/1904.

// Annonce de la création à Angers d’une section de l’A.I.A. dans la presse antimilitariste. La section date cependant de septembre/octobre. Création d’une section en décembre à Trélazé avec pour secrétaire Hamelin, Tineuf comme trésorier. Les réunions ont lieux le 3e samedi de chaque mois, rue de l’Asile chez Levêque puis salle Marrec, toujours rue de l’Asile, le deuxième dimanche de chaque mois, à 15h (L’Action Antimilitariste n°3 du 15/12/1904 et n°4 du 15/01/1905, Les Temps nouveaux n°32 du 10/12/1904). À Angers les réunions ont lieux au café Lebon, 86 rue Lyonnaise, tous les dimanches matin de 9 à 11 heures avec une réunion générale tous les 2e dimanches du mois (Le Libertaire n°05 du 04/12/1904).

  • Dimanche 11 décembre

Trélazé. Salle Marrec, rue de l’Asile : conférence de Guichard sur « L’Antimilitarisme chez les tolstoïens et les anarchistes« . Suite à cette conférence, deux soldats du 6e génie, qui étaient présent -assistaient ?- dans l’auberge seront condamnés par le colonel Petibon et le général Peigné. L’un Leblanc, sera dégradé de son grade de caporal. Les deux condamnés (Leblanc ou seulement Rotereau condamnés à 60 jours ?) pour « Avoir assisté à une réunion anarchiste et antimilitariste et ne pas s’être retiré dès qu’il a vu le caractère antifrançais de cette réunion« . Ils seront en outre envoyé en Algérie pour finir leur service et donc envoyé à une mort probable. Émile Guichard interpellera la L.D.H. pour que soit soutenu ces deux soldats. Ce que fera la L.D.H. comme le laisse supposé un lettre qu’il dit avoir reçu de M. de Pressensé. Guichard poursuit sa correspondance également avec les deux soldats comme il l’écrit dans une brève de 1905. (Les Temps nouveaux n°32 du 10/12/1904 ; n°37 du 14/01/1905 ; n°39 du 28/01/1905 ; n°37 du 14/01/1905 ; n°52 du 29/04/1905).

=> Il semble que c’est à l’issue de cette réunion publique qu’est constitué officiellement (elle préexiste depuis quelques temps) la Jeunesse Syndicaliste de Trélazé, avec Hamelin comme 1er secrétaire et Tanieuf (Tineuf ?) comme 1er trésorier. Cette J.S. adhère aussitôt à l’Association Internationale Antimilitariste (A.I.A.) La cotisation est 25 centimes par mois, dont 10 centimes pour la propagande locale -faire venir affiches, tracts, brochures, faire venir des conférenciers-, 5 sous pour la Caisse du sou du soldat – entretenir des relations avec ceux partant à l’armée-, 5 centimes pour le Comité national de l’A.I.A. et 5 pour le Comité International (La Voix du Peuple n°219 du 25/12/1904 et n°216 du 04/12/1904). Les réunions auront lieu tous les 3e samedi du mois, à 20h, salle Marrec, rue de l’Asile à Trélazé.

  • 23 décembre

Ouverture à Paris du Premier Congrès des syndicats des jardiniers : syndicat de Paris (Seine), Montreuil, Vitry, Lyon et Angers. Il s’agit avant tout d’élaborer les statuts (L’Humanité n°141 du 05/09/1904 et n°251 du 24/12/1904).

  • 24 décembre

Trélazé. Réunion chez Lévêque.  Organisée par Hamelin. Conférence anticléricale par Guichard sur « le noël des gueux » (Les Temps nouveaux n°33 du 17/12/1904, n°34 du 24/12/1904).

  • 30 décembre

Le tribunal d’Angers ordonne une expertise et une enquête sur le fonctionnement du Bon-Pasteur à Angers (L’Humanité n°78 du 04/07/1904 et n°n°257 du 30/12/1904).

1903

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Placard info.43 cm par 27 cm.

En  juillet, loi sur les règles d’hygiène dans les ateliers. été : Grève d’Hennebont.13 octobre. 40 000 ouvriers en grève dans l’industrie textile du Nord. Création du Syndicat des travailleurs de l’industrie électrique (STIE) à l’initiative d’Émile Pataud.

  • 1903

// Distribution du « Manuel du Soldat » à l’initiative de la C.G.T. et par les anarchistes dont E. Hamelin. (Boussion S, …)

// Création en 1903 de la coopérative de consommation (boucherie, boulangerie, mercerie, quincaillerie, épicerie, vin, bois, charbon), L’Avenir du Prolétariat, sise rue de l’Union. (AM de Trélazé, 4F1, sociétés et coopératives).

// Amédée Bousquet (révolutionnaire, secrétaire de la Fédération de l’Alimentation) est le représentant de la Bourse du Travail de Saumur (depuis mois et jusqu’en juillet) à la Fédération des Bourses du Travail, tandis que Maurice (sculpteurs, plutôt réformiste) l’est pour les Bourses d’Angers, Cholet puis en août de Saumur.

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Coopérative de l’Avenir du Prolétariat. La « buvette », la « boucherie ». Arch. LB.

  • 1903 – 1909

Saint-Junien (Haute-Vienne). « Membre de la Jeunesse Libertaire et de la « Libre-Pensée » de Limoges, Régis Meunier s’emploie, à plusieurs reprises et en voisin, à déchristianiser les enfants de Saint-Junien. Le 13 juin 1903, la veille de la Fête-Dieu qui donne à une procession annuelle à Saint-Junien, il prononce devant environ 800 personnes un discours anticlérical d’une extrême violence. Le 18 octobre 1909, ils seront encore plus de 900, réunis à la Salle des Fêtes, à l’écouter démolir la religion catholique. » (C. Dupuis, Saint-Junien, un bastion anarchiste en Haute-Vienne (1893-1923). Pulim. Pp100-101).

  • JANVIER

// Angers. Depuis le mois de décembre 1902, une grève des « étrilleurs » a lieu chez Voisine. 20 francs sont donnés par les allumettier.e.s de Trélazé et transmis par Hamelin (La Voix du Peuple n°113 du 04/01/1903).

// Saumur. Une vaste répression s’abat contre les membres du Syndicat des champagniseurs. Une vingtaine sont ainsi licenciés de diverses entreprises, comme Daviau le secrétaire de ce Syndicat adhérent à la CGT (La Voix du Peuple n°113 du 04/01/1903 et n°120 du 15/02/1903).

  • 09 janvier

Paris. Réunion de la Section des Bourses. Angers, Cholet et Saumur sont représentées. Angers et Saumur prennent part à la discussion critiquant toute dérogation « aux lois ouvrières » ou lois « lois soi-disant ouvrières votées par le parlement n’ont fait que duper le prolétariat » selon Saumur (La Voix du Peuple n°117 du 25/01/1903).

  • FÉVRIER

// L’argent -4 francs- d’une collecte effectuée à La Solitude, quartier de Malaquais, est versée et indiquée dans Les Temps Nouveaux n°42 du 14/02/1903 en faveur des derniers survivants/inculpés de La Mano Negra en Andalousie (Espagne).

// ANGERS. Via J. Bedouet, secrétaire de la Bourse du Travail, le Syndicat des Sculpteurs d’Angers publie dans La Voix du Peuple n°120 du 15/02/1903, un appel aux Syndicats de sculpteurs de différentes corporations (tuffeaux, pierres, doreurs, bois, graveurs, etc) qui peuvent se retrouver isolé, membre de la Fédération du Bois et de l’ameublement, du bâtiment, etc. pour mieux connaître la situation en « province » plutôt que dans les centres urbains pour ensuite réfléchir et convenir d’un mode d’organisation.

