1903

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Placard info.43 cm par 27 cm.

En  juillet, loi sur les règles d’hygiène dans les ateliers. été : Grève d’Hennebont.13 octobre. 40 000 ouvriers en grève dans l’industrie textile du Nord. Création du Syndicat des travailleurs de l’industrie électrique (STIE) à l’initiative d’Émile Pataud.

  • 1903

// Distribution du « Manuel du Soldat » à l’initiative de la C.G.T. et par les anarchistes dont E. Hamelin. (Boussion S, …)

// Création en 1903 de la coopérative de consommation (boucherie, boulangerie, mercerie, quincaillerie, épicerie, vin, bois, charbon), L’Avenir du Prolétariat, sise rue de l’Union. (AM de Trélazé, 4F1, sociétés et coopératives).

// Amédée Bousquet (révolutionnaire, secrétaire de la Fédération de l’Alimentation) est le représentant de la Bourse du Travail de Saumur (depuis mois et jusqu’en juillet) à la Fédération des Bourses du Travail, tandis que Maurice (sculpteurs, plutôt réformiste) l’est pour les Bourses d’Angers, Cholet puis en août de Saumur.

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Coopérative de l’Avenir du Prolétariat. La « buvette », la « boucherie ». Arch. LB.

  • 1903 – 1909

Saint-Junien (Haute-Vienne). « Membre de la Jeunesse Libertaire et de la « Libre-Pensée » de Limoges, Régis Meunier s’emploie, à plusieurs reprises et en voisin, à déchristianiser les enfants de Saint-Junien. Le 13 juin 1903, la veille de la Fête-Dieu qui donne à une procession annuelle à Saint-Junien, il prononce devant environ 800 personnes un discours anticlérical d’une extrême violence. Le 18 octobre 1909, ils seront encore plus de 900, réunis à la Salle des Fêtes, à l’écouter démolir la religion catholique. » (C. Dupuis, Saint-Junien, un bastion anarchiste en Haute-Vienne (1893-1923). Pulim. Pp100-101).

  • JANVIER

// Angers. Depuis le mois de décembre 1902, une grève des « étrilleurs » a lieu chez Voisine. 20 francs sont donnés par les allumettier.e.s de Trélazé et transmis par Hamelin (La Voix du Peuple n°113 du 04/01/1903).

// Saumur. Une vaste répression s’abat contre les membres du Syndicat des champagniseurs. Une vingtaine sont ainsi licenciés de diverses entreprises, comme Daviau le secrétaire de ce Syndicat adhérent à la CGT (La Voix du Peuple n°113 du 04/01/1903 et n°120 du 15/02/1903).

  • 09 janvier

Paris. Réunion de la Section des Bourses. Angers, Cholet et Saumur sont représentées. Angers et Saumur prennent part à la discussion critiquant toute dérogation « aux lois ouvrières » ou lois « lois soi-disant ouvrières votées par le parlement n’ont fait que duper le prolétariat » selon Saumur (La Voix du Peuple n°117 du 25/01/1903).

  • FÉVRIER

// L’argent -4 francs- d’une collecte effectuée à La Solitude, quartier de Malaquais, est versée et indiquée dans Les Temps Nouveaux n°42 du 14/02/1903 en faveur des derniers survivants/inculpés de La Mano Negra en Andalousie (Espagne).

// ANGERS. Via J. Bedouet, secrétaire de la Bourse du Travail, le Syndicat des Sculpteurs d’Angers publie dans La Voix du Peuple n°120 du 15/02/1903, un appel aux Syndicats de sculpteurs de différentes corporations (tuffeaux, pierres, doreurs, bois, graveurs, etc) qui peuvent se retrouver isolé, membre de la Fédération du Bois et de l’ameublement, du bâtiment, etc. pour mieux connaître la situation en « province » plutôt que dans les centres urbains pour ensuite réfléchir et convenir d’un mode d’organisation.

  • 06 février

Angers. Bourse du Travail. Matin. Louis Maurice rend compte de son mandat et la Commission Administrative de la Bourse d’Angers l’encourage et à continuer ainsi et lui donne un satisfecit sur la façon dont il remplit son mandat. À cette réunion de la Commission Administrative de la Bourse du Travail d’Angers du 06/02/1903, la Bourse prend officiellement une résolution contre les dérogations dans les lois du Travail (cf discussion du 09/01/1903 et compte rendu du 25/01). À cette réunion est également flétrie la position de la Préfecture qui réunit la Commission du Travail sans inviter la Bourse du Travail d’Angers et Jolive, élu prud’homme se retirera de cette réunion voyant cette situation. C’est publié dans La Voix du Peuple n°122 du 01/03/1903.  

Angers. Bourse du Travail. Après-midi. Syndicat du Textile. Réunion publique animée par Maurice devant 500 personnes qui explique la réorganisation du Syndicat et l’importance de se syndiquer (La Voix du Peuple n°122 du 01/03/1903).

  • 06 et 13 février

Paris. Section des Bourses. Compte rendus de ces deux réunions publié dans La Voix du Peuple n°121 du 22/02/1903. Angers sera représentée à l’une puis Saumur à la seconde.

  • 21 et 22 février

Saumur. Conférences de Bousquet contre l’arbitraire patronal. Amédée Bousquet dénonce dans la première réunion le renvoi des ouvriers champagniseurs syndiqués et flétri les patrons. Dans la seconde réunion, Bousquet présente son mandat à la Fédération des Bourses où il représente la Bourse de Saumur. Par l’intermédiaire de Chuche, secrétaire de la Bourse de Saumur, il est complimenté pour l’exécution de son mandat et pour son énergie (La Voix du Peuple n°122 du 01/03/1903).

  • Samedi 28 février

Angers. Université Populaire. Le Soir. Réunion du groupe Les Ennemis de l’Autorité (Le Libertaire n°17 du 01/03/1903).

  • MARS

// Paraf-Javal et Libertad tiennent une conférence sur la « nécessité de l’Union » devant 300 personnes à la salle de la Maraîchère (Brachet J-P).

// Guichard envoi un courrier pour demander un prix. Le journal Le Libertaire lui réponde que c’est 7f50 la centaine. Il est possible que ce soit 100 journaux du Libertaire à 0.10 (Le Libertaire n°21 du 29/03/1903). Le même Guichard en mars 1903, publie un article où il se moque des socialistes tel Millerand qui font des lois mais prévoient toujours des exceptions mais également des socialistes locaux (tel Eugène Gallard) qu’il ne trouve pas très cohérent non plus (Le Libertaire n°21 du 29/03/1903 et n°20 du 22/03/1903). Il est possible qu’en 1903, il est une correspondance indirecte avec « l’américain » Raymond Bachmann (et ici), peut-être en lien avec les anarchistes condamnés au bagne (Le Libertaire n°24 du 19/04/1903).

// Création d’une Université Populaire à Saumur grâce à l’aide de celle d’Angers. Jagot y fait une conférence sur le rôle social de U.P., par ailleurs titre de sa brochure (Le Rappel du 03/03/1903).

// Versement de solidarité du Syndicat des coupeurs en chaussures d’Angers qui est effectué pour les Tisseurs de Lavelanet pour 5 francs (La Voix du Peuple n°123 du 08/03/1903).

// La Commission juridique de la Section des Bourses du Travail, répond à la Bourse du Travail de Saumur, que le Préfet à raison sur le fond et qu’elle ne peut recevoir un legs de 500 francs car n’a pas pas de personnalité juridique civile. La Commission indique de qu’elle façon essayer de transiger. Je ne sais pas si elle y arrivera (La Voix du Peuple n°125 du 25/03/1903).

// Trélazé. Baisse de salaire estimée par Hamelin à 5 ou 6 francs par mois pour les fendeurs de Monthibert, Les Fresnaies et les Grands Carreaux (La Voix du Peuple n°123 du 08/03/1903). Probablement du même auteur, un exemple contraire est donné à méditer aux lecteurs et lectrices de La Voix du Peuple n°124 du 15/03/1903. À la carrière de la Grand’Maison, suite au renvoi pour des motifs futiles d’ouvriers du fond, non syndiqué, les ouvriers d’à-haut, les fendeurs qui eux sont syndiqués, menacent de se mettre en grève de solidarité avec leurs camarades de travail. La nouvelle délégation, claire sur ses bases et ses revendications, déterminée fait plier les patrons. Les 6 ouvriers renvoyés sont réintégrés. Mieux, en terme de contrôle ouvrier de la production, il est obtenu que les vérifications et les contrôles de ce qui est produit au fond sera également vérifié par un ouvrier du fond pour chaque chambrée (chambre d’extraction souterraine) et ce à date plus rapprochée. Le prix payé sera en outre affiché. Solidarité, Entr’Aide ouvrière, mots d’ordres clairs (meilleure rémunération du travail, inanité des primes, contrôle ouvrier de la production),  stratégie et action directe (pas d’intercessions politiciennes) sont des éléments clés de cette réussite et devrait toujours l’être …

  • Dimanche 01 mars

Angers. Chez Brossau, 7, rue Tharau. De 8 heures à 10 heures, réunion du groupe Les Ennemis de l’Autorité (Le Libertaire n°17 du 01/03/1903).

