Rapport du 10 juillet 1894. Perquisition chez Judon

D’après AD49, 4M6/15 ou 25. texte retranscrit par F.L.

Procès-Verbal n°25, du 10/07/1894 d’une perquisition chez Judon Michel à Sorges par les Commissariat spécial, sur ordre du procureur dans l’objectif « d’avoir à redoubler de zèle, dans le but de paralyser les agissements de tous les gens sans aveux. »(07/07/1894)

« Procès Verbal

L’an mil huit cent quatre vingt quatorze et le dix juillet à six heures du matin.

Nous Jules Marie Marcelin Rochon du Verdier Commissaire spécial de police adjoint à Angers, officier de police judiciaire, auxiliaire de Monsieur le Procureur de la République.

Vu la délégation ci-jointe de M. le Préfet de Maine-et-Loire, nous commettant pour entrer, en se conformant à la loi, au domicile du sieur Judon (Michel) domicilié à Sorges commune des Ponts-de-Cé, où étant nous avons procédé en sa présence à une minutieuse perquisition dans les deux pièces qui composent son logement. Dans la cuisine nous avons trouvé sur la cheminée

1°- Une brochure anarchiste traduite de l’italien intitulé « Entre Paysans »

2°- Deux numéros de la « Grève Générale » datant du mois de janvier 1894

Dans la chambre à coucher, nous avons trouvé dans la commode

1°- Une brochure anarchiste d’auteur anonyme ayant pour titre « Causerie »

2°- Un numéro du « Père Peinard » du mois d’avril 1892

3°- Un numéro de « l’Attaque » de septembre 1889

3°- Un appel manuscrit en faveur de la grève

4°- Des listes de souscription pour soutenir une grève des ouvriers cordonniers

5°- Un fragment de lettre annonçant la grève des ouvrières travaillant dans la fabrique d’allumettes.

Nous avons saisi ces pièces que nous avons placées sous scellé.

Le Commissaire Spécial Adjoint

J. Rochon du Verdier.

Nous avons ensuite interrogé ainsi qu’il suit le sieur Judon (Michel)

  1. Votre état-civil ?

R. Judon (Michel) né le 10 mars 1841, né à Trélazé, fils de feu Jean et de feu Agathe Judon, marié à Françoise Pivois, j’ai une petite fille de 8 ans et suis fendeur d’ardoises.

D. Avez-vous eu affaire en justice ?

R. Non

D. Êtes-vous anarchistes ?

R. Je n’en ai jamais fait déclaration à personne.

D. Êtes-vous partisan de la propagande par le fait ?

R. Parfaitement non.

D. Comment expliquez-vous la possession des brochures que nous avons retrouvé chez-vous ?

R. Je les ai acheté par curiosité.

(signatures)

M. Judon                                                                                                          Le Commissaire Spécial J. Rochon du Verdier

De tout quoi, nous avons dressé le présent procès-verbal pour être transmis à Monsieur le Préfet à toutes fins utiles.

Le Commissaire Spécial

J. Rochon du Verdier »

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