an 03. Numéro 90. 30/07/1897. Sur le départ en retraite d’un patron de chez Bessonneau

Archives du CIRA Marseille.
Le Libertaire, n°90 du 30/07 au 06/08/1897. pages 5-6. Voir également Le Père Peinard n°41 du 01/08/1897 et n°46 du 05/09/1896.

Rubrique « PROVINCE »
« Angers
Un des grands manufacturiers d’Angers se retire ; il trouve qu’après cinquante qu’il administre, qu’il vole, en compagnie de ses associés, les quinze ou dix-huit cents ouvriers et ouvrières qu’ils occupent à la Madeleine et à l’Ecce-Homo, il a droit de jouir plus complètement du produit des rapines extorquées aux ouvriers et ouvrières, ces bons esclaves !
Cinquante ans de vols et de pressurage d’esclaves, ça doit être bien fatigant. Il se dit qu’il a bien gagné le repos et la jouissance tranquille qu’il va s’octroyer ; mais je doute qu’il songe aux ouvriers et ouvrières qui ont accompli leurs cinquante ans d’exploitation, de travaux forcés, et à ceux, nombreux, qui, esquintés, estropiés, ne peuvent plus fournir leur tâche et n’ont pu amasser seulement un centime. Il s’en fiche comme d’une guigne, lui, de par la bêtise des ouvriers, toujours soumis comme des moutons, s’aplatissant le plus qu’ils peuvent devant celui qui a de l’argent, et bien plus qu’il ne lui en faut : plusieurs millions. Que les autres crèvent ou se débrouillent comme ils voudront, il ne s’en occupera plus. Mais les autres qui restent les feront travailler le plus dur qu’ils pourront, pour le moins cher possible. Sans doute, ils seront encore contents.
Quelques lèche-culs d’entre-eux ont eu l’idée de faire une quête pour lui offrir quelque chose, en remerciement de s’être si bien enrichi, tandis qu’eux se sont si bien esquintés, restant plus gueux qu’avant. Pas beaucoup n’ont mis de bon cœur, mais, de peur d’être mal notés, presque tous ont mis.

Une ancienne peloteuse

Laisser un commentaire