  • 06 février

Angers. Bourse du Travail. Matin. Louis Maurice rend compte de son mandat et la Commission Administrative de la Bourse d’Angers l’encourage et à continuer ainsi et lui donne un satisfecit sur la façon dont il remplit son mandat. À cette réunion de la Commission Administrative de la Bourse du Travail d’Angers du 06/02/1903, la Bourse prend officiellement une résolution contre les dérogations dans les lois du Travail (cf discussion du 09/01/1903 et compte rendu du 25/01). À cette réunion est également flétrie la position de la Préfecture qui réunit la Commission du Travail sans inviter la Bourse du Travail d’Angers et Jolive, élu prud’homme se retirera de cette réunion voyant cette situation. C’est publié dans La Voix du Peuple n°122 du 01/03/1903.  

Angers. Bourse du Travail. Après-midi. Syndicat du Textile. Réunion publique animée par Maurice devant 500 personnes qui explique la réorganisation du Syndicat et l’importance de se syndiquer (La Voix du Peuple n°122 du 01/03/1903).

  • 06 et 13 février

Paris. Section des Bourses. Compte rendus de ces deux réunions publié dans La Voix du Peuple n°121 du 22/02/1903. Angers sera représentée à l’une puis Saumur à la seconde.

  • 21 et 22 février

Saumur. Conférences de Bousquet contre l’arbitraire patronal. Amédée Bousquet dénonce dans la première réunion le renvoi des ouvriers champagniseurs syndiqués et flétri les patrons. Dans la seconde réunion, Bousquet présente son mandat à la Fédération des Bourses où il représente la Bourse de Saumur. Par l’intermédiaire de Chuche, secrétaire de la Bourse de Saumur, il est complimenté pour l’exécution de son mandat et pour son énergie (La Voix du Peuple n°122 du 01/03/1903).

  • Samedi 28 février

Angers. Université Populaire. Le Soir. Réunion du groupe Les Ennemis de l’Autorité (Le Libertaire n°17 du 01/03/1903).

  • MARS

// Paraf-Javal et Libertad tiennent une conférence sur la « nécessité de l’Union » devant 300 personnes à la salle de la Maraîchère (Brachet J-P).

// Guichard envoi un courrier pour demander un prix. Le journal Le Libertaire lui réponde que c’est 7f50 la centaine. Il est possible que ce soit 100 journaux du Libertaire à 0.10 (Le Libertaire n°21 du 29/03/1903). Le même Guichard en mars 1903, publie un article où il se moque des socialistes tel Millerand qui font des lois mais prévoient toujours des exceptions mais également des socialistes locaux (tel Eugène Gallard) qu’il ne trouve pas très cohérent non plus (Le Libertaire n°21 du 29/03/1903 et n°20 du 22/03/1903). Il est possible qu’en 1903, il est une correspondance indirecte avec « l’américain » Raymond Bachmann (et ici), peut-être en lien avec les anarchistes condamnés au bagne (Le Libertaire n°24 du 19/04/1903).

// Création d’une Université Populaire à Saumur grâce à l’aide de celle d’Angers. Jagot y fait une conférence sur le rôle social de U.P., par ailleurs titre de sa brochure (Le Rappel du 03/03/1903).

// Versement de solidarité du Syndicat des coupeurs en chaussures d’Angers qui est effectué pour les Tisseurs de Lavelanet pour 5 francs (La Voix du Peuple n°123 du 08/03/1903).

// La Commission juridique de la Section des Bourses du Travail, répond à la Bourse du Travail de Saumur, que le Préfet à raison sur le fond et qu’elle ne peut recevoir un legs de 500 francs car n’a pas pas de personnalité juridique civile. La Commission indique de qu’elle façon essayer de transiger. Je ne sais pas si elle y arrivera (La Voix du Peuple n°125 du 25/03/1903).

// Trélazé. Baisse de salaire estimée par Hamelin à 5 ou 6 francs par mois pour les fendeurs de Monthibert, Les Fresnaies et les Grands Carreaux (La Voix du Peuple n°123 du 08/03/1903). Probablement du même auteur, un exemple contraire est donné à méditer aux lecteurs et lectrices de La Voix du Peuple n°124 du 15/03/1903. À la carrière de la Grand’Maison, suite au renvoi pour des motifs futiles d’ouvriers du fond, non syndiqué, les ouvriers d’à-haut, les fendeurs qui eux sont syndiqués, menacent de se mettre en grève de solidarité avec leurs camarades de travail. La nouvelle délégation, claire sur ses bases et ses revendications, déterminée fait plier les patrons. Les 6 ouvriers renvoyés sont réintégrés. Mieux, en terme de contrôle ouvrier de la production, il est obtenu que les vérifications et les contrôles de ce qui est produit au fond sera également vérifié par un ouvrier du fond pour chaque chambrée (chambre d’extraction souterraine) et ce à date plus rapprochée. Le prix payé sera en outre affiché. Solidarité, Entr’Aide ouvrière, mots d’ordres clairs (meilleure rémunération du travail, inanité des primes, contrôle ouvrier de la production),  stratégie et action directe (pas d’intercessions politiciennes) sont des éléments clés de cette réussite et devrait toujours l’être …

  • Dimanche 01 mars

Angers. Chez Brossau, 7, rue Tharau. De 8 heures à 10 heures, réunion du groupe Les Ennemis de l’Autorité (Le Libertaire n°17 du 01/03/1903).

  • 13 mars

Paris. Section des Bourses. Maurice devient représentant de la Bourse de Versailles et membre de la Commission d’Éducation (La Voix du Peuple n°126 du 29/03/1903).

  • Dimanche 29 mars

Angers. Butte du Pélican, chez (café ?) Guilbaut. Réunion anarchiste, à 20 h. (Le Libertaire n°21 du 29/03/1903).

  • AVRIL
  • 08 et 09 avril

Angers et Trélazé. Saumur n’a semble-t’il pas répondu à la proposition de conférence. Les conférences de Girault sont autour du thème : « À bas l’Église ! À bas la caserne ! À bas la propriété ! L’Humanité libre par la Grève Générale. » (Les Temps Nouveaux n°38 du 17/01/1903 et n°46 du 14/03/1903 ; Le Libertaire n°10 du 11/01/1903, n°15 du 15/02/1903, n°19 du 15/03/1903, n°24 du 19/04/1903 ; La Voix du Peuple n°112 du 18/01/1903).

  • vendredi 10 avril

Paris. Section des Bourses. Saumur représenté n’est pas très motivé par la publication d’une brochure sous le patronage de la Fédération car la brochure est rédigée par un inspecteur du Travail (La Voix du Peuple n°134 du 17/05/1903).

  • Vendredi 17 avril

Paris. Section des Bourses. Bousquet est mandaté pour représenté la Bourse de Saumur. Pour la réunion du 17/04/1903, Cholet et Saumur sont représentées. La Bourse d’Angers propose un communiqué et un ordre-du-jour protestant contre les attaques contre son représentant Louis Maurice. Ce dernier écrit (non présent) que des erreurs sont dans cet ordre, il propose qu’il ne soit pas abordé. Il dit également qu’il a écrit à la Bourse d’Angers pour préciser les erreurs. La Bourse de Rennes, attaque le représentant de la Bourse d’Angers, Louis Maurice en s’étonnant qu’il puisse écrire dans un journal (La Petite République), où il est salarié, des choses contre la Fédération. Grenoble appui Rennes, tandis que les Bourses de Boulogne, Le Havre et Saint-Quentin minimisent. Un ordre du jour est voté à minima, invitant les camarades écrivant dans des journaux, à ne pas divulguer tout ce qu’ils sont au courant et à un peu de retenue.(La Voix du Peuple n°134 du 17/05/1903). Il faut dire, que ce membre (Louis Maurice) membre (?) du Syndicat des sculpteurs et dessinateurs d’Angers, résidant à Paris, et qui représente les Bourses du Travail d’Angers et de Versailles semble s’en prendre à la CGT dans la Revue le Mouvement socialiste et La Petite République. Il s’en suit des bisbilles entre certains révolutionnaires et les plus modérés souhaitant être dans le giron socialiste (La Voix du Peuple n°129 du 12/04/1903, n°130 du 19/04/1903).

