1905

anarchie-n001 13041906 titre n1

Archives Autonomies

Arch. BNF. L’Assiette au beurre, mai 1905

Le 9 janvier, mort de Louise Michel à Marseille. En avril, fondation de lAnarchie, principalement par Albert Libertad, ce journal marque un renouveau de l’individualisme. Toujours en avril, grève des ouvriers porcelainiers de Limoges, réclamant le départ d’un contremaître violeur. Pillage d’armurerie, tentative de libération de camarades incarcérés, un ouvrier –Camille Vardelle– est assassiné par la troupe. Du 23 au 25 avril fondation de la S.F.I.O. à Paris. En juin, loi limitant à 8h la journée de travail pour les ouvriers du sous-sol. En décembre, premiers procès de l’antimilitarisme avec le procès de l’affiche rouge de l’A.I.A.

vie Louise Michel

Vie Louise Michel. Propagande pour les enfants. Style image dite d’Épinal. Éditée par l’Union Ouvrière de l’Ameublement. 1905. Sources : Placardinfo et par ex. Les Temps nouveaux n°46 du 18/03/1905.

  • JANVIER

// Versement d’un don par O. d’Angers pour le journal Les Temps nouveaux (n°39 du 28/01/1905).

// Versement d’une souscription pour les familles des victimes de massacre en Russie dans L’Humanité n°293 du 04/02/1905 par Cogné (instituteur) et l’Université Populaire d’Angers.

  • Dimanche 15 janvier

// Salle Levêque, rue de l’Asile. Trélazé. 15 heures. Organisée par Les Jeunesses Syndicalistes : Péan (Pierre ? Amant ? un autre ?) traite de la question « l’Armée et le Capital » tandis que Guichard traite « La délation dans l’armée » sans doute en lien avec l’envoi en Algérie de deux soldats ayant assisté à la réunion de décembre 1904 dans le même lieu (Les Temps nouveaux n°32 du 10/12/1904 ; n°37 du 14/01/1905 ; n°39 du 28/01/1905 ; n°37 du 14/01/1905 ; n°52 du 29/04/1905).

  • FÉVRIER

// Au début février et jusqu’au mois de mars, au moins, grève à la carrière de la Renaissance d’Avrillé. Les carriers ne veulent plus descendre par les échelles, les patrons ne veulent pas qu’ils descendent pas les bassicots. Les ardoisiers veulent également être augmenté et passer de 3francs à 5 francs par jour (Les Temps nouveaux n°41 du 11/02/1905 et n°45 du 11/03/1905).

// Paiement par G. d’Angers les journaux Les Temps nouveaux (Les Temps nouveaux n°40 du 04/02/1905).

// Cholet. mi-février, un samedi. L’orateur socialiste Ducos de la Haille -membre du conseil national du P.S.F.- et Jules Réveillard délégué de la Fédération Anjou-Poitou parlent de l’Unité socialiste (L’Humanité n°310 du 21/02/1905).

  • MARS

// Conférence à Trélazé de Mercier Henri sur « la philosophie du déterminisme » devant 30 personnes (Brachet J-P).

// Procès à Amiens de la « bande des bandits d’Abbeville » plus connu par un des ces membres Alexandre Marius Jacob. Deux des membres passent en procès pour des vols commis en Anjou : Ferré et Augain (L’Humanité n°331 du 14/03/1905).

  • AVRIL

// Dans le journal L’Humanité annonce que Bordier Émile, instituteur à Montreuil-Bellay qui avait été persécuté par le député réactionnaire de la Grandmaison, également maire de Montreuil-Bellay et qui avait été déplacé, suite à l’action de l’Émancipation qui fait annuler la décision. Bordier est nommé à Cholet (L’Humanité n°373 du 25/04/1905).

// Nantes/Angers : 5e Congrès de la Coopération socialiste. Fête à Angers à la coopérative ; chansons et danses à Nantes et Angers effectuées par les Pupilles de la coopérative l’Avenir d’Angers-Doutre (L’Humanité n°374 du 26/04/1905 et n°376 du 28/04/1905).

  • 12 avril

E. Girault tient une conférence, devant moins de 100 personnes, à Angers, sur « Pourquoi les Églises ?« .

  • MAI
tps nouv le coin des enfants

Arch. nat. numérisées.

411sxzsQKCL

le livre.

// Il semble que quelques angevin-e-s aient achetés le livre Le Coin des enfants, édité par Les Temps nouveaux.

// En mai (?), une Fête de la Paix est organisée à Angers. Est-elle à l’initiative du journal Le Patriote de l’Ouest ou d’un comité plus large ? Selon un article, 5 à 6000 personnes y assistent. Les syndicats, les Jeunesses syndicales, des loges maçonniques, des partis politiques, etc. sont présentes. Selon l’auteur 35 organisations (Bulletin de parti républicain radical et radical socialiste n°71 du 14/06/1905 ; L’Humanité n°400 du 22/05/1905).

angers 1905

Angers. 1905. Sources ? Il s’agit probablement de cette fête.