  • 13 mars

Paris. Section des Bourses. Maurice devient représentant de la Bourse de Versailles et membre de la Commission d’Éducation (La Voix du Peuple n°126 du 29/03/1903).

  • Dimanche 29 mars

Angers. Butte du Pélican, chez (café ?) Guilbaut. Réunion anarchiste, à 20 h. (Le Libertaire n°21 du 29/03/1903).

  • AVRIL
  • 08 et 09 avril

Angers et Trélazé. Saumur n’a semble-t’il pas répondu à la proposition de conférence. Les conférences de Girault sont autour du thème : « À bas l’Église ! À bas la caserne ! À bas la propriété ! L’Humanité libre par la Grève Générale. » (Les Temps Nouveaux n°38 du 17/01/1903 et n°46 du 14/03/1903 ; Le Libertaire n°10 du 11/01/1903, n°15 du 15/02/1903, n°19 du 15/03/1903, n°24 du 19/04/1903 ; La Voix du Peuple n°112 du 18/01/1903).

  • vendredi 10 avril

Paris. Section des Bourses. Saumur représenté n’est pas très motivé par la publication d’une brochure sous le patronage de la Fédération car la brochure est rédigée par un inspecteur du Travail (La Voix du Peuple n°134 du 17/05/1903).

  • Vendredi 17 avril

Paris. Section des Bourses. Bousquet est mandaté pour représenté la Bourse de Saumur. Pour la réunion du 17/04/1903, Cholet et Saumur sont représentées. La Bourse d’Angers propose un communiqué et un ordre-du-jour protestant contre les attaques contre son représentant Louis Maurice. Ce dernier écrit (non présent) que des erreurs sont dans cet ordre, il propose qu’il ne soit pas abordé. Il dit également qu’il a écrit à la Bourse d’Angers pour préciser les erreurs. La Bourse de Rennes, attaque le représentant de la Bourse d’Angers, Louis Maurice en s’étonnant qu’il puisse écrire dans un journal (La Petite République), où il est salarié, des choses contre la Fédération. Grenoble appui Rennes, tandis que les Bourses de Boulogne, Le Havre et Saint-Quentin minimisent. Un ordre du jour est voté à minima, invitant les camarades écrivant dans des journaux, à ne pas divulguer tout ce qu’ils sont au courant et à un peu de retenue.(La Voix du Peuple n°134 du 17/05/1903). Il faut dire, que ce membre (Louis Maurice) membre (?) du Syndicat des sculpteurs et dessinateurs d’Angers, résidant à Paris, et qui représente les Bourses du Travail d’Angers et de Versailles semble s’en prendre à la CGT dans la Revue le Mouvement socialiste et La Petite République. Il s’en suit des bisbilles entre certains révolutionnaires et les plus modérés souhaitant être dans le giron socialiste (La Voix du Peuple n°129 du 12/04/1903, n°130 du 19/04/1903).

  • MAI

// Création d’un « Syndicat mixte » ouvert aux employé-e-s de n’importe quelle corporation ; mais aussi, à celles et ceux qui n’ont pas de travail fixe comme les journaliers et journalières, les manœuvres. Notons que les femmes sont nommées en tant que telles et ce n’est pas souvent. Je ne sais pas si ce syndicat adhérent à la C.G.T. perdurera ou pas. L’initiative en revient à des militants anarchistes : Mercier, Hamelin, Guichard (Les Temps Nouveaux n°3 du 16/05/1903 ; Le Libertaire n°27 du 08/05/1903).

// France. Un Manifeste de la Section des Bourses adressé aux militant.e.s de la CGT publié dans La Voix du Peuple n°131 du 26/04/1903 à l’occasion du Premier Mai.

  • Vendredi 08 mai

Paris. Sections des Bourses. Démission du délégué de Cholet. Discussion sur les bureaux de placements : Saumur râle sur la critique du délégué de Blois qui dit qu’il n’y a qu’à chambarder les bureaux de placements pour les Bourses qui sont en buttes à ces offices privés « d’interim« . Sur la meilleurs manière de procéder et les tactiques à employer pour la fermeture de ces bureaux de placements, Angers vote pour l’ordre du jour de la Bourse de Saint-Quentin qui en gros demande que les Bourses demande l’intercession des députés pour qu’ils votent la suppression de ces bureaux (11 voix) ; la Bourse de Saumur vote elle avec la majorité (35 voix) l’ordre du jour de la Bourse de Brive qui lui demande une circulaire de la Fédération invitant à agit par tous les moyens contre ces bureaux (donc aussi bien action directe qu’avec l’intercession des députés et élus). On retrouve, là une vielle opposition tactique entre réformistes et révolutionnaires, et entre Saumur qu fût une Bourse avec des positions radicales. Le représentant de la Bourse d’Angers propose à celui d’Alençon que sa Bourse n’a qu’à tirer leur brochures par eux-mêmes; Il faut qu’elle semblerait être une brochure qui demande la conciliation entre ouvriers et patrons, la bonne entente (La Voix du Peuple n°135 du 24/05/1903).

  • Dimanche 17 mai

Angers, Cirque Théâtre. Conférence de Pierre Renaudel sur la séparation de l’Église et de l’État. Conférence organisée par le Groupe d’Études Sociales Germinal. À l’occasion de cette conférence, il semble qu’Émile Guichard, un des animateurs du G.E.S., sera calomnié (Les Temps Nouveaux n° 4 du 23/05/1903 et Le Libertaire n°29 du 22/05/1903). Une légère critique sur cette propagande anticléricale agite le landerneau anarchiste (Le Libertaire n°34 du 26/06/1903, n°35 du 03/07/1903).

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Arch. Munip. Angers. arch. numérisées. 06 Fi 940. 1m23 par 82 cm

  • fin mai

Aubervilliers. Soutif est présent à une réunion au titre des employés de la Manufacture de Trélazé pour établir une liste de revendications ayant pour point de départ le machinisme générateur de destruction d’emploi (La Voix du Peuple n°135 du 24/05/1903).

  • JUIN
ama Établissements A. Papin, Angers - La filature". – [S. l.] : [S. n.], [ca 1920] 04Fi_02975

AMA numérisées. 04Fi_02975. Établissements A. Papin, Angers – La filature ». – [S. l.] : [S. n.], [ca 1920]

// À partir du 15 juin, déclenchement d’une grève par les ouvriers cordiers de la Manufacture Papin à Angers, suite à une diminution des salaires. Refus de la conciliation proposée par le Juge de Paix (Arch. Municip. Angers : 06 Fi 232).

// Dans le n°140 du 28/06/1903 de La Voix du Peuple, le Syndicat des allumettiers de Trélazé envoie 10 francs au Comité de Grève des carriers et mineurs de Savonnières-en-Perthois.

// Grève aux Forges d’Hennebont (Morbihan). Cette grève dure jusqu’en août par la défaite patronale. Le Syndicat des mécaniciens d’Angers et la Chambre syndicale des tisserands de Cholet envoient 10 francs en solidarité (La Voix du Peuple n°147 du 16/08/1903).

  • Vendredi 12 juin

Paris. Sections des Bourses. Les Bourses d’Angers et Saumur sont représentées. Le délégué d’Angers prend la parole pour défendre la participation des Bourses aux élections du Conseil Supérieur du Travail (La Voix du Peuple numéro 140 du 28/06/1903). Une circulaire sera envoyée aux différentes Bourses (La Voix du Peuple n°140 du 28/06/1903). Auparavant la Bourse d’Angers, par l’intermédiaire de Bedouet, avait mandaté son représentant à la Section des Bourses (Maurice) pour qu’il défende la position de la participation des Bourses à ces élections (La Voix du Peuple n°139 du 21/06/1903).

  • JUILLET.

// Le G.E.S. Germinal se réunit tous les jeudis soirs à 20h30, café Houdayer, rue des Deux-Haies. Notons, que se groupe est clairement dans l’orbite libertaire angevin et trélazéenne, puisque les deux personnes chargées de recevoir la correspondance sont Mercier et Guichard. Début juillet ce groupe projette d’organiser une tournée de propagande dans les villages (Les Temps Nouveaux n°10 du 04/07/1903 ; Le Libertaire n°31 du 05/06/1903 et Le Libertaire n°35 du 03/07/1903).

// A. Dupré et E.G. Dupré verse de l’argent en soutien aux Temps Nouveaux. E.G. voire l’autre, sont-il les saumurois ou futurs saumurois ? (Les Temps Nouveaux n°10 du 04/07/1903). Toujours en faveur du journal, un autre don est versé par H.M. de Trélazé (Les Temps Nouveaux n°13 du 25/07/1903).

// Agitation chez les carriers de Trélazé (La Voix du Peuple n°144 du 26/07/1903 ).

// Louis Maurice se présente aux élections du Conseil Supérieur du Travail. Il est présenté et soutenu par les Bourses de Cholet et du Havre (La Voix du Peuple n°141 du 05/07/1903). Cette Bourse retirera son soutien à Maurice en préférant soutenir celle d’Yvetot qui est une candidature d’opposition au CST (La Voix du Peuple n°147 du 16/08/1903). Le délégué de Saumur, Bousquet, y annonce sa démission pour représenter cette Bourse.