  • MAI

// Création d’un « Syndicat mixte » ouvert aux employé-e-s de n’importe quelle corporation ; mais aussi, à celles et ceux qui n’ont pas de travail fixe comme les journaliers et journalières, les manœuvres. Notons que les femmes sont nommées en tant que telles et ce n’est pas souvent. Je ne sais pas si ce syndicat adhérent à la C.G.T. perdurera ou pas. L’initiative en revient à des militants anarchistes : Mercier, Hamelin, Guichard (Les Temps Nouveaux n°3 du 16/05/1903 ; Le Libertaire n°27 du 08/05/1903).

// France. Un Manifeste de la Section des Bourses adressé aux militant.e.s de la CGT publié dans La Voix du Peuple n°131 du 26/04/1903 à l’occasion du Premier Mai.

  • Vendredi 08 mai

Paris. Sections des Bourses. Démission du délégué de Cholet. Discussion sur les bureaux de placements : Saumur râle sur la critique du délégué de Blois qui dit qu’il n’y a qu’à chambarder les bureaux de placements pour les Bourses qui sont en buttes à ces offices privés « d’interim« . Sur la meilleurs manière de procéder et les tactiques à employer pour la fermeture de ces bureaux de placements, Angers vote pour l’ordre du jour de la Bourse de Saint-Quentin qui en gros demande que les Bourses demande l’intercession des députés pour qu’ils votent la suppression de ces bureaux (11 voix) ; la Bourse de Saumur vote elle avec la majorité (35 voix) l’ordre du jour de la Bourse de Brive qui lui demande une circulaire de la Fédération invitant à agit par tous les moyens contre ces bureaux (donc aussi bien action directe qu’avec l’intercession des députés et élus). On retrouve, là une vielle opposition tactique entre réformistes et révolutionnaires, et entre Saumur qu fût une Bourse avec des positions radicales. Le représentant de la Bourse d’Angers propose à celui d’Alençon que sa Bourse n’a qu’à tirer leur brochures par eux-mêmes; Il faut qu’elle semblerait être une brochure qui demande la conciliation entre ouvriers et patrons, la bonne entente (La Voix du Peuple n°135 du 24/05/1903).

  • Dimanche 17 mai

Angers, Cirque Théâtre. Conférence de Pierre Renaudel sur la séparation de l’Église et de l’État. Conférence organisée par le Groupe d’Études Sociales Germinal. À l’occasion de cette conférence, il semble qu’Émile Guichard, un des animateurs du G.E.S., sera calomnié (Les Temps Nouveaux n° 4 du 23/05/1903 et Le Libertaire n°29 du 22/05/1903). Une légère critique sur cette propagande anticléricale agite le landerneau anarchiste (Le Libertaire n°34 du 26/06/1903, n°35 du 03/07/1903).

AMA numerisee 06Fi940 conf dim 17051903 groupe GERMINAL 1m23 par 0.82

Arch. Munip. Angers. arch. numérisées. 06 Fi 940. 1m23 par 82 cm

  • fin mai

Aubervilliers. Soutif est présent à une réunion au titre des employés de la Manufacture de Trélazé pour établir une liste de revendications ayant pour point de départ le machinisme générateur de destruction d’emploi (La Voix du Peuple n°135 du 24/05/1903).

  • JUIN
ama Établissements A. Papin, Angers - La filature". – [S. l.] : [S. n.], [ca 1920] 04Fi_02975

AMA numérisées. 04Fi_02975. Établissements A. Papin, Angers – La filature ». – [S. l.] : [S. n.], [ca 1920]

// À partir du 15 juin, déclenchement d’une grève par les ouvriers cordiers de la Manufacture Papin à Angers, suite à une diminution des salaires. Refus de la conciliation proposée par le Juge de Paix (Arch. Municip. Angers : 06 Fi 232).

// Dans le n°140 du 28/06/1903 de La Voix du Peuple, le Syndicat des allumettiers de Trélazé envoie 10 francs au Comité de Grève des carriers et mineurs de Savonnières-en-Perthois.

// Grève aux Forges d’Hennebont (Morbihan). Cette grève dure jusqu’en août par la défaite patronale. Le Syndicat des mécaniciens d’Angers et la Chambre syndicale des tisserands de Cholet envoient 10 francs en solidarité (La Voix du Peuple n°147 du 16/08/1903).

  • Vendredi 12 juin

Paris. Sections des Bourses. Les Bourses d’Angers et Saumur sont représentées. Le délégué d’Angers prend la parole pour défendre la participation des Bourses aux élections du Conseil Supérieur du Travail (La Voix du Peuple numéro 140 du 28/06/1903). Une circulaire sera envoyée aux différentes Bourses (La Voix du Peuple n°140 du 28/06/1903). Auparavant la Bourse d’Angers, par l’intermédiaire de Bedouet, avait mandaté son représentant à la Section des Bourses (Maurice) pour qu’il défende la position de la participation des Bourses à ces élections (La Voix du Peuple n°139 du 21/06/1903).

  • JUILLET.

// Le G.E.S. Germinal se réunit tous les jeudis soirs à 20h30, café Houdayer, rue des Deux-Haies. Notons, que se groupe est clairement dans l’orbite libertaire angevin et trélazéenne, puisque les deux personnes chargées de recevoir la correspondance sont Mercier et Guichard. Début juillet ce groupe projette d’organiser une tournée de propagande dans les villages (Les Temps Nouveaux n°10 du 04/07/1903 ; Le Libertaire n°31 du 05/06/1903 et Le Libertaire n°35 du 03/07/1903).

// A. Dupré et E.G. Dupré verse de l’argent en soutien aux Temps Nouveaux. E.G. voire l’autre, sont-il les saumurois ou futurs saumurois ? (Les Temps Nouveaux n°10 du 04/07/1903). Toujours en faveur du journal, un autre don est versé par H.M. de Trélazé (Les Temps Nouveaux n°13 du 25/07/1903).

// Agitation chez les carriers de Trélazé (La Voix du Peuple n°144 du 26/07/1903 ).

// Louis Maurice se présente aux élections du Conseil Supérieur du Travail. Il est présenté et soutenu par les Bourses de Cholet et du Havre (La Voix du Peuple n°141 du 05/07/1903). Cette Bourse retirera son soutien à Maurice en préférant soutenir celle d’Yvetot qui est une candidature d’opposition au CST (La Voix du Peuple n°147 du 16/08/1903). Le délégué de Saumur, Bousquet, y annonce sa démission pour représenter cette Bourse.

  • Dimanche 05 juillet

À 14h, au 6 rue de la Tannerie, chez Legloahec, réunion du groupe les Ennemis de l’Autorité avec une causerie menée par Delaye-Bougère sur l’exploitation des femmes chez Bessonneau. Est-ce une même personne ou deux personnes, l’un Bougère et l’autre Delaye. Cette deuxième hypothèse me semble plus probable. (Les Temps Nouveaux n°10 du 04/07/1903 et Le Libertaire n°35 du 03/07/1903).

  • Jeudi 16 juillet

Angers, café Houdayer (Houdoyer, Hondoyer ?), rue des Deux-Haies, 20h30. G.E.S. Germinal, causerie contradictoire avec 2 camarades sur la colonie libertaire de Vaux ; et rencontre avec le groupe Les Iconoclastes de Nantes autour des femmes propagandiste. Est ce Anna Mahé qui viendra ? (Les Temps Nouveaux n°11 du 11/07/1903 et Le Libertaire n°36 du 10/07/1903).