  • JUIN

// Paiement par L. (Lelièvre probablement) à Noyant-la-Gravoyère et O. d’Angers des journaux Les Temps Nouveaux (Les Temps Nouveaux n°08 du 24/06/1905).

// Une section de l’A.I.A. existe toujours (depuis 1904) à Misengrain/La Forêt (Combrée) et Noyant-la-Gravoyère. Le secrétaire en est peut-être Eugène Lelièvre. Ce dernier demande à s’organiser pour payer le voyage à un délégué pour les représenter au premier Congrès de l’A.I.A. (Les Temps nouveaux n°06 du 10/06/1905).

  • 04Fi_01123_PL bourse du travail 1905

    AMA. arch umérisées. 04Fi 01123. La Bourse du Travail en 1905

    JUILLET

Manif catho,  pp2 & 3, article de « Michel Petit » sur une manif de plusieurs milliers de cathos qui protestent contre l’interdiction des processions. Ils s’affrontent avec les agents et les gendarmes, s’attaquent au local d’un journal socialiste et tabassent un ouvrier cordonnier qui passait par là. L’auteur ironise sur le fait qu’eux n’auront pas de soucis par la justice malgré le fait qu’ils pratiquent l’action directe (souligne qu’en Bretagne des curés se sont fait arrêtés avec des revolvers) ; que jamais les manifs ouvrières se sont attaqués à de simple passant. Il constate que les lois ne sont pas les mêmes pour tout le monde ni faites pour tout le monde (Les Temps nouveaux n°9 du 01/07/1905).

  • AOÛT

// « À Trélazé,  grève des ouvriers allumettiers qui réclament une augmentation de salaire et la journée de 8 heures » (Les Temps Nouveaux n°15 du 12/08/1905rubrique Mouvement social, par P.  Delesalle   p5 )

// « A Combrée et à Bel-Air, les ouvriers de la Compagnie des Ardoisières d’Angers ont quitté le travail à la suite de renvois injustifiés. Des jaunes, introduits depuis peu par la Compagnie ayant continué à travailler, des bagarres ont eu lieu. Les gendarmes ont fait usage de leurs revolvers et deux ouvriers ont été grièvement blessés, l’un à la cuisse, l’autre à la main. Furieux de cette sanguinaire répression, les grévistes ont envahi les chantiers, brisé les clôtures et donné l’assaut aux bureaux de la Compagnie. Toutes les autorités sont sur les lieux et il faut s’attendre à de graves incidents si satisfaction n’est pas accordée aux grévistes. » Des gendarmes et autres militaires, certains ont participé aux violences de Limoges. Le sous-préfet représentant du gouvernement incite respecter les décisions des patrons… (Les Temps Nouveaux, n°17 du 26/08/1905 par P. Delesalle et L‘Humanité n°487 du 17/08/1905 ; n°488 du 18/08/1905 ; n°489 du 19/08/1905 ; n°490 du 20/08/1905 ; n°495 du 25/08/1905).

// Annonce de la création d’une section de la L.D.H. à Saumur dans L’Humanité n°477 du 07/08/1905

  • SEPTEMBRE / OCTOBRE

// Plusieurs conférences ont lieu à Trélazé où aux environs (où ?), tenues par E. Armand sur « Le communisme pratique« . D’après les flics, E. Armand loge pendant son séjour chez Émile Hamelin.

  • OCTOBRE

 // Saisie par la police, à la gare d’Angers, d’affiches de l’A.I.A., intitulé « Aux Conscrits » et destinées à Hamelin. En France des perquisitions ont lieux, des arrestations parfois, des saisies d’affiches dans plus d’une cinquantaine de villes ; une manif est empêchée Gare de L’est à Paris pour le départ des conscrits (Boussion S + Les Temps Nouveaux n°23 du 14/10/1905).

// J. Grave dans la rubrique « Petites correspondances » dit avoir bien reçu de L. (Lelièvre probablement) à Noyant-la-Gravoyère et M. à Trélazé, les timbres et/ou les mandats pour le paiement des journaux (Les Temps Nouveaux n°25 du 21/10/1905).

// « A Trélazé, les ouvriers de la manufacture nationale d’allumettes, qui avaient un moment quitté le travail, l’ont repris sur l’assurance, venue de Paris, qu’il serait fait droit à leurs revendications. Je crains fort que les malheureux ne se soient laissé rouler » (Les Temps Nouveaux n°26 du 28/10/1905).

// Toujours en Octobre, sans plus de précision, d’après Brachet J-P, p116, Louise Michel (décédée depuis quelques mois…) et Ernest Girault tien(nen)t une conférence (Angers ? Trélazé ?) devant 800 personnes sur le thème « La Révolution sociale par la Grève Générale« .

  • NOVEMBRE

// N. de Noyant-La-Gravoyère a envoyé des timbres et/ou des mandats pour le paiement des journaux (Les Temps Nouveaux n°31 du 02/12/1905).

// Angers. Filature Voisine. Vers le 21 novembre, grève d’une centaine d’ouvriers et ouvrières filateuses (L’Humanité n°584 du 22/11/1905).