  • Dimanche 05 juillet

À 14h, au 6 rue de la Tannerie, chez Legloahec, réunion du groupe les Ennemis de l’Autorité avec une causerie menée par Delaye-Bougère sur l’exploitation des femmes chez Bessonneau. Est-ce une même personne ou deux personnes, l’un Bougère et l’autre Delaye. Cette deuxième hypothèse me semble plus probable. (Les Temps Nouveaux n°10 du 04/07/1903 et Le Libertaire n°35 du 03/07/1903).

  • Jeudi 16 juillet

Angers, café Houdayer (Houdoyer, Hondoyer ?), rue des Deux-Haies, 20h30. G.E.S. Germinal, causerie contradictoire avec 2 camarades sur la colonie libertaire de Vaux ; et rencontre avec le groupe Les Iconoclastes de Nantes autour des femmes propagandiste. Est ce Anna Mahé qui viendra ? (Les Temps Nouveaux n°11 du 11/07/1903 et Le Libertaire n°36 du 10/07/1903).

  • AOÛT

Archives anarchistes. Ce journal sera vendu par Legloahec sur Angers, en 1904. En 1903 ? Il est publié à l’été 1903 et vendu sur Angers

// Trélazé. Grève au puits n°3 de Monthibert.  Cette grève concerne 150 fonceurs. Elle fait suite au renvoi de l’ouvrier Tercol, accidenté du travail et qui réclame le paiement immédiat du travail antérieurement effectué. Le patronat décide de licencier les 150 fonceurs ! Aussitôt on parle de gréve générale. Ménard puis le syndicat décide de ne pas favoriser l’extension du conflit, mais au contraire de subvenir aux besoins des grévistes (en particulier en nature). Les travailleurs des autres chantiers continuent donc le taf pour subvenir aux besoins des grévistes. Des manifestations, pétitions, revendications, délégations ont lieues. La Commission cède sur certaines revendications. La demande d’augmentation pour les journaliers n’est pas accordée. Cependant la rémunération du travail à la tâche cesse. Au fond, le contrôle du métrage et de l’arpentage est accordée ; le contrôle des explosifs sera vérifié par un ouvrier. Les contre-maîtres reçoivent l’ordre formel d’être plus poli (!!…).  Pour les revendications principales, tous les puits à forer et ceux pour lesquels ce sera possible, ils seront doter de « cage-parapluie » pour la descente et la remontée du matériels mais aussi des ouvriers. Parfois jusqu’à 300 mètres d’échelles ! Une victoire essentielle est qu’en cas d’accident, le salarié est le libre du choix du médecin. C’est une victoire ouvrière. (Poperen, un siècle… et Jacques Thomé, Trélazé 1606-1918, … Les Temps Nouveaux n°13 du 25/07/1903 ; n°14 du 01/08/1903 ; n°15 du 08/08/1903).

 // D’une tout autre ampleur, d’une toute autre tenue la grève dans l’usine de l’Ecce-Homo, avec peut-être, l’intercession d’un commissaire selon les articles de journaux anarchistes. Mais c’est sans doute l’occasion de mettre à jour une inimitié entre réformistes et révolutionnaires, en particulier entre le secrétaire de la Bourse du Travail : J. Bedouet et certains des anars syndicalistes ou tout simplement l’un des anarchistes qui est Guichard. Une des raisons de l’échec, serait, selon Em. Le Meunier, membre du syndicat du textile, le fait qu’il y eu une grève des cordiers de 7 semaines qui aurait mis la caisse du Syndicat à sec. La nouvelle grève, lancée à l’été, n’aurait selon lui, pas dû avoir lieu, car sans réserves financières, elle n’avait aucune chance de réussir. Guichard répond lui, que la pratique d’intercession ne ne à rien, preuve en est, c’est que les ouvriers recommencent peu de temps après une nouvelle grève. (voir également Les Temps Nouveaux n°51 du 18/04/1903 , n°18 du 29/08/1903, n°19 du 05/09/1903 ; Le Libertaire n°43 du 29/08/1903, n°44 du 05/09/1903, n°46 du 20/09/1903, n°47 du 27/09/1903). Est ce cette grève qui est victorieuse selon le Syndicat du Textile au début septembre ? (La Voix du Peuple n°150 du 06/09/1903).

// Angers. Cirque-Théâtre. Conférence de Keufer pour le Syndicat du bâtiment. Une « quête » de solidarité est effectuée pour les cordonniers grévistes mais ceux-ci, dans un beau geste, la refuse et verse son montant de 15 francs en solidarité aux grévistes d’Hennebont, qui marque les esprits de cet époque (La Voix du Peuple n°147 du 16/08/1903).

// France. Dans La Voix du Peuple n°145 du 02/08/1903, Yvetot écrit un article ou il affirme que la (célèbre) brochure syndicaliste Le Manuel du soldat est en passe d’être tiré à 100.000 exemplaires. C’est aussi l’occasion, en cette année 1903 où les tensions sont vivent de remettre une petite couche de critique « les arrivistes » et les « journalistes gouvernementaux et socialistes, venus expressément dans les Syndicats pour y tenter de reprendre une direction néfaste en orientant les individus groupés dans nos Syndicats vers la politique décevante et les réformes nulles ou inapplicables« . Nul doute que le représentant des Bourses d’Angers, Saumur et Cholet Louis Maurice, journaliste à La Petite République, entre autre personne, se soit senti visé.

// Le Syndicat des hommes de peine et des irréguliers du travail de Saint-Nazaire souhaitent entrer en contact avec leurs homologues de Lorient, Nantes et Angers. Il s’agit sans nul doute, du Syndicat mixte créé en Mai. (Les Temps Nouveaux n°16 du 15/08/1903 ; Le Libertaire n°41 du 15/08/1903).

// Par l’intermédiaire de Bruon, un ancien angevin qui est probablement à Nantes. Si c’est bien le même il est secrétaire du Syndicat du bâtiment, qui localement est organisé en section d’industrie plutôt qu’uniquement par métier. Ce syndicat essaye, d’après l’annonce publiée dans La Voix du Peuple n°148 du 23/08/1903, de grouper en une Fédération régionale les syndicats du bâtiment de l’Ouest. Angers y répondra t’il ? D’autre du Maine-et-Loire ? Cette réunion est prévue pour la fin septembre.

// La Bourse du Travail de Saumur envoie 5 francs aux grévistes de Villedieu. Solidarité publiée dans La Voix du Peuple n°149 du 30/08/1903

  • SEPTEMBRE

// Entre septembre et décembre, sans plus de précisions, la Bourse du Travail de Cholet envoie 5 francs en solidarité aux céramistes de Villedieu (publié dans La Voix du Peuple n°168 du 03/01/1904).

// Septembre-Octobre. Grèves des maréchaux d’Angers pour une augmentation de salaires, la fin du travail du dimanche, la cessation du repas (car par trop infect) et du logement chez l’employeur (trop rudimentaire), la journée normal à 10 heures. Les patrons refusent toute négociation. Ils sont une quarantaine et demandent de l’aide financière pour tenir (La Voix du Peuple n°151 du 13/09/1903 ; n°153 du 27/09/1903 et n°156 du 18/10/1903).

Publié dans les n°154 du 04/10/1903n°156 du 18/10/1903 et n°157 du 25/10/1903 de La Voix du Peuple, un soutien financier pour les maréchaux d’Angers en grève est versé par les syndicats des Layetiers-Éballeurs (??) (5 francs), des allumeurs de gaz (5 francs) et des coiffeurs de Paris (2 francs) ;  la chambre syndicale des ouvriers Huiliers et Pétroliers du Havre (10 francs) ; par l’intermédiaire de l’Union des Syndicats, donc probablement les syndicats parisiens : de l’Orfèvrerie (5 francs), de la Sculpture (5 francs), des Tailleurs et Couturières (5.20 francs) et de la Couperie de polls (??) pour 2.50, du syndicat des Ouvriers en scies de la Seine (1.50).

// début septembre puis fin septembre

Début septembre, un compromis est signé entre les grévistes et le patronat avec une augmentation de salaires selons le Syndicat du Textile. Est ce la suite de la grève de l’été ? (La Voix du Peuple n°150 du 06/09/1903)

Relance d’une grève à l’usine Hecce-Homo. Les ouvriers, au nombre de 190, demande une augmentation de salaire ; le patron consent à un sou ! Devant cette moquerie, les ouvriers repartent de plus belle. (La Voix du Peuple n°153 du 27/09/1903, n°155 du 11/10/1903 et n°155 du 11/10/1903 -texte général sur les grèves du textile-; Les Temps Nouveaux n°22 du 26/09/1903 et n°25 du 17/10/1903). La grève s’étend, près de 4000 seront en grève à un moment ou à l’autre, et un cahier général de revendications est établi. Le patronat est obligé de négocier et certaines avancées sont faites : la prime est supprimée et compensée par une augmentation de 10% des salaires ; à partir du 01/04/1904 et la mise en place totale sur la loi des 10 heures, le salaire sera maintenu malgré une baisse du temps de travail et le salaire du travail aux pièces (à la tâche, travail précaire) sera augmenté ; pour le travail effectué avec des mauvaises matières, le prix payé sera augmenté pour compenser ; toute les revendications ouvrières seront désormais porté aux patrons et ne passeront pas par le filtres des garde chiourmes (appelé managers de nos jours…). Malgré tout ces acquis, la continuation de la grève est votée pour obtenir satisfactions sur quelques autres revendications. Desjardins, mandaté par la Fédération du Textile pour suivre les négociations est remplacé par Ludovic Ménard (des ardoisiers de Trélazé) pour assumer la suite lorsqu’il doit repartir.