  • AOÛT

Archives anarchistes. Ce journal sera vendu par Legloahec sur Angers, en 1904. En 1903 ? Il est publié à l’été 1903 et vendu sur Angers

// Trélazé. Grève au puits n°3 de Monthibert.  Cette grève concerne 150 fonceurs. Elle fait suite au renvoi de l’ouvrier Tercol, accidenté du travail et qui réclame le paiement immédiat du travail antérieurement effectué. Le patronat décide de licencier les 150 fonceurs ! Aussitôt on parle de gréve générale. Ménard puis le syndicat décide de ne pas favoriser l’extension du conflit, mais au contraire de subvenir aux besoins des grévistes (en particulier en nature). Les travailleurs des autres chantiers continuent donc le taf pour subvenir aux besoins des grévistes. Des manifestations, pétitions, revendications, délégations ont lieues. La Commission cède sur certaines revendications. La demande d’augmentation pour les journaliers n’est pas accordée. Cependant la rémunération du travail à la tâche cesse. Au fond, le contrôle du métrage et de l’arpentage est accordée ; le contrôle des explosifs sera vérifié par un ouvrier. Les contre-maîtres reçoivent l’ordre formel d’être plus poli (!!…).  Pour les revendications principales, tous les puits à forer et ceux pour lesquels ce sera possible, ils seront doter de « cage-parapluie » pour la descente et la remontée du matériels mais aussi des ouvriers. Parfois jusqu’à 300 mètres d’échelles ! Une victoire essentielle est qu’en cas d’accident, le salarié est le libre du choix du médecin. C’est une victoire ouvrière. (Poperen, un siècle… et Jacques Thomé, Trélazé 1606-1918, … Les Temps Nouveaux n°13 du 25/07/1903 ; n°14 du 01/08/1903 ; n°15 du 08/08/1903).

 // D’une tout autre ampleur, d’une toute autre tenue la grève dans l’usine de l’Ecce-Homo, avec peut-être, l’intercession d’un commissaire selon les articles de journaux anarchistes. Mais c’est sans doute l’occasion de mettre à jour une inimitié entre réformistes et révolutionnaires, en particulier entre le secrétaire de la Bourse du Travail : J. Bedouet et certains des anars syndicalistes ou tout simplement l’un des anarchistes qui est Guichard. Une des raisons de l’échec, serait, selon Em. Le Meunier, membre du syndicat du textile, le fait qu’il y eu une grève des cordiers de 7 semaines qui aurait mis la caisse du Syndicat à sec. La nouvelle grève, lancée à l’été, n’aurait selon lui, pas dû avoir lieu, car sans réserves financières, elle n’avait aucune chance de réussir. Guichard répond lui, que la pratique d’intercession ne ne à rien, preuve en est, c’est que les ouvriers recommencent peu de temps après une nouvelle grève. (voir également Les Temps Nouveaux n°51 du 18/04/1903 , n°18 du 29/08/1903, n°19 du 05/09/1903 ; Le Libertaire n°43 du 29/08/1903, n°44 du 05/09/1903, n°46 du 20/09/1903, n°47 du 27/09/1903). Est ce cette grève qui est victorieuse selon le Syndicat du Textile au début septembre ? (La Voix du Peuple n°150 du 06/09/1903).

// Angers. Cirque-Théâtre. Conférence de Keufer pour le Syndicat du bâtiment. Une « quête » de solidarité est effectuée pour les cordonniers grévistes mais ceux-ci, dans un beau geste, la refuse et verse son montant de 15 francs en solidarité aux grévistes d’Hennebont, qui marque les esprits de cet époque (La Voix du Peuple n°147 du 16/08/1903).

// France. Dans La Voix du Peuple n°145 du 02/08/1903, Yvetot écrit un article ou il affirme que la (célèbre) brochure syndicaliste Le Manuel du soldat est en passe d’être tiré à 100.000 exemplaires. C’est aussi l’occasion, en cette année 1903 où les tensions sont vivent de remettre une petite couche de critique « les arrivistes » et les « journalistes gouvernementaux et socialistes, venus expressément dans les Syndicats pour y tenter de reprendre une direction néfaste en orientant les individus groupés dans nos Syndicats vers la politique décevante et les réformes nulles ou inapplicables« . Nul doute que le représentant des Bourses d’Angers, Saumur et Cholet Louis Maurice, journaliste à La Petite République, entre autre personne, se soit senti visé.

// Le Syndicat des hommes de peine et des irréguliers du travail de Saint-Nazaire souhaitent entrer en contact avec leurs homologues de Lorient, Nantes et Angers. Il s’agit sans nul doute, du Syndicat mixte créé en Mai. (Les Temps Nouveaux n°16 du 15/08/1903 ; Le Libertaire n°41 du 15/08/1903).

// Par l’intermédiaire de Bruon, un ancien angevin qui est probablement à Nantes. Si c’est bien le même il est secrétaire du Syndicat du bâtiment, qui localement est organisé en section d’industrie plutôt qu’uniquement par métier. Ce syndicat essaye, d’après l’annonce publiée dans La Voix du Peuple n°148 du 23/08/1903, de grouper en une Fédération régionale les syndicats du bâtiment de l’Ouest. Angers y répondra t’il ? D’autre du Maine-et-Loire ? Cette réunion est prévue pour la fin septembre.

// La Bourse du Travail de Saumur envoie 5 francs aux grévistes de Villedieu. Solidarité publiée dans La Voix du Peuple n°149 du 30/08/1903

  • SEPTEMBRE

// Entre septembre et décembre, sans plus de précisions, la Bourse du Travail de Cholet envoie 5 francs en solidarité aux céramistes de Villedieu (publié dans La Voix du Peuple n°168 du 03/01/1904).

// Septembre-Octobre. Grèves des maréchaux d’Angers pour une augmentation de salaires, la fin du travail du dimanche, la cessation du repas (car par trop infect) et du logement chez l’employeur (trop rudimentaire), la journée normal à 10 heures. Les patrons refusent toute négociation. Ils sont une quarantaine et demandent de l’aide financière pour tenir (La Voix du Peuple n°151 du 13/09/1903 ; n°153 du 27/09/1903 et n°156 du 18/10/1903).

Publié dans les n°154 du 04/10/1903n°156 du 18/10/1903 et n°157 du 25/10/1903 de La Voix du Peuple, un soutien financier pour les maréchaux d’Angers en grève est versé par les syndicats des Layetiers-Éballeurs (??) (5 francs), des allumeurs de gaz (5 francs) et des coiffeurs de Paris (2 francs) ;  la chambre syndicale des ouvriers Huiliers et Pétroliers du Havre (10 francs) ; par l’intermédiaire de l’Union des Syndicats, donc probablement les syndicats parisiens : de l’Orfèvrerie (5 francs), de la Sculpture (5 francs), des Tailleurs et Couturières (5.20 francs) et de la Couperie de polls (??) pour 2.50, du syndicat des Ouvriers en scies de la Seine (1.50).

// début septembre puis fin septembre

Début septembre, un compromis est signé entre les grévistes et le patronat avec une augmentation de salaires selons le Syndicat du Textile. Est ce la suite de la grève de l’été ? (La Voix du Peuple n°150 du 06/09/1903)

Relance d’une grève à l’usine Hecce-Homo. Les ouvriers, au nombre de 190, demande une augmentation de salaire ; le patron consent à un sou ! Devant cette moquerie, les ouvriers repartent de plus belle. (La Voix du Peuple n°153 du 27/09/1903, n°155 du 11/10/1903 et n°155 du 11/10/1903 -texte général sur les grèves du textile-; Les Temps Nouveaux n°22 du 26/09/1903 et n°25 du 17/10/1903). La grève s’étend, près de 4000 seront en grève à un moment ou à l’autre, et un cahier général de revendications est établi. Le patronat est obligé de négocier et certaines avancées sont faites : la prime est supprimée et compensée par une augmentation de 10% des salaires ; à partir du 01/04/1904 et la mise en place totale sur la loi des 10 heures, le salaire sera maintenu malgré une baisse du temps de travail et le salaire du travail aux pièces (à la tâche, travail précaire) sera augmenté ; pour le travail effectué avec des mauvaises matières, le prix payé sera augmenté pour compenser ; toute les revendications ouvrières seront désormais porté aux patrons et ne passeront pas par le filtres des garde chiourmes (appelé managers de nos jours…). Malgré tout ces acquis, la continuation de la grève est votée pour obtenir satisfactions sur quelques autres revendications. Desjardins, mandaté par la Fédération du Textile pour suivre les négociations est remplacé par Ludovic Ménard (des ardoisiers de Trélazé) pour assumer la suite lorsqu’il doit repartir.

