1892

En février, congrès constitutif de la Fédération des Bourses du Travail à Saint-Étienne, le premier secrétaire est le blanquiste Besset. Lors du Ve Congrès de la Fédération des syndicats à Marseille, et grâce à l’éloquence de A. Briand, le principe de la grève générale est adoptée.
Le 11 juillet : exécution de Ravachol.

En 1892, Pinguet est abonné au journal anarchiste cherbourgeois « Le Falot Cherbourgeois » (sources : AN : BB 166451 : correspondances, dossier Caen et collection]

  • JANVIER

// Le groupe de Brest propose de faire une tournée de conférence sur les thèmes du Premier Mai et des élections municipales (Le Père Peinard n°150 du 31/01/1892).

// Le groupe de Trélazé, verse 7 francs pour le soutien aux prisonniers (Le Père Peinard n°146 du 03/01/1892)

  • 4 février 1892

Angers : à l’initiative de Bernard (Textile), Pilmis des Cordonniers, Lhummeau des Chapeliers ; les chambres syndicales sont conviées à discuter de l’opportunité de créer une Bourse du Travail sur le modèle de Cholet. 7 répondent à cet appel. Une commission est créée pour se charger de voir auprès des Bourses existantes de la région et de faire des propositions. Le 4 février 1892 en Assemblée générale de syndicat, la commission fait connaître ses conclusions. C’est favorable. Des statuts sont proposés, élaborés et adoptés ; une intervention près de la municipalité pour obtenir un local et des fonds est envisagée. Une pétition signée par 12 chambres syndicales est envoyé à la mairie et le 23 février lecture en est donnée au Conseil municipal. Avec les élections qui approchent les éléments réactionnaires ne s’y opposent pas. (M. Poperen, Création…)

  • 7 février 1892

Soulageon de Cholet assiste aux Premiers Congrès des Bourses du Travail à Saint-Étienne. Il y représente 8 syndicats choletais. (M. Poperen, Création…)

  • 18 Mars 1892
cpa bourse travail angers

arch. (LB.) : CPA

Le Conseil municipal d’Angers adopte les conclusions de son rapporteur et vote l’acceptation de la Création de la Bourse du Travail. 2600 francs sont alloués pour assumer son service (salaires des permanents, frais de gestion ; 1300 francs mis à la disposition de la Commission Administrative comme fonds de première installation ; mise à disposition des chambres syndicales de l’ancienne résidence de la Cour d’Appel d’Angers, place des Halles (aujourd’hui Place L. Imbach). (M. Poperen, Création…)

  • AVRIL

// Cholet. Correspondance de T. avec le journal anarchiste édité à Marseille L’Agitateur (L’Agitateur n°8 du 16/04/1892).

titre L Agitateur an01 n 08 17041892 cholet p4

Archives nationales BB/18/6450 in Archives Anarchistes

  • 2 avril 1892

Première réunion des bureaux des 14 Chambres syndicales fédérés se réunissent pour la première fois. Les administrateurs sont désignés (en particulier pour leur énergie pour y arriver), leurs salaires. Le secrétaire en est H.Bernard, secrétaire de l’Union Textile, employé à plein temps, 600 francs de salaire annuel. Le Trésorier est Pilmis, des Cordonniers, 200 francs. Garçon de bureau, Bedouet des Sculpteurs, employé à mi-temps, 600 francs.   Décision de faire une manifestation, en accord avec la municipalité pour fêter cet événement. Le secrétaire est astreint à une présence de 10 hebdomadaires, deux fois par semaine il doit rester jusqu’à 22h, 3h chaque dimanche matin. (M. Poperen, Création…)

  • nuit du 05 au 06 avril

Le commissariat était situé sur la Place Cupif, futur nom de la Place de la République

Angers. Une cartouche de dynamite explose dans la nuit sur la Place Cupif. Le commissariat de police est visé. Il y aura de nombreux dégâts. La bombe semblait être une bombe pour faire le plus de dégâts possible puisque environ 5 kilos de clous et des morceaux de fer y étaient adjoints. Chevry et sa compagne Marie Artel (épouse Ledu), Daumas et sa compagne, Camus et sa femme, Le Floch, Fayet, Dupuis et Laballe seront suspecté (Le Figaro du 07/04/1892 et du 09/04/1892 ; Le Matin du 07/04/1892 ; Le Temps du 08/04/1892 ; L’Union bretonne du 09/04/1892 ; Le Progrès de Nantes et de la Loire-Inférieure du 09/04/1892 ; La Gazette nationale du 11/04/1892 ; Le Journal des débats du 16/04/1892).