Dès la fin septembre, dans le n°154 du 04/10/1903 de La Voix du Peuple, il est envoyé un secours symbolique de 2 francs par la Chambre syndicale des coiffeurs.

// Dans Le Libertaire, une brève sur les méfaits du militarisme, « la grande famille » comme on disait alors, ayant eu lieu à Angers et publié dans le n°45 du 13/09/1903.

  • Samedi 05 septembre

À Angers. Université Populaire, à 20h30, conférence d’Henry MERCIER sur le thème « Pourquoi l’Anarchie ? » (Les Temps Nouveaux n°19 du 05/09/1903 et Le Libertaire n°44 du 05/09/1903).

  • Dimanche 06 septembre

Angers. Bourse du Travail. Conférences d’Amédée Bousquet. Le matin, il anime une réunion spécifique en tant que secrétaire de la fédération de la CGT de l’Alimentation, plus particulièrement pour le secteur de la boulangerie. À cette époque, Paris connaît de grands mouvements de grèves et de protestation dans ce secteur. Il fait la part belle également à la nécessaire lutte contre les bureaux de placements (sorte d’agence d’intérim de l’époque). L’après-midi, toujours à la Bourse, une nouvelle conférence est tenue, que l’on appellerait « interpro » de nos jours. Il y a parle du syndicalisme général, avec une appétence particulière pour le « syndicalisme d’action directe » (contre les « Conseils » en tout genre) (La Voix du Peuple n°152 du 20/09/1903). Il trouve également le temps de rencontrer les maréchaux (n°151 du 13/09/1903).

  • Mercredi 16 septembre

À l’Université Populaire, conférences d’Émile Guichard sur le thème « Le 9e commandement de Dieu et l’amour libre » (Les Temps Nouveaux n°19 du 05/09/1903 et n°20 du 12/09/1903 ; Le Libertaire n°44 du 05/09/1903 et n°45 du 13/09/1903).

  • Samedi 26 septembre

Conférence de Louise Michel et de Girault au Cirque Théâtre, à Angers, en pleine grève des cordonniers.

  • Lundi 28 septembre (?)

Angers. Venue et conférence de Renard, dans le cadre de la grève des Tisserands (La Voix du Peuple n°153 du 27/09/1903).

  • OCTOBRE
Lib an 09 serie 04 n050 18101903 titre avec citation

Arch autonomies. Titre du 18/10/1903. an 09, série 04. Mis pour la citation.

// En octobre, des camarades tentent de créer une troupe de théâtre en vue de s’en servir comme d’un moyen de propagande. Le projet serait de faire des tournées dans le département. Les fonds sont à adresser à Émile Guichard (Les Temps Nouveaux n°24 du 10/10/1903 et Le Libertaire n°49 du 11/10/1903).

// Guichard demande à recevoir des « trucs » (brochures, affiches, ?), mais le journal Le Libertaire lui répond dans la rubrique des petites correspondances, qu’il ne peut expédier sans avoir reçu au préalable les fonds (Le Libertaire n°49 du 11/10/1903).

// Dans Le Libertaire n°43 du 29/08/1903, Liard-Courtois évoque quelques souvenirs de St Martin-de-Ré juste avant de partir pour le bagne et de l’exploitation -déjà ignoble- de l’administration pénitentiaire. Meunier, Chevry et bien d’autres subiront aussi cela.

// Dans une lettre publiée dans Le Libertaire, Gustave Hervé y cite Mercier, Bahonneau, Ménard (Le Libertaire n°50 du 18/10/1903).

// Au mois d’Octobre 1903, Jean Marestan pour connaître leurs opinions sur l’anarchisme, sollicitent des libertaires (et d’autres personnalités extérieures, éloignées ou proches) pour savoir ce que cela signifie pour eux cette philosophie, la représentation de la cité idéale et les moyens pour y parvenir (Le Libertaire n°52 du 31/10/1903). Hamelin figure sur cette liste, mais est ce bien Émile ? Également d’anciens angevins comme Gegout (très bref et très jeune), Régis Meunier et Philippe Auguste.

// Mouvement de grève chez les tisserands angevins et effervescence sociale aux carrières de Trélazé ainsi que dans la boulangerie à Angers (La Voix du Peuple n°154 du 04/10/1903). Dans les n°156 du 18/10/1903 et n°157 du 25/10/1903 de La Voix du Peuple, les Tisserands d’Angers sont soutenu par les Chambres syndicales des Coiffeurs de Paris et de la Sculpture pour 5 francs chacun ; des métallurgistes du Vimeu (5 francs), de la Chambre syndicale des Serruriers de la Seine (5 francs), de la caisse de l’Union des Syndicats de la Seine (5 francs) et du Syndicat des garçons de magasins, cochers livreurs (5 francs) de l’Union Syndicales des ouvrières et ouvriers Doreurs sur bois (3 francs) ainsi que le Syndicat des Allumettiers de la Seine (25 francs).

  • 08 et 09 octobre
demande hamelin et mercier pour conf Louise Michel trélazé octobre 1903 p185 cite ardoise

extrait de la p185 du livre de J. Thomé, Trélazé 1606-1918. Cité des faiseurs d’ardoises. Édition ville de Trélazé.

 Le 08 octobre, Louise Michel et E. Girault font une conférence à Trélazé, salle de la Maraîchère à 20h : « Pourquoi des Églises, Pourquoi des casernes?« . Les organisateurs sont Henri Mercier, « cordonnier place Malaquais » et « Émile Hamelin, colporteur aux Plaines ». Les organisateurs locaux ne sont pas à la bourre pour la déclaration, contrairement à ce que pourrait laissé penser le mot de Girault pressant les organisateurs. C’est que les dates ont été changées et annoncées par voie de presse le même jour, le 05/09. Ces reports de dates sont, semble-t-il du fait de Louise Michel et non pas de Girault qui adapte la tournée du mieux qu’il peut pour préserver la vieille combattante libertaire. Une autre conférence était prévue normalement à Saumur, mais elle n’eut pas lieu. (Les Temps Nouveaux n°14 du 01/08/1903, n°17 du 22/08/1903 et n°19 du 05/09/1903 ; Le Libertaire n°41 du 15/08/1903, n°42 du 22/08/1903, n°43 du 29/08/1903, n°44 du 05/09/1903, n°45 du 13/09/1903). Voir article ici sur la conférence de Rennes

Voir les courriers échangés : par Émile Hamelin à Louise Michel à Londres (13/08/1903) et entre Louise Michel et Ernest Girault (courrier du 16/08/1903 donnant l’adresse d’Hamelin après avoir reçu son courrier en 3 jours mais aussi indiquant dans un mot, à fin de parution dans Le Libertaire, qu’elle délègue à Girault l’organisation pratique de la tournée). Après avoir reçut une lettre de Girault, elle renvoie un courrier à Girault le 21/08/1903 lui indiquant qu’elle est contente de l’organisation, mais qu’elle commencera sans doute avec retard. Elle s’inquiète de la non publication de son mot dans Le Libertaire, de ce que penseront également les camarades d’elle, les délais étant trop court.

  • Samedi 31 octobre

Trélazé, local syndical, 19h30. Réunion autour de la discussion en cours à Trélazé sur de la création d’une coopérative de consommation, sur le modèle du Vooruit de Gand. Mercier dans son annonce demande également l’avis des anarchistes de Gand, aura-t’il des réponses ? (Les Temps Nouveaux n°24 du 10/10/1903).

  • NOVEMBRE

// Solidarité financière du Syndicat des Quais de Rochefort qui verse 10 francs tout comme le Syndicat de la Chapellerie de Paris aux tisseurs d’Angers (La Voix du Peuple n°160 du 08/11/1903, n°161 du 15/11/1903).

//  Solidarité financière envoyée par le Syndicat des maçons et tailleurs de Pierre de Paris pour les maréchaux d’Angers (5 francs) et publié dans La Voix du Peuple n°160 du 08/11/1903.

  • 20 novembre

Paris. Saumur et Angers représentées à la réunion de la section des Bourses. La Bourse d’Angers propose un Ordre du jour qui est refusé par la majorité. Sur les 15 bourses qui votent pour, au moins 3 sont représentées par Maurice ; d’autres le sont par des gens proche de son courant de pensée. Ceux qui votent contre, mettent en cause « les camarades journalistes » qui insèrent « de la parlotte politique » au sein du syndicalisme (La Voix du Peuple n°163 du 29/11/1903).