Dès la fin septembre, dans le n°154 du 04/10/1903 de La Voix du Peuple, il est envoyé un secours symbolique de 2 francs par la Chambre syndicale des coiffeurs.

// Dans Le Libertaire, une brève sur les méfaits du militarisme, « la grande famille » comme on disait alors, ayant eu lieu à Angers et publié dans le n°45 du 13/09/1903.

  • Samedi 05 septembre

À Angers. Université Populaire, à 20h30, conférence d’Henry MERCIER sur le thème « Pourquoi l’Anarchie ? » (Les Temps Nouveaux n°19 du 05/09/1903 et Le Libertaire n°44 du 05/09/1903).

  • Dimanche 06 septembre

Angers. Bourse du Travail. Conférences d’Amédée Bousquet. Le matin, il anime une réunion spécifique en tant que secrétaire de la fédération de la CGT de l’Alimentation, plus particulièrement pour le secteur de la boulangerie. À cette époque, Paris connaît de grands mouvements de grèves et de protestation dans ce secteur. Il fait la part belle également à la nécessaire lutte contre les bureaux de placements (sorte d’agence d’intérim de l’époque). L’après-midi, toujours à la Bourse, une nouvelle conférence est tenue, que l’on appellerait « interpro » de nos jours. Il y a parle du syndicalisme général, avec une appétence particulière pour le « syndicalisme d’action directe » (contre les « Conseils » en tout genre) (La Voix du Peuple n°152 du 20/09/1903). Il trouve également le temps de rencontrer les maréchaux (n°151 du 13/09/1903).

  • Mercredi 16 septembre

À l’Université Populaire, conférences d’Émile Guichard sur le thème « Le 9e commandement de Dieu et l’amour libre » (Les Temps Nouveaux n°19 du 05/09/1903 et n°20 du 12/09/1903 ; Le Libertaire n°44 du 05/09/1903 et n°45 du 13/09/1903).

  • Samedi 26 septembre

Conférence de Louise Michel et de Girault au Cirque Théâtre, à Angers, en pleine grève des cordonniers.

  • Lundi 28 septembre (?)

Angers. Venue et conférence de Renard, dans le cadre de la grève des Tisserands (La Voix du Peuple n°153 du 27/09/1903).

  • OCTOBRE
Lib an 09 serie 04 n050 18101903 titre avec citation

Arch autonomies. Titre du 18/10/1903. an 09, série 04. Mis pour la citation.

// En octobre, des camarades tentent de créer une troupe de théâtre en vue de s’en servir comme d’un moyen de propagande. Le projet serait de faire des tournées dans le département. Les fonds sont à adresser à Émile Guichard (Les Temps Nouveaux n°24 du 10/10/1903 et Le Libertaire n°49 du 11/10/1903).

// Guichard demande à recevoir des « trucs » (brochures, affiches, ?), mais le journal Le Libertaire lui répond dans la rubrique des petites correspondances, qu’il ne peut expédier sans avoir reçu au préalable les fonds (Le Libertaire n°49 du 11/10/1903).

// Dans Le Libertaire n°43 du 29/08/1903, Liard-Courtois évoque quelques souvenirs de St Martin-de-Ré juste avant de partir pour le bagne et de l’exploitation -déjà ignoble- de l’administration pénitentiaire. Meunier, Chevry et bien d’autres subiront aussi cela.

// Dans une lettre publiée dans Le Libertaire, Gustave Hervé y cite Mercier, Bahonneau, Ménard (Le Libertaire n°50 du 18/10/1903).

// Au mois d’Octobre 1903, Jean Marestan pour connaître leurs opinions sur l’anarchisme, sollicitent des libertaires (et d’autres personnalités extérieures, éloignées ou proches) pour savoir ce que cela signifie pour eux cette philosophie, la représentation de la cité idéale et les moyens pour y parvenir (Le Libertaire n°52 du 31/10/1903). Hamelin figure sur cette liste, mais est ce bien Émile ? Également d’anciens angevins comme Gegout (très bref et très jeune), Régis Meunier et Philippe Auguste.

// Mouvement de grève chez les tisserands angevins et effervescence sociale aux carrières de Trélazé ainsi que dans la boulangerie à Angers (La Voix du Peuple n°154 du 04/10/1903). Dans les n°156 du 18/10/1903 et n°157 du 25/10/1903 de La Voix du Peuple, les Tisserands d’Angers sont soutenu par les Chambres syndicales des Coiffeurs de Paris et de la Sculpture pour 5 francs chacun ; des métallurgistes du Vimeu (5 francs), de la Chambre syndicale des Serruriers de la Seine (5 francs), de la caisse de l’Union des Syndicats de la Seine (5 francs) et du Syndicat des garçons de magasins, cochers livreurs (5 francs) de l’Union Syndicales des ouvrières et ouvriers Doreurs sur bois (3 francs) ainsi que le Syndicat des Allumettiers de la Seine (25 francs).

  • 08 et 09 octobre
demande hamelin et mercier pour conf Louise Michel trélazé octobre 1903 p185 cite ardoise

extrait de la p185 du livre de J. Thomé, Trélazé 1606-1918. Cité des faiseurs d’ardoises. Édition ville de Trélazé.

 Le 08 octobre, Louise Michel et E. Girault font une conférence à Trélazé, salle de la Maraîchère à 20h : « Pourquoi des Églises, Pourquoi des casernes?« . Les organisateurs sont Henri Mercier, « cordonnier place Malaquais » et « Émile Hamelin, colporteur aux Plaines ». Les organisateurs locaux ne sont pas à la bourre pour la déclaration, contrairement à ce que pourrait laissé penser le mot de Girault pressant les organisateurs. C’est que les dates ont été changées et annoncées par voie de presse le même jour, le 05/09. Ces reports de dates sont, semble-t-il du fait de Louise Michel et non pas de Girault qui adapte la tournée du mieux qu’il peut pour préserver la vieille combattante libertaire. Une autre conférence était prévue normalement à Saumur, mais elle n’eut pas lieu. (Les Temps Nouveaux n°14 du 01/08/1903, n°17 du 22/08/1903 et n°19 du 05/09/1903 ; Le Libertaire n°41 du 15/08/1903, n°42 du 22/08/1903, n°43 du 29/08/1903, n°44 du 05/09/1903, n°45 du 13/09/1903). Voir article ici sur la conférence de Rennes

Voir les courriers échangés : par Émile Hamelin à Louise Michel à Londres (13/08/1903) et entre Louise Michel et Ernest Girault (courrier du 16/08/1903 donnant l’adresse d’Hamelin après avoir reçu son courrier en 3 jours mais aussi indiquant dans un mot, à fin de parution dans Le Libertaire, qu’elle délègue à Girault l’organisation pratique de la tournée). Après avoir reçut une lettre de Girault, elle renvoie un courrier à Girault le 21/08/1903 lui indiquant qu’elle est contente de l’organisation, mais qu’elle commencera sans doute avec retard. Elle s’inquiète de la non publication de son mot dans Le Libertaire, de ce que penseront également les camarades d’elle, les délais étant trop court.