// Depuis un an, existe à Angers (au moins) une Ligue du Droit à la vie, une association qui prône le Pain gratuit. Est-ce la suite des vielles campagnes sur Le Pain gratuit, portées par les anarchistes dans les années 1890, en particulier Philippe ? Le trésorier en est un nommé Lecoq, conseiller municipal d’Angers (L’Humanité n°556 du 25/10/1905).

  • DÉCEMBRE

// « Antimilitarisme : Louis Hamelin, colporteur à Saint-Nazaire, va passer prochainement en cour d’assises à Nantes. Son crime est d’avoir reçu des affiches antimilitaristes et d’avoir distribué des brochures aux conscrits. » Il s’agit d’Émile Hamelin qui est colporteur, son nom est rectifié dans le n°34. (Les Temps Nouveaux n°32 du 09/12/1905, p3 par Féliscio)

la-foret-greve-1905

// « A Combrée (M&L), les ouvriers ardoisiers [1200], las de voir qu’un directeur non seulement ne voulait pas faire droit à leurs réclamations, mais encore se moquait d’eux, ont, dans un moment d’exaspération, pillé sa maison et menacé d’y mettre le feu. Voici comment les faits se seraient passés : les ouvriers, à la suite d’une réunion, avaient demandé la réintégration sur les chantiers de deux de leurs camarades ; le directeur ayant refusé d’entrer en pourparlers avec leurs délégués, les ouvriers décidèrent de faire une réunion ; mais ils étaient obligés de se réunir au-dehors, faute de salle, ils envoyèrent demander à l’administrateur l’autorisation de remonter à 4 heures au lieu de 5. On ne reçut pas davantage les délégués, et le directeur fit savoir que si le travail cessait à 4 heures, il considérerait cet acte comme une grave infraction à la discipline. Exaspérés de ce double refus, les ouvriers quittèrent quand même le travail et allèrent manifester devant la maison du directeur. Bien mieux, après avoir renversé le portail et l’avoir brisé en morceaux ainsi que les fenêtres du rez-de-chaussée, les ouvriers ont envahi la maison. Les meubles de la salle à manger ont été brisés et la vaisselle pulvérisées. La cuisine a été également saccagée, les casseroles de cuivre percées, etc. Ils ont de plus mis le feu au dépôt de pétrole et à immense meule de foin de 120.000 kilos. Les pompiers de Combrée ont pu empêcher l’incendie de s’étendre à la maison du directeur. Enfin les fils télégraphiques et téléphoniques ont été coupés. Le sous-préfet de Segré a fait appel à la garnison d’Angers, et des détachements du 6e génie et du 25e dragons sont sur les lieux. La situation est grave et l’agitation grandit parmi les ardoisiers de la région qui sont nombreux et d’ordinaire très solidaires entre eux. » Pour finir, les ardoisières vireront 149 ouvriers dont le président du Syndicat ardoisiers.
(Les Temps Nouveaux n°33 du 16/12/1905, p4, rubrique mouvement ouvrier par P. Delesalle ; L’Humanité n°601 du 09/12/1905 ; n°602 du 10/12/1905 et n°621 du 29/12/1905).

2 cpa la forêt 1905

pris sur le site de vente en ligne Delcampe

cpa 3 la forêt grève 1905

Delcampe. Grève La Forêt 1905

// Émile Hamelin est poursuivi par la parquet de Saint-Nazaire, non pour avoir reçu des affiches mais pour les avoirs vendu –« comme c’est mon métier (je suis colporteur) des journaux et des brochures, dont quelques-unes intitulées Aux conscrits. » «Notre camarade s’étonne de ces poursuites et demande à juste raison si les libraires et marchands de journaux vont être obligés de lire tout ce qu’ils mettent en vente. C’est remarque justement Hamelin, au moment ou le peuple russe conquiert la liberté d’écrire que l’on tente ici de l’étrangler. La L.D.H. ne pourrait-elle prendre en main le cas du colporteur Émile Hamelin ?» (Les Temps Nouveaux, n°34 du 23/12/1905 ; 11e année.  P4 par P. Delesalle)

// Trélazé. Toujours en décembre, conférence d’Yvetot à la Maraîchère « Pour la journée de 8 heures, au point de vue physique, moral et social » devant 400 personnes (Brachet J-P, p116) ; en décembre à Angers (1905 ou 1904 ?), au Cirque-Théâtre, devant 600 personnes, Sébastien Faure y parle de « L’enseignement » (p116 1904 ou 1905 ?)

  • Samedi 02 décembre

Cholet, salle du Foyer du Théâtre. 800 personnes environs. Réunions et conférences par « Les Travailleurs choletais », Cercle d’études sociales indépendant. Conférence tenue par « le citoyen Georgel« ,  avocat au barreau de Poitiers. Deux thèmes : « République et socialisme » et « le socialisme et les autres partis politiques« . Président de séance : Biton ; assesseurs : Rabet et Thomas et secrétaire de la séance : Guérin. L’orateur prône la tactique d’Union républicaine. (L’Humanité n°600 du 08/12/1905).

  • mi-décembre

// Motion d' »émotion indignée » (… !) de la section d’Angers de la L.D.H. sur les massacres en Russie publiée dans L’Humanité n°609 du 17/12/1905.