  • Dimanche 08 novembre

Angers. Trélazé. Grande salle de la Bourse du Travail. Meeting contre les bureaux de placement, dans le cadre de la tournée dans l’Ouest, organisée par la CGT. Cette tournée coûtera 180 francs à la CGT (La Voix du Peuple n°170 du 17/01/1904). Orateur Beausoleil (La Voix du Peuple n°161 du 15/11/1903). Le Syndicat des Boulangers d’Angers et la Commission administrative de la Bourse du Travail signent un Ordre du jour contre les bureaux de placements dans le n°162 du 22/11/1903. La Bourse du Travail de Saumur fera de même et c’est publié dans le n°167 du 27/12/1903. Joignant le geste à la parole, la Bourse du Travail d’Angers envoie 6 francs pour cette campagne comme l’atteste la publication dans La Voix du Peuple n°164 bis du 06/12/1903 des listes de souscriptions reçues. Dans le n°165 du 13/12/1903 ce sont les ardoisiers de Trélazé qui versent 20 francs et les typographes d’Angers (5 francs). Dans le n°166 du 20/12/1903 c’est la Bourse du Travail de Cholet qui verse son écot pour 20 francs. Une autre réunion aura lieu à Trélazé à la Maraîchère organisée par les syndicats des allumettiers et des ardoisiers (La Voix du Peuple n°162 du 22/11/1903).

  • DÉCEMBRE

// Le Syndicat des forgerons de Marseille envoie 3 francs aux tisserands d’Angers (La Voix du Peuple n°166 du 20/12/1903).

// La Bourse du Travail d’Angers envoie quand à elle 5 francs en Solidarité pour les Tisseurs du Nord eux-aussi en grève. La Bourse envoie également 5 francs pour la Bourse de Creil en proie à des difficultés financières.

  • Samedi 05 décembre

À la Bourse du Travail d’Angers. Sous la présidence de Duchesne, l’orateur est Ludovic Ménard, des ardoisiers de Trélazé mais là, comme représentant de la Confédération. Cependant la réunion, si elle semble se faire dans le cadre de cette campagne (La Voix du Peuple n°164 bis du 06/12/1903), il semblerait que selon le compte-rendu de cette réunion publié dans le n°166 du 20/12/1903, que la réunion ait porté sur l’importance du syndicalisme au travers du syndicalisme ardoisier, la méfiance dans les partis politiques voire même « contre les illusions de la politique avec ces systèmes de promesses électorales« .

 

1897

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Sources : IHS CGT30

Fernand Pelloutier fonde L’Ouvrier des Deux Mondes, revue mensuelle d’économie

broch_sabotage_couv - Copie arch anarchiste

Sources : archives anarchistes. Brochure à lire sur le site

sociale, dont le premier numéro paraîtra le 1 février (et jusqu’à juillet 1899). Il s’agira dans un premier temps de l’organe officieux de La Fédération des Bourses. 10-13 juillet : Congrès national du P.O.F. tenu à Paris. Du 15 au 18/09, à Toulouse, 6e congrès de la Fédération nationale des Bourses du Travail. Du 20 au 25/09 à Toulouse, au troisième Congrès de la C.G.T., largement inspiré par l’anarchiste Pouget adopte « à l’unanimité et par applaudissements » (sic !) le rapport sur le boycottage et le sabotage. En Septembre, l’Alliance communiste révolutionnaire rejoint le C.R.C. qui devient l’année suivante le Parti socialiste révolutionnaire (P.S.R.). 19 octobre: Premier numéro de l’Aurore. Le 25 novembre, article d’Émile Zola sur l’Affaire dans Le Figaro. Le Premier ministre Canovas del Castillo, un responsable de la barbarie espagnole envers les prisonniers, assassiné par Angiolillo.

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L’exécution d’Angiolillo. La barbarie étatique médiatisée par la presse. Sources : GUILLOTINE

  • JANVIER

// B., D., P., M. P.A. et H à Angers et P. à Trélazé (Malaquais) en particulier versent les sous, issu des ventes, pour le Père Peinard, à plusieurs reprises au cours de l’année 1897. C. de Saumur et C. de La Forêt, de façon plus épisodique.

// À la fin du mois, L., X., La Sardine (surnom de Piriou Jean-Marie) et V.Fives versent de l’argent pour le journal (Le Père Peinard n°15 du 31/01/1897).

// Au mois de Janvier, les sous des Temps Nouveaux sont versés par B. et Dron d’Angers et P. de Trélazé (Les Temps Nouveaux n°37 du 09/01/1897 ; n°38 du 16/01/1897 ; n°40 du 30/01/1897).

// Bruon demande des brochures au Libertaire qui le renvoie sur Les Temps nouveaux (Le Libertaire n°64 du 29/01/1897).

  • 03 janvier

« Les copains et copines de Trélazé, Angers et des environs, ainsi que le groupe La Jeunesse Libertaire, sont invités à assister à la réunion qui aura lieu le dimanche 3 janvier 1897, à la salle Aubin rue Saumuroise, à 2h.1/2 après-midi. Ordre du jour : Organisation de la soirée familiale du 17 janvier. » (Le Libertaire n°59 du 24/12/1896 ; Les Temps Nouveaux n°35 26/12/1896 ; Le Père Peinard n°10 du 27/12/1896). Selon J-P Brachet, cette réunion -qui aurait eu lieu le 29/01- aurait eu pour thème la solidarité avec les carriers de Barcelone (? sans doute avec ceux qu’on a appelés les bannis de Montjuich, du nom de la geôle où se pratiquait la torture à Barcelone, et où à cette époque furent détenus plusieurs dizaines de militants anarchistes et certains condamnés à mort par vil-garrottage).

  • 17 janvier

Angers. Soirée familiale. Dimanche 17 janvier à 18H, salle Aubin, rue Saumuroise.  Prix : 0,5 f et gratos pour les femmes et les moins de 12 ans. « 6h du soir : chant et poésie. 8h conférence par Buteaud (BUTAUD ?) puis bal à 21h. (Le Libertaire n°62 du 15/01/1897 et n°63 du 22/01/1897 ; Les Temps Nouveaux n°38 du 16/01/1897 et Le Père Peinard n°13, deuxième série, Dimanche 17/01/1897, p7.)

  • 23 janvier

Angers, salle Jouet. Conférence sur « l’Inquisition en Espagne » par Buteaud (Butaud ?) et prise de parole de Bruon qui flétrit les basses manœuvres policières qui ont tentés d’empêcher la conférence en faisant pression sur le loueur de la salle Jouet, qui au dernier acceptera comme celle-ci était déjà louée. Présence de trélazéens. (Le Libertaire n°63 du 22/01/1897 et n°64 du 29/01/1897).

  • FÉVRIER

// « Les camarades désireux d’étudier la question sociale » se réunissent au 68 faubourg Saint-Michel, chez le « marchand de vin » tous les samedis soirs à 20h. (Les Temps Nouveaux, n°42 du 13/02/1897, Le Père Peinard n°17 & n18 -21/02/1897-, Le Libertaire n°66 du 11/02/1897 et n°67 du 18/02/1897).

// En février, les ventes des Temps Nouveaux sont versées par B. et P. à Angers (et librairie Duvivier doit en recevoir 5 de plus) (Les Temps Nouveaux n°42 du 13/02/1897 ; n°44 du 27/02/1897).

  • Dimanche 07 février

Angers, 14h, rue Denfert-Rochereau près de la Place de la République, réunion « des copains et copines d’Angers-Trélazé », pour préparer une soirée-conférence et un collage des manifestes anticléricaux. Le texte du manifeste en français et en breton ainsi qu’un texte d’affiche parisienne sur le contexte sont visibles ici 123 : (Le Père Peinard, n°16 du Dimanche 07/02/1897)

  • Dimanche 14 février

Dans le Père Peinard n°17 du 14/02/1897, on apprend que Meunier vient de passer 9 mois au cachot pour sa tentative d’évasion de 1896, dont 4 mois avec les fers aux pieds.

  • Mi-février au mois de mai

À Cholet, grève des tisserands. 5 grands patrons sur 7 (les 2 entreprises  sont Allerand frères et Bouet se présentant comme socialisant) acceptent les demandes ouvrières. Les ouvriers des 5 usines décident de reprendre le travail et de partager les salaires entre grévistes et ceux ayant obtenus satisfactions. Les premiers pouvant faire ainsi continuer la grève. Pendant deux mois, ça fonctionne. Puis les 4 patrons sur les 5 qui avaient accepter les nouveaux tarifs, reprennent leurs accords, la grève repartira de plus belle mais, échouera.

Les tisserands à la main gagnent environ entre 1franc25 et 1fr50 pour 15 à 16 heures de travail ! Dans les usines, le salaires est plus élevé mais bien plus faible qu’ailleurs comme Angers par exemple : environ 2fr50 pour 11 heures de travail.  Sur les 7 entreprises citées, 6 paient à la pièce donc uniquement en fonction du rendement, le pseudo-socialiste Bouet paye une part fixe et part variable au trimestre. Dans cette dernière entreprise, le salaire final est largement plus bas. Dans une logique de survie, les ouvriers préfèrent le gain immédiat. De nombreux industriel pour le travail à la coupe, ne déterminent pas les prix à l’avance, c’est un peu en fonction du moment, de l’humeur, du contexte (Le Père Peinard n°32 du 30/05/1897 et L’Ouvrier des Deux Mondes n°03 du 01/04/1897).