  • Samedi 31 octobre

Trélazé, local syndical, 19h30. Réunion autour de la discussion en cours à Trélazé sur de la création d’une coopérative de consommation, sur le modèle du Vooruit de Gand. Mercier dans son annonce demande également l’avis des anarchistes de Gand, aura-t’il des réponses ? (Les Temps Nouveaux n°24 du 10/10/1903).

  • NOVEMBRE

// Solidarité financière du Syndicat des Quais de Rochefort qui verse 10 francs tout comme le Syndicat de la Chapellerie de Paris aux tisseurs d’Angers (La Voix du Peuple n°160 du 08/11/1903, n°161 du 15/11/1903).

//  Solidarité financière envoyée par le Syndicat des maçons et tailleurs de Pierre de Paris pour les maréchaux d’Angers (5 francs) et publié dans La Voix du Peuple n°160 du 08/11/1903.

  • 20 novembre

Paris. Saumur et Angers représentées à la réunion de la section des Bourses. La Bourse d’Angers propose un Ordre du jour qui est refusé par la majorité. Sur les 15 bourses qui votent pour, au moins 3 sont représentées par Maurice ; d’autres le sont par des gens proche de son courant de pensée. Ceux qui votent contre, mettent en cause « les camarades journalistes » qui insèrent « de la parlotte politique » au sein du syndicalisme (La Voix du Peuple n°163 du 29/11/1903).

  • Dimanche 08 novembre

Angers. Trélazé. Grande salle de la Bourse du Travail. Meeting contre les bureaux de placement, dans le cadre de la tournée dans l’Ouest, organisée par la CGT. Cette tournée coûtera 180 francs à la CGT (La Voix du Peuple n°170 du 17/01/1904). Orateur Beausoleil (La Voix du Peuple n°161 du 15/11/1903). Le Syndicat des Boulangers d’Angers et la Commission administrative de la Bourse du Travail signent un Ordre du jour contre les bureaux de placements dans le n°162 du 22/11/1903. La Bourse du Travail de Saumur fera de même et c’est publié dans le n°167 du 27/12/1903. Joignant le geste à la parole, la Bourse du Travail d’Angers envoie 6 francs pour cette campagne comme l’atteste la publication dans La Voix du Peuple n°164 bis du 06/12/1903 des listes de souscriptions reçues. Dans le n°165 du 13/12/1903 ce sont les ardoisiers de Trélazé qui versent 20 francs et les typographes d’Angers (5 francs). Dans le n°166 du 20/12/1903 c’est la Bourse du Travail de Cholet qui verse son écot pour 20 francs. Une autre réunion aura lieu à Trélazé à la Maraîchère organisée par les syndicats des allumettiers et des ardoisiers (La Voix du Peuple n°162 du 22/11/1903).

  • DÉCEMBRE

// Le Syndicat des forgerons de Marseille envoie 3 francs aux tisserands d’Angers (La Voix du Peuple n°166 du 20/12/1903).

// La Bourse du Travail d’Angers envoie quand à elle 5 francs en Solidarité pour les Tisseurs du Nord eux-aussi en grève. La Bourse envoie également 5 francs pour la Bourse de Creil en proie à des difficultés financières.

  • Samedi 05 décembre

À la Bourse du Travail d’Angers. Sous la présidence de Duchesne, l’orateur est Ludovic Ménard, des ardoisiers de Trélazé mais là, comme représentant de la Confédération. Cependant la réunion, si elle semble se faire dans le cadre de cette campagne (La Voix du Peuple n°164 bis du 06/12/1903), il semblerait que selon le compte-rendu de cette réunion publié dans le n°166 du 20/12/1903, que la réunion ait porté sur l’importance du syndicalisme au travers du syndicalisme ardoisier, la méfiance dans les partis politiques voire même « contre les illusions de la politique avec ces systèmes de promesses électorales« .

 

1902

Pour lire le Manuel, allez sur le site (excellent !) d’archives anarchistes.

En mars, création à Tours du Parti socialiste français (P.S.F.) constitué autour de J. Jaurès. 27 mars : la chambre adopte le principe de l’obligation du repos hebdomadaire qui ne concernait que les enfants de moins de 16 ans et les femmes. Le premier avril fondation de la Fédération nationale des Jaunes de France sous l’impulsion de l’ancien guesdistes Pierre Biétry qui vient de rompre avec Lanoir. En septembre fondation à Commentry du Parti socialiste de France (P.S.d.F) qui regroupe les partisans d’Édouard Vaillant et ceux de Jules Guesde.

En septembre, du 22 au 27, à Montpellier, la Fédération des Bourses du Travail fusionne avec la C.G.T. : Griffuelhes est élu secrétaire-général, Yvetot secrétaire de la section des Bourses, Pouget secret à La Voix du Peuple. Publication posthume de Pelloutier Histoire des Bourses du Travail et la CGT publie Le Nouveau manuel du soldat.

  •  1902

* Le Syndicat des ardoisiers reprend sa place à la Bourse du Travail d’Angers, celui des allumettiers sous l’impulsion de Soutif y adhère.

* La Bourse du Travail d’Angers, achète pour 8 francs de brochure de Vers la Grève générale, rédigée par Yvetot, et/ou celle en réponse à Jaurès et également imprimée en 1902. Ces brochures sont publiées par la CGT, sous l’égide du Comité de propagande de la Grève Générale. Ce Comité est autonome au sein de la CGT jusqu’au Congrès de Montpellier. En Maine-et-Loire, il ne semble pas qu’il y est de syndicat qui souscrive à cette caisse de propagande (La Voix du Peuple n°97 du 21/09/1902). Cf. quelques extraits de textes en lien sur la préparation de la grève générale et après dans La Voix du Peuple n°79 du 18/05/1902 ; n°88 du 20/07/1902 ; n°89 du 27/07/1902 ; numéro 96 du 14/09/1902 ; n°97 du 21/09/1902.

* Un ouvrier allumettier de Trélazé gagne en 1902 6fr60 par jour en moyenne. Une ouvrière de la même manufacture ne gagne elle que 5fr05 en moyenne par jour.

  • JANVIER

// Appel de la Fédération de 5e catégorie du bâtiment de la Seine à créer une Fédération nationale des ouvriers maçons plâtriers, tailleurs et scieurs de pierres, briquetiers, carreleurs et parties similaires de France et des colonies. L’appel se place sur le plan de la Solidarité en cas de conflit ; de la lutte à long terme pour se préparer la lutte finale pour l’émancipation des travailleurs par eux-mêmes et un chouïa d’antimilitarisme et d’anti-police (La Voix du Peuple n°59 du 12/01/1902).

// Versements de souscriptions pour Régis Meunier dans le n°1541 du 07/01/1902 (50 centimes) et dans  le n°1547 du 13/01/1902, de l’Aurore, pour 27francs 60 suite à une réunion salle Saint-Isaure (Paris). Dans Le Libertaire n°08 du 05/01/1902 : Amiens, Toulon, Paris, Londres, etc. : les dons affluent, au 113 francs précédent, 255 francs sont arrivés en peu de temps. Il est au moins en Martinique fin janvier, puisqu’il écrit un courrier de remerciement aux camarades qui l’ont aidé à partir du bagne. Il informe qu’il ne rentrera pas avant la fin mars, à cause du froid qui risquerait de lui être fatal, mais aussi parce qu’il entame une série de conférences sur l’île (Le Libertaire n°15 du 22/02/1902).

  • FÉVRIER

// Paiement des journaux des Temps Nouveaux par M. de Trélazé (Les Temps Nouveaux n°43 du 22/02/1902).

// Rappel que la souscription pour Régis Meunier et payer son retour est close (Le Libertaire n°12 du 01/02/1902).