  • Dimanche 24 avril

Environs 400 ouvriers de diverses corporations se rendent à l’Hôtel de Ville. En tête « l’Harmonie angevine », suivi des représentants des 14 chambres syndicales : Cantal pour l’Union Textile ; Lebreton pour les Ardoisiers ; Bordereau pour les Mouleurs ; Mère pour les Menuisiers ; Rouillière pour les Déformeurs ; Pilmis pour les Cordonniers ; Berteaux pour les Tanneurs ; Morisseau pour les Vanniers ; Olivier pour les Charpentiers ; Monnier pour les Typographes ; Pinard pour les Scieurs de longs ; Guimier pour les Carrossiers et Chemu pour les Peintres.
Le Maire Guignard et des adjoints les attendent à la mairie ; vont à la salle des fêtes y chantent la Marseillaise ; ils se rendent à la nouvelle Bourse en cortège. Le Maire remet symboliquement les clés de l’édifice « Vous y êtes ici chez vous, pour y discuter librement de vos intérêts professionnels ; nul ne viendra vous y déranger ». Burgain et Bernard, au nom des organisations syndicales répondent en remerciant, y compris les camarades présents des Chambres syndicales et des Bourses de Tours et Nantes. Burgain expose les buts essentiels. « La Bourse est appelée à faire disparaître cette vieille légende du compagnonnage et, aussi, nous en sommes certains cette honteuse exploitation qui s’étale en public et qu’on appelle les bureaux de placement. Puis ici, nous nous [serrerons] les coudes : syndicats fédérés, réunis sous le même toit, pour la défense de nos revendications communes, sous les plis du drapeau social, nous deviendrons plus forts. Nous pourrons peut-être alors apporter un soulagement durable à nos communes misères qui tous les jours grandissent. Je bois à l’avenir des syndicats, à l’avenir de notre Bourse et de ses travaux ». A l’opposé du discours plus combatif de Burgain, Denéchère (vice-président du Conseil des Prud’hommes d’Angers, plus modéré, plus réformiste, remerciant la mairie qui œuvre « pour la paix sociale » et que « l’objet le plus élevé de la Bourse sera de favoriser, grâce à des rapports constants entre le Capital et le Travail, non seulement le placement gratuit des ouvriers sans emploi, mais encore la bonne harmonie entre patrons et ouvriers, afin de trancher de façon courtoise les différends qui se rattachent aux questions de travail ». Notons que la tendance réformiste est la plus importante à Angers mais qu’elle fait face à une opposition de plus en plus active, plus bouillonnante avec des tendances classistes qui se diversifient. (M. Poperen, Création…) et voir l’extrait du journal républicain-progressiste Le Ralliement, du 26/04/1892 sur l’inauguration de la Bourse du Travail d’Angers.

P1018291 ppeinard affiche election munici 01051892

Arch. Nat. BB 18 6450. dossiers correspondances criminelles. fourni par FH.

  • JUILLET

Mercier d’Angers cherche à joindre les compagnons de Nantes. Il leur écrit plusieurs lettres restés sans réponses (fainéantise, saisies par les flics, … ?) (Le Père peinard n°176 du 31/07/1892)

  • fin août (entre le 20/08 et le 27/08)

Dans un atelier, un vieux travailleur nommé Turpin, âgé de 69 ans qui venait d’apprendre qu’il était viré car pas assez productif, va mettre deux coups de hache dans la tête du contre-maître ! (Le Père Peinard n°180 du 28/08/1892).

  • Samedi 27 septembre (?)

Un nommé Cognard tabasse un contre-maître de Bessonneau. Quand les flics s’en mêlent, deux gars viennent le soutenir (Le Père Peinard n°181, page de Une et article dans n°181 du 04/09/1892).

  • OCTOBRE  / Saint-Nazaire / Angers

// Aux élections, à Angers, pas grand monde vote, problème dans l’organisation (Le Père Peinard n°185 du 02/10/1892)

// Meunier, à peine sorti de prison s’en va faire une conférence à Saint-Nazaire. Il semble tenir des propos violents qui lui valent une courte interpellation (Le Père Peinard n°186 du 09/10/1892).

// Angers. Grève des ouvriers ferblantiers, plombiers et chaudronniers d’Angers. Les ouvriers acceptent la conciliation mais les patrons refusent toute négociation (AMA numérisée : affiche du 28/10/1892).

  • NOVEMBRE

// Vol de dynamite à la carrière des Fresnais (A.D.49.: 4M6/15)

// À Trélazé suite à une petite manifestation / balade de carriers où ils chantent des chansons révolutionnaires, une bagarre éclatent avec les flics quand les carriers s’arrêtent devant la gendarmerie et les huent (Le Père Peinard n°193 du 27/11/1892)