  • MARS

// Sous l’investigation du nantais Brunellière (devenu socialiste révolutionnaire), trois militants angevins sont initiés à la Chevalerie du Travail : Brisset, Gaisné, Daumeau ; à la fin du mois ils seront 10, le ‘’chantier’’ se nomme Louis-Eugène Varlin. D’après les recherches effectuées, il ne nous semble pas que des anarchistes locaux en ait fait partie. (M. Dommanget, La Chevalerie du Travail française. 1893-1911. p.380)

// Grève chez les Tisserands de Cholet (commencé en février) dont un patron est un socialiste. (Le Père Peinard n°22, 21/03/1897 et n°32 du 30/05/1897 sur l’échec de la grève.)

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Arch. de la ville de Saint-Denis. [1897] Affiche éditée à l’occasion de l’anniversaire de la Commune de Paris.

// Dans le Père Peinard n°21 du 14/03/1897, de nombreux et nombreuses angevinEs versent de l’argent, par l’intermédiaire d’un homme (mais qui?) pour que soit tirer une affiche du Père Peinard sur le 18/03 -anniversaire de la Commune- : un paysan, Jean Labeur (?), la mère Peinard (surnom en général de Manceau Aimée), Siriau, Léon Meunier, Baptiste Beaudoin, Allain Louis, Monfiot, Roux, Marius, un ami, Cachet (Pierre ?), Legault, un qui ne veut plus de soutane, ma compagne, le tout pour 5francs40.

// Souscription pour la CAMPAGNE de propagande anti-cléricale suite à « l’inquisition espagnole » Dans Le Libertaire n°69 du 04/03/1897 versement de la liste n°238 pour 17francs 85. Plusieurs noms ou surnoms sont indiqués  : Ralu (Rallu ? ¤)et sa compagne, la Sardine (= Piriou Jean-Marie), Cornu (¤), Barbot (¤), Legendre, versement d’une cagnotte par Ludovic (Ménard ?), Lelièvre et sa compagne, Veau (¤), Montemault (Monternault, si oui lequel ?), Jean Labeur (pseudo, y-a t’il un lien avec Constant Bruon ?), Fricot et E. Fricot, Lebreton (lequel ?), Moche (?), Louis Priou, Challin, Pochard et d’autres pas identifiables : un ex-forçat (un vieux de la Marianne ?), un pochard, Marianne (hommage au mouvement, vrai prénom ?), un ami de la liberté, etc. Dans Le Libertaire n°72 du 25/03/1897, dans la liste n°237 versé par Bruon pour 6 francs75, de nombreux noms et surnoms sont présents : Guillot, Piton, Prigeard, Gauvazé, Garzaud, Jules Defaut, Henri Freulon, Deshayes, Martin, Barreau dit Cholet, Besnard dit Chut, et les signatures significatives et/ou fantaisistes habituelles : un père de famille qui ne veut plus avoir faim ; un révolté ; vive la révolution sociale ; sans cul ni tête ; Rit toujours ; supplément d’écot pour l’enterrement civil d’une compagne ; etc.

// B. d’Angers veut la brochure Entre paysans.

// B. d’Angers verse l’argent pour les ventes des Temps Nouveaux (Les Temps Nouveaux n°45 du 06/03/1897).

  • 07 mars

Réunions des « copains et copines d’Angers-Trélazé », salle Aubin 133 rue Saumuroise, pour préparer la soirée du 14 mars et distribuer les lettres d’invitations. (Le Père Peinard n°19 du 28/02/1897, Le Libertaire n°68 du 25/02/1897 et n°69 du 04/03/1897).

  • Dimanche 14 mars

Dimanche 14 mars 1897, 15h, salle Aubin, 133 rue Saumuroise ; à 0,5 pour les mecs, gratos pour les mômes et les femmes. Chants et poésies à 3h, causerie sur la Commune par plusieurs intervenants, dont Bruon. Bal. La salle prévue ayant été refusée sous la pression policière, ils se rabattent sur un café des environs, « Au Pâté de foie« ,  et qui possède une salle pour le bal. Il est prévue que pour rentrer il faut une lettre d’invitation. Selon le compte-rendu de Bruon, 250 libertaires auraient été présentEs. (Le Libertaire n°70 du 11/03/1897 et n°72 du 25/03/1897, Les Temps Nouveaux n°46 du 13/03/1897Le Père Peinard n°21 du 14/03/1897 et n°23 du 28/03/1897)

arch. F.H. Le Père Peinard, n°23 du 28/03/1897.

  • 21 mars

Une trentaine de libertaire se rendent à une réunion des socialistes d’Angers. Mercier et Bruon y parlent également de la Commune et de la Commune future. Pour chanter, là aussi, il faut s’inscrire, les mecs anars, chantent des chansons révolutionnaires car les socialos ne semblent chanter que des chansons comiques. Les compagnes libertaires, elles, entament des chansons libertaires, sans demander leur tour pour chanter, lassées de toutes ces réglementations (Le Libertaire n°72 du 25/03/1897).

  • AVRIL

// En avril, B. d’Angers verse les sous pour le paiement des vente de journaux des Temps Nouveaux (Les Temps Nouveaux n°49 du 03/04/1897 ; n°50 du 10/04/1897).

  • MAI

// Réponse des Temps Nouveaux à Pierre-André qui pose des questions sur une brochure (Les Temps Nouveaux n°3 du 15/05/1897).

// En Mai, l’argent des vente des Temps Nouveaux est versé par B. et P à Angers (Les Temps Nouveaux n°01 du 01/05/1897 ; n°02 du 08/05/1897 ; n°04 du 22/05/1897 ; n°05 du 29/05/1897).

// «Toute la clique administrative, préfectorale et municipale a mis en campagne tous ses larbins : police en livrée et mouchards afin d’influencer les proprios de salles. Et les crapules ont réussi ! Ayant demandé le Cirque et offert 120f de location, le directeur nous a répondu qu’il avait des ordres de la municipalité de refuser… ». L’orateur, Broussouloux a fait des conférences dans des localités voisines (lesquelles?). Cependant à la lecture des Temps Nouveaux, la tenue de ses conférences ne sont pas si évidentes que cela, où pour le moins, sont d’une moindre ampleur que prévues. (Le Libertaire  n°71 du 18/03/1897 et n°81 du 26/05/1897 ; Le Père Peinard n°32 du 30/05/1897 ; Les Temps Nouveaux n°05 du 29/05/1897). Ces conférences furent proposée par l’orateur en mars 1897 (Le Père Peinard n°022 du 21/03/1897 et Les Temps Nouveaux n°48 du 27/03/1897).

// Des militaires du « Génie »chargés de convoyer du sable, dont une partie serait destiné à entretenir les allées des officiers, se noient à La Pointe, à Bouchemaine. Leurs bateaux étaient surchargé (Le Libertaire n°81 du 26/05/1897).

  • Premier Mai

À Cholet, malgré la présence considérable de forces militaires et policières, près de 2000 manifestants investissent la ville et conspuent le député-maire. Grâce à l’énergie des manifestants, il n’y a pas d’arrestation. C’est la Bourse du Travail qui organise la manifestation. Cette manifestation prend également de l’ampleur car il y a 450 ouvriers des manufactures Pellaumail, Bigot, Lambert, Richard et Creuse en grève (L’Ouvrier des Deux Mondes n°05 du 01/06/1897).

  • JUIN

// Au mois de Juin, l’argent des ventes des Temps Nouveaux est versé par B. d’Angers (Les Temps Nouveaux n°06 du 05/06/1897 ; n°09 du 26/06/1897).

// Dans Le Libertaire n°85 du 25/06/1897, une importante souscription est versée par Germinal pour 40 francs. Il s’agit d’un indice supplémentaire d’une groupe spécifique anarchiste-syndicaliste mais lié à La Solitude (cf. article sur le mouvement anar). Cette souscription prend toute sa place dans cette campagne contre le cléricalisme entamée en fin d’année 1896 et début 1897 et en soutien aux révolutionnaires espagnols. Il s’agit du soutien aux « bannis de Montjuich » car une fois torturé, les survivants libérés au compte-goutte doivent s’exiler.

  • JUILLET

// Au mois de juillet, l’argent des ventes des Temps Nouveaux est versé par B. d’Angers (Les Temps Nouveaux n°11 du 10/07/1897 ; n°13 du 24/07/1897).

  • AOÛT

// Un copain d’Angers verse un peu d’argent pour le Père Peinard (n°42 du 08/08/1897).

// L’argent des Temps Nouveaux est versé par B. d’Angers (Les Temps Nouveaux n°17 du 21/08/1897).

// Dans LE SUPPLÉMENT LITTÉRAIRE des Temps Nouveaux, le n°16 de 1897, un article de Pouget sur les condamnations des anarchistes angevins.

  • 12 août

Saumur : dates imprécises. Cession du Tribunal le 12/08/1897. Un inspecteur du travail ose faire son taf. Il avait dressé à trois fabricants de chapelets de Saumur ou de ses environs, une contravention pour une mauvaise hygiène des ateliers. Il considérait que les poussières émises par les machines pour travailler le bois n’étaient pas expulsées vers l’extérieur et que les ventilateurs n’étaient pas assez puissants. En outre, cet inspecteur considérait que les poussières étaient « incommodes, insalubres et toxiques ». La justice saisie par les fabricants de chapelets, dans sa grande sagesse, décide de diligenter une enquête plus approfondie pour connaître les teneurs de ces poussières de bois. Rien de nouveau sous le soleil… (L’Ouvrier des Deux Mondes n°9 du 01/10/1897).