Samedi 22 Février

Saumur. Réunie en Assemblée Générale, la Bourse du Travail de Saumur, tient à envoyer son salut fraternel aux travailleurs de Trieste et de Barcelone qui sont en lutte pour leur affranchissement (La Voix du Peuple n°67 du 02/03/1902).

  • MARS

// Des compagnons attendent en vain les 24 et 25 mars, à Saint-Nazaire, l’arrivée de Meunier (Le Libertaire n°22 du 06/04/1902).

// Trélazé. Les allumettiers de Trélazé, Marseille et Saintines font une grève de Solidarité avec ceux de Pantin et Aubervilliers (La Voix du Peuple n°68 du 09/03/1902).

Dimanche 02 Mars

Angers et autres villes à 9 heures. Y-a-t-il une ou des réunions publiques appelées par la CGT contre le chômage selon la circulaire de la CGT adressée aux Fédérations nationales et départementales mais aux aussi aux Bourses du Travail ? (La Voix du Peuple n°64 du 09/02/1902).

// 02 au 04 Mars

Congrès national du Parti socialiste français tenu à Tours. C’est l’acte de naissance d’une organisation dominée par la personnalité de Jean Jaurès regroupant FTS, Confédération des socialistes indépendants et Fédérations autonomes.

  • AVRIL

// Dans La Voix du Peuple n°72 du 06/04/1902, appel des syndicats de carriers de l’Oise, de Seine-et-Oise et de Savonnière-en-Perthois (Meuse), sous le patronage du secrétaire de la CGT Victor Griffuelhes, à la création d’une Fédération d’ouvriers carriers et matières extractives du bâtiment.

// Paiement des journaux des Temps Nouveaux par M. de Trélazé (Les Temps Nouveaux n°52 du 26/04/1902).

// Sur la circonscription de Trélazé, Mercier se présente comme candidat abstentionniste pour les élections législatives (Le Libertaire n°23 du 13/04/1902).

  • Mardi 01 Avril

// Trélazé, à 19 h, « au local habituel ». Réunion ouverte aux camarades désirant s’associer à la campagne abstentionniste et pour leur faire part des décisions déjà prises (Le Libertaire n°21 du 30/03/1902).

// Nantes. Un nommé C. Bruon, peut-être Constant ayant  résidé à Angers auparavant, est Secrétaire de la Fédération des Syndicats Ouvriers du Bâtiment de Nantes (syndicalisme d’Industrie opposé au syndicalisme de métiers corporatiste) (La Voix du Peuple n°73 du 14/04/1902).

  • 11 Avril

Comité Fédéral des Bourses du Travail. À l’initiative de la Bourse de Boulogne-sur-Mer soutenue par celles de Creil et d’Albi, discussion de faire de l’agitation sur la loi Millerand-Colliard et sur la supposée baisse du temps de travail. Demande au Secrétaire de rédiger une circulaire aux Bourses, lui demandant de montrer l’inanité de cette loi comme les autres, et qu’il faut grève et protestation pour faire appliquer cette loi. Il faut donc, selon ces Bourses, appeler à la révolte seul « moyen d’obtenir quelque chose« (La Voix du Peuple n°74 du 20/04/1902).

  • MAI

// Une annonce de Prost est publiée dans Le Libertaire n°29 du 25/05/1902. Il cherche à joindre Mercier à Angers, Kouaut à Saint Nazaire et n’importe qui de Brest et Nantes . Il s’agit sans doute d’une proposition d’une tournée de conférences dans l’Ouest.

  • 23 Mai.

Comité Fédéral des Bourses du Travail. La Bourse de Créteil proteste contre une circulaire (un courrier) envoyée aux différentes Bourses du travail (toutes ?) par celle d’Angers. La Bourse du Travail d’Angers proteste contre le Comité Fédéral qui serait sorti de ses attributions en ne préconisant pas la conquête des pouvoirs public, et, à contrario, en prêchant la révolte contre les lois Millerand-Colliard (baisse du temps de travail journalier -à 10h30- et hebdomadaire. cette baisse du temps de travail de 11 heures à 10 heures s’effectuant sur 4 ans !…). Voir également 11 Avril. (La Voix du Peuple n°82 du 08/06/1902).

  • MAI/JUIN

// Versement par M. de Trélazé d’un soutien financier à Courtois emprisonné à Marseille (Les Temps Nouveaux n°04 du 24/05/1902).

// Meunier revient en France après avoir reçu des compagnonNEs angevinEs et trélazenNEs une somme de 150 francs qui semble lui avoir permis de joindre une colonie anglaise, peut-être la Guyane britannique. Il se rend ensuite quelques mois en Martinique, à Saint-Pierre, capitale économique et culturelle de l’époque. Il part, selon un courrier de Marestan à Malato, 3 semaines avant l’éruption (chanceux, car devant les mouvements de panique qui commençait à se faire sentir dans la population, les autorités locales pour assurer la bonne marche des élections feront interdire le départ des habitantEs de la ville peu de temps avant l’éruption) pour Saint-Nazaire puis Paris (L’Aurore n°1690 du 05/06/1902). 

  • JUIN

// Cholet. Une grève d’une soixantaine de cordonniers a lieu contre une baisse des salaires. Le secrétaire de la CGT des cordonniers de Cholet est Pegneau (La Voix du Peuple n°85 du 29/06/1902).

// Proposition de (re)création d’une Fédération nationale de mineurs mais adhérente à la CGT (La Voix du Peuple n°81 du 01/06/1902).

  • Vendredi 13 juin

Comité Fédéral des Bourses du Travail. La Bourse de Versailles dit comprendre sur le fond la Bourse d’Angers (pas sur la forme) et sa circulaire car pour elle le Comité Fédéral ne peut être que l’organe administratif et ne peut prendre des décisions et ne peut donner une opinion prédéterminée (La Voix du Peuple n°85 du 29/06/1902).

  • JUILLET
  • Dimanche 13 juillet

Angers. À midi. Réunion du groupe Les Affamés. Causerie par un camarade (Les Temps Nouveaux n°11 du 12/07/1902).

  • Samedi 26 juillet

  Régis Meunier vient faire au moins une conférence à Angers, le 26/07/1902 à l’Université Populaire puis ensuite sera présent à la réunion privée du groupe Les Affamés (Les Temps Nouveaux n°13 du 26/07/1902).

  • AOÛT

// Sans plus de précision de date, un article d’E.G. indique qu’il y a eu une manifestation catholique à laquelle des personnes sont venues montrer leur opposition. Au moment de l’altercation, un agent est blessé/éraflé par un coup de couteau selon l’auteur (Les Temps Nouveaux n°15 du 08/08/1902).

// En Août, le groupe Les Affamés, se réunit tous les samedis à l’heure et au local habituel (Les Temps Nouveaux n°15 du 08/08/1902).

// 15-17 août. À Amiens, Congrès du Textile. Les syndicats de La Séguinière et de Cholet sont représentés. Morel représente celui de Cholet. À ce Congrès, il est décidé que chaque chambre syndicale, dans un délai de 6 mois, face parvenir au syndicat national, un  état des lieux précis sur la situation du travail et des tarifs en vigueur dans leur localité. Un second point à l’ordre du jour est la réduction du temps de travail. En cette même année 1902, il a été votée la réduction de la journée par le parlement ; mais, les congressistes constatent que le patronat n’applique pas loyalement cela. partout des arrangements sont faits. Il est cité l’exemple de la double journée. L’entreprise fait travailler deux équipes à des horaires différents, et des ouvriers inconscients ou forcés, font une journée mais dans deux équipes, doublant ainsi leur journée réelle… Sur le temps de travail est abordé le travail de nuit et le souhait de sa disparition. Un troisième thème de travail est abordé sur les modes de production avec la disparition de l’atelier familial replacé au profit de la grande industrie et de la mécanisation y compris dans les petits ateliers. Il est décidé également la création d’un journal ; l’intégration progressive à la Fédération du Textile -adhérente à la CGT- des nouveaux éléments. Cette adhésion reposant sur l’acceptation des statuts et règlements fédéraux (et donc des valeurs de transformation de la CGT).  (La Voix du Peuple n°94 du 31/08/1902 ; n°95 du 07/09/1902 ; n°97 du 21/09/1902).