  • SEPTEMBRE

// L’argent des ventes des Temps Nouveaux est versé par B. d’Angers (Les Temps Nouveaux n°20 du 11/09/1897).

// B. d’Angers, verse 0f50 pour la famille d’Angiolillo (Les Temps Nouveaux n°21 du 18/09/1897).

// En septembre 1897, selon l’article publié dans « la revue mensuelle d’Économie Sociale« , revue officieuse des Bourses du Travail, il y à Angers 29 syndicats adhérent à la Bourse et 23 qui payent leur cotisation à la Fédération des Bourses du Travail. La Bourse angevine est adhérente à la Fédération depuis janvier 1893.  Il y a 6 syndicats à Cholet et tous paient leur cotisations à la Fédération. La Bourse de Cholet est adhérente depuis avril 1892. Saumur comprend 10 syndicats à la Bourse et 6 paient leurs cotisations à la Fédération des Bourses du Travail. La Bourse de Saumur, quant-à elle, est adhérente depuis le 19 avril 1894.

La Bourse de Cholet, dans une région textile ou les tisserands gagnent très peu, 1f75 par jour (en général le double ailleurs), s’est fait sucrer les subventions municipales, probablement suite à la grève des tisserands. Non seulement la Bourse de Cholet réussit à payer régulièrement ses cotisations fédérales mais réussi, grâce à son volontarisme, à organiser des tournées de propagande et à distribuer la revue L’Ouvrier des Deux Mondes !

Angers fait partie des centres ouvriers ayant un grand nombre de syndicats -ce qui ne veut rien dire en nombre total de syndiqués !- qui sont fédérés ; puisque seul Paris, Limoges et Saint-Étienne ont plus de syndicats fédérés. Angers fait jeu égal avec Nantes en nombre de syndicats fédérés. Cela ne signifie pas qu’il n’y a pas de plus grands centres ouvriers, y compris avec des Bourses du travail -non fédérées- qui fonctionnent comme Bordeaux, Saint-Nazaire, Angoulême… (L’Ouvrier des Deux Mondes n°8 du 01/09/1897). Les Bourses d’Angers et Cholet déclarent ne pouvoir (comme une vingtaine d’autres) accueillir le siège du Comité fédéral des Bourses tandis que la Bourse de Saumur souhaite que le siège reste à Paris.

  • Samedi 18 Septembre

Réunion salle Baron à 20h30. « La loi et l’autorité devant la question sociale ; la crise économique et les moyens d’en finir« . Seule cette salle reste ouverte aux anarchistes et autres libertaires pour tenir des conférences. Le propriétaire est par ailleurs conseiller municipal, ce que tiennent à souligner les libertaires. (Le Père Peinard n°48 du 18/09/1897 et Le Libertaire n°97 du 19/09/1897).

  • 27 Septembre / 29 octobre

Les ouvriers réclament depuis plusieurs mois le renvoi d’un « clerc d’à bas » violent (d’ailleurs victime d’une tentative de meurtre, à coup de poinçon  par le carrier Hamon). Cette ordure frappe les ouvriers à coup de pied et de poings. Les carriers des Petits-Carreaux se mettent alors en grève, suivis par l’ensemble des ouvriers de la Commission (2110 ouvriers), puis revendiquent une augmentation de salaire. Le 30 septembre, Larivière, le gérant, renvoi tous les délégués ouvriers, déchirant leur lettre de réclamation. Il y a lors environ 700 ouvriers d’à-bas en grève.

Pour éviter la contagion, des renforts de gendarmes sont placés autour de la carrière des Fresnaies, la seule encore en activité. Les grévistes, après une réunion, s’en vont faire cesser le travail aux quelques ‘’jaunes’’ qui étaient protégés par les flics. Ces derniers ne peuvent empêcher les ouvriers de passer et doivent s’enfuir après une bagarre ! Une bonne part des ardoisiers des Fresnaies rejoignent la lutte. Les grévistes jettent au fond des puits des échelles ce qui fait que certains non-grévistes se retrouvent bloqués pendant plusieurs jours dans les fonds ! Toutefois, « on » leur fait passer de la nourriture pour qu’ils ne meurent pas de faim.

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Arch. Municipales numérisées d’Angers. 06 Fi 2342.

Le préfet réquisitionne alors 2 compagnies d’infanterie, 1 peloton de dragons, 6 brigades de gendarmeries et consigne l’ensemble des troupes d’Angers pour être prêt à intervenir. Le magasin à poudre et de dynamite des mine, à l’Aubinière, est gardé par l’armée. L’État, dans sa neutralité dans les conflits du travail, confie aux gendarmes le soin de s’occuper de nourrir les chevaux des mines et de devenir palefreniers. Les gendarmes et militaires, occupant les carrières en profitent et détruisent les salles de repos et de cantines des carriers. Les gendarmes et l’armée, conformément à leur devoir d’assurer l’Ordre et la Propriété privée, cassent le matériel nécessaire à la descente. Le chapeau et la lampe, coûtant 6F50 aux ouvriers, sont ainsi systématiquement détruits par les pandores. De violents affrontements ont régulièrement lieu avec parfois des arrestations. Régulièrement les flics isolés, des militaires en petits groupes se font chopper sur les buttes et se prennent une tannée. Il faut dire qu’ils ne maîtrisent pas le milieu. Par exemplarité, ces mêmes « forces de l’Ordre » parfois, semblent être violent avec des passants, gardien de la Morale et du Patriarcat, frappant aussi femmes et enfants… Le Préfet venu sur place en compagnie d’un général, avec d’autres types du même genre, semblent avoir oublier de donner l’ordre de tabasser, de charger sabre au clair les « indélicates » exactions des gardiens de la Propriété des gros bonnets…

Face au choix de l’intransigeance patronale, outre le renvoi de Leroy, il est rajouté par les grévistes la demande d’augmentation de 1,25 par jour et de 50 centimes pour les journaliers. Pour les fendeurs, la revendication est une augmentation de 2 francs pour « mille d’ardoises ».

De  multiples actes de sabotages sont commis : fils électriques coupés servant aux éclairages des puits de mines, des pompes de puisards brisées, les gares de Trélazé, de la Paperie et de la Pyramide sont prises d’assaut et les wagons d’ardoises sont renversés et les ardoises détruites. Des camions de machines et d’outils sont dételés.

Le 03 octobre, il y a environ 2000 grévistes.

Le 02 ou 03 octobre, la Compagnie décide le 02 octobre un lock-out patronal. Dans une langue de bois culpabilisatrice et toujours en cours dans la bouche des bourgeois et « des béni-oui-oui », la Compagnie fait afficher le texte suivant :

« En présence des entraves par des groupes parcourant les chantiers depuis plusieurs jours au travail des différentes exploitations ; à la livraison des ardoises ; considérant que l’exercice de son industrie est devenue impossible, la commission des ardoisières d’Angers se trouve à regret dans l’obligation de fermer ses chantiers jusqu’à nouvel avis« .

Des contremaîtres sillonnent la région pour embaucher des ouvriers, mais partout c’est le même refus (solidarité mais aussi sans doute peur  des représailles !). Les grévistes refusent par ailleurs tout arbitrage par un juge de paix (le 11/10) considérant que par  » éducation, par intérêt, sa situation est nécessairement favorable aux patrons ». Cet arbitrage est également refusé par le patronat…

Des rassemblements ouvriers sont appelés par clairon.

Le 03 octobre au soir, une centaine de carriers se rend à la Bourse et demande le soutien financier des autres corporations syndicales. Des réunions ont lieu tous les jours à La Maraîchère et est même envisagée pour -sans doute la première fois- les modalités d’une grève générale de Trélazé. Les réunions se tiennent français et en breton. La diaspora rejoint en masse la voix révolutionnaire de l’Émancipation sociale et rompt en grande part avec l’encadrement social, en particulier des curés qui parlent en langue des pays bretons.

Des ouvriers de chantiers, non ardoisiers, se joignent aux grévistes et aux affrontements (les ouvriers du terrassement du tramway de Trélazé à la Pyramide par exemple). Parfois les forces de l’ordre réussissent à repousser les ardoisiers, comme le 04 octobre lorsqu’ils se rendent à environ 500 pour arrêter les pompes d’épuisement de la carrière de Monthibert (et ainsi l’inonder). D’autres fois, dans la nuit du 04 au 05 octobre » la rousse » ne peut rien faire comme lorsque les fils téléphoniques, sont coupés au niveau de la manufacture d’allumettes (ainsi les forces de l’ordre sont privés de la possibilité d’appeler des renforts). C’est aussi le cas quand les pandores arrivent à arrêter une personne mais que les ouvriers arrivent à le libérer et lui permettre de s’enfuir (le 04 octobre). Les anarchistes Legrall et Morin jouent un rôle important, tandis que l’anarchiste Mercier affirme que la lutte est sans issue car mal conçue et mal-préparée. Henri Joly, Louis Ruaud sont condamnés à 1 mois de prison pour entrave à la liberté du travail. Yves Gueguen à 3 mois pour violence à gendarme.

Malgré tout, la détermination vacille, une centaine d’ouvriers du haut et du bas reprennent aux Grands-Carreaux et à Monthibert, sans qu’ils ne soient empêcher.

Les grévistes sont soutenus et on reçu, en particulier par les camarades de Misengrain et du bassin ardoisier du Sud-Mayenne/nord segréen avec par exemple dans la semaine du 23/10, le jeudi, un wagon de pain de 6 livres, de charcuteries, de conserves, de fromages, etc. Des cuisines collectives sont créés et installés mais le dénuement est grand. « La grève est un échec » selon Poperen, et n’est que peu soutenu par la Bourse du Travail d’Angers (d’inspiration réformiste) qui voie d’un mauvais œil se former un prolétariat révolutionnaire anarchisant à Trélazé. Ce n’est que le 7 octobre que la Bourse d’Angers, après plusieurs réunions, vote un secours -dérisoire – de 50 francs. Les ouvriers se battaient en gros pour avoir 5 francs par jours ! C’est en effet près de 3000 grévistes et leur famille qu’il faut nourrir, d’autant plus, que les ouvriers ne peuvent s’employer aux champs en raison de la saison.

Cependant des centaines de francs sont récoltés dès les premiers jours par les ardoisiers dans la population locale. À Paris, des récoltes pécuniaires se mettent en place, sans doute un peu tard, à l’initiative des syndicalistes, des anars (n’ayant pas dépouillés les journaux socialistes, je ne suis pas en mesure d’affirmer ou d’infirmer leur soutien, mais il n’y pas de raison qu’ils ne donnent pas).

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Arch. BNF/Gallica. Annonce publiée dans Les Temps Nouveaux n°28 & 29 du 06/11/1897

Le maire fait afficher des menaces de prisons, d’exils, de bagnes pour les grévistes qui font des attroupements armés. Le Syndicat ardoisier est brisé. Le « clerc d’à-bas », Leroy est toujours là ; 37 ouvriers sont licenciés et qui étaient des délégués grévistes de différents puits. Les frais des dégâts causés par la flicaille à l’outillage personnel restent à la charge des carriers. Girard dans un article des Temps Nouveaux, finit son article par : « Que feront-ils [tous les patrons], où-seront-ils, le jour où tous les travailleurs imiteront ceux de Trélazé ? ». L’Union des syndicats de la Seine, qui les avaient soutenu financièrement, écrit que puisqu’ils sont malheureusement vaincu et qu’ils doivent reprendre le taf, il ne faut pas qu’ils oublie les résolutions du Congrès de Toulouse en particulier le sabotage.

Le jour de la reprise, à la carrière de Monthibert, 4 ouvriers meurent dans un éboulement.

SOURCES : M.Poperen, un siècle… Journaux et revues : Les Temps Nouveaux, n°25 du 16/10/1897, n°26 du 23/10/1897, n°27 du 30/10/1897, n°28 & 29 du 06/11/1897Le Père Peinard : n°51 ; n°52 ; n°53n°54, n°57. Le Libertaire n°100 du 10/10/1897, n°102 du 24/10/1897, n°103 du 31/10/1897, n°104 du 07/11/1897 et L’Ouvrier des Deux Mondes n°10 10/11/1897, p157.

  • OCTOBRE

// L’argent des ventes des Temps Nouveaux est versé par P.A. d’Angers et sans doute le même P.A. de Malaquais à Trélazé (via le Père Peinard) (Les Temps Nouveaux n°23 du 02/10/1897 ; n°25 du 16/10/1897 ; n°27 du 30/10/1897).

// P.A. de Malaquais , à Trélazé, envoie de la thune pour le journal, pour la famille d’Angiolillo, un anar exécuté et pour les « bannis de Montjuich »(Les Temps Nouveaux n°25 du 16/10/1897).

// Une brève affirme que le maire de Trélazé, rechigne à donner leurs secours financiers aux hommes obligés d’accomplir leur réserve militaire (Les Temps Nouveaux n°27 du 30/10/1897).

Arch numérisées en ligne ISSS Amsterdam paris 101897 circulaire pour brochure sabottage

Arch numérisées en ligne ISSS Amsterdam paris 101897 circulaire pour brochure sabottage

// Circulaire envoyée par la Commission sur « le boycottage et la sabottage », annonçant la possibilité de commander cette brochure validée par le Congrès de Toulouse (ISSS Amsterdam)

  • samedi 09 octobre :

Réunion aux Bonnes Fillettes, (rue Denfert-Rochereau ?)à 20h30 pour organiser une « fête familiale ». (le Père Peinard, n°50 -deuxième série- du 03/10/1897.) + dans le n°51 du Père Peinard, organisation d’une coopérative mais à 8h30 salle Baron (à Angers ?). Le même lieu, salle Baron, est indiqué dans Le libertaire n°100 du 10/10/1897 -donc publié après la réunion…-, mais le projet semble plus avancé puisque des cartes semblent disponibles où ce ne sont que des cartes d’invitations ?

arch. F.H. n°51 (bas) et n°50 (haut)

  •  NOVEMBRE

// L’Union du Tissu de Cholet compte 10.000 membres.

// L’argent de la vente à la criée des Temps Nouveaux est versé par P.A. d’Angers en novembre (Les Temps Nouveaux n° double 28&29 du 06/11/1897 ; n°31 du 27/11/1897).

  • 18 novembre

À Trélazé, 150 militants relancent le syndicat ardoisier, avec un bureau provisoire : Thuleau François-Xavier (anarchiste), président, Bahonneau (anarchiste) et Breton assesseurs (anarchiste), secrétaire : Judon (anarchiste).

  • 19 novembre

Paris. Réunion de la Fédération des Bourses du Travail. Angers envoie sa cotisation de 24 francs 15 pour le 3e Trimestre. La Bourse d’Angers justifie sa demande de dissolution de la Fédération des Bourses du Travail, par la volonté de fusionner les 2 organisations du mouvement ouvrier que sont la Fédération des Bourses du Travail et la CGT (L’Ouvrier des deux mondes n°14 du 01/04/1898).

  • DÉCEMBRE

// L’argent des ventes des Temps Nouveaux est versé par (Les Temps Nouveaux n°33 du 11/12/1897 ; n°35 du 25/12/1897).

  • 4 décembre

Angers, salle Baron, place des Arts, le samedi 4 décembre, 20H. Réunion des libertaires d’Angers et Trélazé pour préparer la réunion du 11 décembre avec Janvion ; répétition générale « du Tréteau électoral » et distribution des cartons d’invitation pour la soirée familiale du 12 décembre. P.A. se charge des envoi de thunes et mandats depuis septembre. (Les Temps Nouveaux n°31 du 27/11/1897, Le Libertaire n°107 du 27/11/1897 et Le Père Peinard, n°58 du 28/11/1897).

Salle Baron, place des Arts, Angers, 20h30. « En enseignement autoritaire et enseignement libertaire » au bénéfice de l’école libertaire ou plus exactement la ligue d’enseignement libertaire (qui ne verra pas le jour). La réunion ne peut se tenir, les étudiants de la catho et leurs potos réactionnaires aux environs de 200, vinrent pour empêcher la réunion. Ils sont armés de cannes, sifflets, voire de gourdins. Ils se font rosser « par les camarades » mais les flics interviennent pour protéger les petits bourges et les cléricaux. Là, comme de nos jours c’est une autre histoire. Holbeau bousculé par un flic en civil, nommé Pohu, le gifle en retour.Trois agents, en particulier un nommé Duchêne, se ruent sur Holbeau et le frappe y compris avec le tranchant de leur sabre. Ces flics dans leur fureur cassent probablement le bras de leur collègue Pohu. Holbeau lui, à la main coupée, le nez fendu… Il restera infirme de son bras. Hier comme aujourd’hui, l’ouvrier, le révolté est toujours coupable. Le 22 janvier 1898 il passe en procès est condamné à 15 jours de prison ! Un autre ouvrier, Tabeau (?), sera lui arrêté et tabassé par les flics.

Janvion est brièvement arrêté pendant quelques heures. Notons que les étudiants de pharmacie et de médecine font passer un courrier dans le journal local pour dire qu’ils ne sont pas dans cette histoire et qu’eux sont partisans de la discute, de liberté et du progrès. (Les Temps Nouveaux, n°33 du 11/12/1897 et n°34 du 18/12/1897le Père Peinard n°61 du 19/12/1897. Un compte-rendu, forcément partial, mais bien plus complet est écrit par J.F. dans Le Libertaire n°110 du 18/12/1897 mais également dans le numéro 115 du 29/01/1898).

  • Dimanche 12 décembre

14h, salle Baron. Conférence de Janvion sur les élections et la morale libertaire puis pièce de théâtre en vers : « le Tréteau électoral » puis grande sauterie. 0f50 pour les hommes et gratos pour les enfants et les femmes. (Le Père Peinard n°60 du 12/12/1897)

  • Vendredi 17 décembre

// Conférence Janvion. Cirque Théâtre. 600 personnes. (Le Père Peinard n°62 du 26/12/1897 et Le Libertaire n°111 du 25/12/1897).

// Paris. Réunion de la Fédération des Bourses du Travail. Saumur envoie sa cotisation pour le 3e trimestre et demande qu’elle solution est donnée pour sa représentation. Cholet est représenté (par qui ?). (L’Ouvrier des deux mondes n°15 du 01/05/1898).