  • 08 Août

Paris; Fédération des Bourses. Compte-rendu de la Fédération des Bourses dans La Voix du Peuple n°92 du 17/08/1902Cholet est représentée à la réunion du 08/08/1902 (discussion sur le Label, l’antimilitarisme, les adhésions). 

  • Dimanche 16 Août

Réunion et causerie par L. à 10h, café Deschamps, Place du Ralliement (Les Temps Nouveaux n°16 du 15/08/1902).

  • Vendredi 22 Août

Paris. Comité fédéral des Bourses. Louis Maurice, présenté comme membre du Syndicat des Sculpteurs d’Angers est désigné pour représenté la Bourse du Travail d’Angers (La Voix du Peuple n°95 du 07/09/1902).

  • Samedi 30 Août

Angers. Réunion chez Louis Legloahec, au 6 rue des Tanneries, de l’un des groupe anarchiste angevin, celui se revendiquant groupe communiste anarchiste Les Ennemis de l’Autorité (Les Temps Nouveaux n°18 du 30/08/1902).

  • SEPTEMBRE

dessin LVdP an02 n0104 05111902 p2 2 refus obeissance

Archives autonomies. La Voix du Peuple.  n° 0104, 05/11/1902. Numéro spécial. p2. La différence de traitement et la désobéissance de Saint-Rémy et sa faible condamnation est à l’origine du Manifeste du Libertaire

// Paul Guillet, Charles Moinet, Émile Guichard, Louis Legloahec signent le Manifeste antimilitariste publié dans Le Libertaire (Le Libertaire n°45 du 18/09/1902 ; n°46 du 20/09/1902 ; n°47 du 27/09/1902 ; n°47 du 27/09/1902). Il y a d’autres noms mais je n’ai pas de certitude que ce soient des angevins… Les deux groupes anarchistes d’Angers projettent de diffuser ce manifeste s’ils récoltent assez d’argent, soit par affichage soit en le distribuant.

  • Dimanche 07 septembre

Angers-Doutre. Réunion à 14 heures, chez Legloahec, des deux groupes anarchistes angevins, Les Affamés et Les Ennemis de l’Autorité, en vue d’étudier l’éventuelle idée de créer un journal local. L’initiative vient du groupe Les ennemis de l’Autorité et le titre projeté de cet hebdomadaire est La Révolution Sociale (Le Libertaire n°43 du 30/08/1902 et Les Temps Nouveaux n°19 du 06/09/1902).

// 15 au 18 septembre.

Alger. 10e congrès de la Fédération nationale des Bourses du Travail.

// 21 au 23 Septembre.

Congrès national du POF tenu à Issoudun.

// 22 au 27 Septembre.

Montpellier. 13e congrès national corporatif (VIIe de la CGT). L’unité est réalisée à l’intérieur de la CGT : la Fédération des Bourses, qui avait conservé depuis 1895 son autonomie au sein de la Confédération est maintenant complètement intégrée à celle-ci, sous la dénomination de Section de la Fédération des Bourses du Travail.

// 26-28 septembre. Congrès de Commentry tenu par l’Union socialiste révolutionnaire. Création officielle du Parti socialiste de France (PSDF), Union socialiste révolutionnaire, emmené par Jules Guesde et Édouard Vaillant.

  • OCTOBRE

// Versement de soutien aux Temps Nouveaux par M. de Trélazé pour 0fr75 (Les Temps Nouveaux n°23 du 04/10/1902).

// Versement d’une collecte faite par des prolétaires angevins au profit de Liebengut(h?) mais je ne sais de qui il s’agit) (Les Temps Nouveaux n°23 du 04/10/1902).

lib serie 04 an08 n045 18091902 manifeste aux soldats tjs Philippe gérant Libertaire

Archives autonomies. Le texteen grand est là.

// Réunions tous les dimanche à 14h, chez Legloahec, des deux groupes. Guichard Émile pour Les Affamés et Legloahec pour Les Ennemis de l’Autorité recueillent de l’argent pour acheter un manifeste au soldat, initié par Le Libertaire (Les Temps Nouveaux n°23 du 04/10/1902 et n°26 du 22/09/1902).

// Des affiches, publiées par le Groupe de Propagande Antimilitariste de Paris, sont collées à plusieurs reprises à Angers en février et peu de temps après leur parution pour certaines. Le titre de l’une d’elles est : « Assassins galonnés » qui s’en prend aux agissements des officiers sur les disciplinaires. Une autre est intitulée « Justice militaire ». La troisième est intitulée « Crimes militaires ». En Octobre 1902, se sont des affiches intitulées « Manifeste aux soldats » émanant du Libertaire qui sont collées à Angers et Trélazé. (S. Boussion, un siècle d’antimilitarisme en Anjou…)

  • NOVEMBRE

// Entre novembre 1902 et décembre, les ouvriers étrilleurs, de l’entreprise Voisine à Angers (rue Volney) demandent une conciliation puis demandent l’intercession du juge de Paix, rien n’y fait, le patron, en situation de force, refuse tout dialogue. Preuve, une affiche des AMA numérisées d’Angers sur ce fait.

// La Bourse du Travail de Saumur, par l’intermédiaire de la Fédération des Bourses du Travail, apporte 50 francs (importante somme) en Solidarité à la grève des mineurs (La Voix du Peuple n°107 du 23/11/1902), la Bourse du Travail de Cholet, elle, verse 20 francs pour les mineurs syndiqués (La Voix du Peuple n°108 du 30/11/1902).

  • 14 novembre

Paris. Comité Fédéral des Bourses du Travail. La Bourse du Travail de Saumur est représentée par un délégué, qui fait part de sa grande méfiance envers les coopérative et en particulier pour lutter pour l’Émancipation. Ce délégué est nommé pour la Commission de l’Office : viaticum, caisse de prêt, etc. (La Voix du Peuple n°108 du 30/11/1902).

  • Dimanche (30) novembre

Réunion du groupe communiste anarchiste d’Angers, Les ennemis de l’Autorité chez Brosseau, 1 rue Tharreau de 9 h à 11h.

  • DÉCEMBRE

// Versement d’une solidarité financière avec la grève des mineurs versée par le Syndicat des mécaniciens d’Angers. Cet argent est versé par l’intermédiaire du journal de la CGT, La Voix du Peuple (La Voix du Peuple n°111 du 21/12/1902).

// Dans Le Libertaire n°08 du 28/12/1902, J. Mercier de l’Université Populaire d’Angers dresse le bilan de pièces jouées : Cher Maître, la Courroie, la Muse et L’ouvrier, l’Aiguilleur, le Gendarme est sans pitié, les Oubliettes et L’engrenage qui est en répétition.

  • 04 Décembre

Réunion de la Commission juridique de la C.G.T. Dans le compte-rendu est abordé le cas d’un ouvrier de Cholet décédé à Cholet dès suite d’un accident du travail, son Syndicat questionne comment faire pour faire reconnaître en accident du travail (La Voix du Peuple n°110 du 14/12/1902).

  • 12 Décembre

Paris. Comité Fédéral des Bourses. Celles d’Angers, Cholet et Saumur sont représentées. Toutes sont d’accord pour le soutien au journal pour enfants Jean-Pierre ; idem pour la réédition future « tant qu’il faudra » de la Brochure Manuel du Soldat. Dans les différentes discussions, celle de Saumur, ne veut pas que la Fédération des Bourses soutiennent la création de coopérative ouvrière de Productions à Bouxhors en Haute-Loire mais un soutien aux victimes de la fermeture de toutes les mines et non pas seulement telle ou telle.